«Ça chambre toujours...»

Sébastien Frey (à gauche) et Luis Fernandez, 

hier à Cannes, avant la défaite face à Reims (1-2).

Présent au stade Pierre-de-Coubertin, comme de nombreuses autres anciennes gloires cannoises, l’ex-gardien Sébastien Frey a savouré cette soirée passée dans une ambiance bon enfant, malgré la défaite.

“Revoir les copains, c’est que du bonheur '' 

   - WILLIAM AYACHE, PASSÉ PAR CANNES DE 1992 À 1995

3 Apr 2025 - L'Équipe

ANTOINE MAUMON DE LONGEVIALLE

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL PERMANENT

CANNES – Par superstition, William Ayache ne voulait pas venir. L’ancien international (20 sélections, 64ans) avait d’abord dit à ses amis que c’est de chez lui, comme pour les tours précédents, qu’il allait suivre la demi-finale de Coupe de France du club où il a terminé sa carrière, de 1992 à 1995. Mais l’ancien défenseur ne pouvait pas refuser l’invitation de son ancien partenaire et entraîneur à l’AS Cannes, Luis Fernandez.

Venu commenter la rencontre face à Reims hier soir pour beIN Sports, Fernandez s’est saisi de l’événement pour réunir quelques-uns des plus beaux noms de l’histoire du club : Bruno Bellone, Sébastien Frey, Mickaël Madar, Franck Priou, Albert Emon, José Bray, et donc Ayache, qui n’ont pas manqué de faire la bise au moment de l’échauffement à François Lemasson, désormais entraîneur des gardiens. Et que se disent des potes de (très) longue date qui ont le plaisir de se revoir? « Ça chambre toujours », répond Frey.

Dans l’avant-match, l’ex-gardien devait se démultiplier pour répondre aux vannes de Ludovic Giuly, croisé dans les couloirs, claquer quelques bises à des visages familiers et faire une accolade à Sébastien Squillaci (adjoint dans le staff de l’ OGC Nice ), venu en voisin, et Florent Ghisolfi, directeur sportif de l’AS Rome, un club qui partage le même propriétaire que l’ AS C( le groupe Friedk in ).

«Rien que pour l’équipe type que j’ai faite (dans notre édition d’hier), Madar et Priou sont arrivés en me disant : “Mais tu es un fou, toi ? Et nous?”», sourit Frey. Madar s’explique: « Pour lui, on n’est même pas remplaçants ! Je veux bien, mais bon… Tu mets titulaires des joueurs qui étaient blessés quand ils ont joué à Cannes ! Il y a un problème ! Non, on se charrie… C’est d’ailleurs ça, cette complicité qu’on avait, qui faisait notre force à l’époque.»

«Revoir les copains, c’est que du bonheur », lâche A y ache, ému .« Je suis le plus jeune des anciens, reprendFrey.Lap lu part, je les ai vus à la télé ou je les ai côtoyés alors que j’étais ramasseur de balle. Les voir en mode décontracté et se dire qu’ on est une famille, c’ est vraiment super.»

Une association des anciens à relancer

La famille ne se réunit pas tous les week-ends, et c’était aussi l’occasion de se dire qu’il était temps d’y remédier. Une « association des anciens Cannois» a bien été fondée il y a quelques années par des membres de la génération formée au côté de Zinédine Zidane. Stéphane Roda, ancien partenaire de Frey et Julien Escudé chez les jeunes, avait pris le relais pour la diriger. Puis le Covid a mis fin aux matches et soirées organisés de temps à autre.

«On n’a pas la chance d’avoir une structure comme l’ont d’autres clubs, comme Nice pas loin d’ici, où l’association est très bien rattachée au club, regrette Roda. La succession des équipes dirigeantes n’a pas non plus aidé, et je me suis un peu essoufflé aussi alors qu’on s’accorde tous pour dire qu’on devrait se revoir plus souvent.» Or le directeur général de l’ASC, Félicien Laborde, semble prêt à relancer la machine.

«Ça fait partie des projets, sourit Frey, très concerné par la question, et qui joue régulièrement des matches avec les “légendes” de l’Inter et de la Fiorentina. On m’a toujours expliqué que pour pouvoir avancer, les clubs ne devaient jamais oublier leur histoire.» Alors à quand les prochaines retrouvailles ? « Peut-être au Stade de France en finale», s’imaginait Madar en début de soirée. Après l’élimination des Cannois (1-2), Ayache se dit peut-être que, pour passer, c’est de chez lui que tout ce beau monde aurait dû voir le match.

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