Caqueret: « J’étais prêt à partir »
Arrivé à Côme lors du mercato hivernal, le milieu de terrain français explique les raisons de son choix après une période difficile à Lyon sans jouer.
“C’était super d’entendre les compliments de Fabregas, mais c’est surtout la façon dont il veut jouer qui m’a attiré ''
“Là où j’ai eu le plus de mal, c’est quand l’équipe a moins bien tourné ensuite.
Je n’ai pas eu la chance de revenir''
AU SUJET DE SA FIN D’AVENTURE AVEC L’OL
3 Apr 2025 - L'Équipe
LOÏC TANZI
En arrivant à Côme, où il s’est engagé cet hiver jusqu’en 2029, Maxence Caqueret a découvert la douceur de vivre à l’ italienne. Accueilli notamment par Raphaël Varane, ambassadeur du club ,« ce qui montre l’ importance de cette structure où Thierry Henry est aussi investi », le milieu connaît, à 25 ans, sa première expérience à l’étranger. Malgré un temps d’adaptation aux méthodes des on entraîneur, Cesc Fabregas, Caquer et n’ a manqué qu’ un seul match de Se rie A depuis son arrivée. De quoi faire oublier des dernières semaines compliquées avec l’ Olympique Lyonnais.
«Après douze ans à Lyon, vous avez rejoint Côme, un club encore méconnu en France. Comment se passent vos débuts?
J’ ai découvert un club surprenant. Je ne m’ attendais pas à ce qu’ il évolue aussi rapidement. Quand on m’ a parlé de Côme, je connaissais le club, mais pas le projet. Ils sont entrain de tout faire très vite. On vient de changer les terrains d’ entraînement, on a une nouvelle salle de sport, digne des plus grandes institutions, un nouveau coin bal néo, une piscine qu’ il n’ y avait pas l’ année dernière ... Tout pour que les joueurs se sentent bien.
C’ est votre première expérience à l’ étranger. Cela a-t-il été difficile de quitter votre ville?
Professionnelle ment, je n’ avais jamais mis un pied en dehors de Lyon. Je dois avouer que le changement m’ a fait un peu bizarre au début. À Lyon, j’ avais tout le monde autour de moi, je connais la ville par coeur. Ça a été un peu un choc, surtout les deux ou trois premières semaines, quand tu dors encore à l’ hôtel. J’ étais tout seul, ma femme était restée à Lyon. Après, honnêtement, la vie à Côme est incroyable. Les gens sont très joyeux et le cadre est apaisant. Il paraît quel’ été, les stars défi lent ici .( Rires .) Je suis aussi à quatre heures de Lyon en voiture, donc ça va.
Et de quitter le club?
Ça a été dur, oui et non. Évidemment, ça fait bizarre et c’ est compliqué. C’ est beaucoup d’ émotions de quitter l’ O La près douze ans mais, en même temps, j’ étais prêt à partir. Je voulais découvrir un autre projet et un nouveau pays.
Quelle a été votre réaction quand on vous a parlé de Côme pour la première fois?
Un peu sceptique. Je connaissais le coach (Cesc Fabregas) mais sans plus d’ informations. Ensuite, je l’ ai eu au téléphone et le projet m’ a tout de suite attiré.
Qu’ est-ce qu’ on vous a promis pour vous faire venir?
De jouer l’ Europe dans les années à venir. De l’ extérieur, on peut croire que c’ est un projet un peu fou, mais quand on regarde notre équipe et nos prestations, ce n’ est pas dingue( Côme, promu cette saison, estactuellement 13e de Se rie A ). On a, en plus, un entraîneur qui est très important, avec un style de jeu et une façon de travailler qui sont top. Je crois en ce projet. Il suffit de regarder nos match es, même contre les plus gros, on a toujours réussi à les mettre en difficulté, à dominer. Il manque encore des détails qu’ on devra régler l’ année prochaine.
Que vous a dit Fabregas lors de votre premier appel?
Qu’ il me connaissait par coeur. D’ abord parce qu’ il a joué contre moi quand il était à Monaco( de janvier 2019 à juillet 2022), puis parce qu’ il a regardé beaucoup de match es. Il m’ a dit que j’ étais le style de joueur qu’ il aimait et qu’ il me voulait vraiment pour être un élément moteur du projet( il a déjà pris part à 10 match es de Serie A).
Ça doit être gratifiant d’ entendre ça ...
Surtout que ce n’ est pas n’ importe qui. J’ ai toujours aimé ce style de joueur, les mi lieux de terrain à l’espagnole: Xavi, I ni est a ... On se retrouve dans la façon de penser le football. Puis le coach m’ a dit qu’ il voulait une équipe qui a la possession, qui presse beaucoup ... Ce sont des caractéristiques que j’ aime. C’ était super d’ entendre les compliments de F ab reg as, mais c’ est surtout la façon dont il veut jouer qui m’ a attiré. Je ne peux pas jouer dans n’ importe quelle équipe. Pas dans une équipe qui balance, par exemple. Je ne suis pas déçu car tout ce qu’ il m’ a dit, il le met en pratique. J’ ai eu un petit temps d’ adaptation parceque c’ est la première fois que j’ ai un entraîneur comme ça, mais c’ est génial.
Racontez-nous un peu sa manière de travailler.
C’ est un mix entre le jeu espagnol, avec de la possession, des ressorti es de balle par-derrière, et du jeu à l’ italienne. Le coach s’ adapte car il sait que c’ est un Championnat tactique. Donc il fait en sorte, que ce soit offensive ment ou défensive ment, que chaque joueur sache quoi faire le week-end. C’ est très important dans le foot d’ aujourd’ hui car tous les adversaires font de la vidéo et te connaissent très vite. Après, il est très proche des joueurs. Le fait qu’ il soit retraité depuis peu( été 2023) permet cette proximité. C’ est vraiment intéressant car il donne beaucoup de conseils mais toujours de façon très explicite. Il t’ explique facilement ce qu’ il veut et ce qu’ il attend. Il ne va pas venir te parler pendant trente minutes, il lui en faut cinq pour que ça rentre. Il est aussi à l’ écoute, on peut lui poser des questions, ne pas être d’ accord et il va s’ expliquer. Il a réussi à créer un groupe qui vit.
En vous écoutant, on a l’ impression que vous êtes parti trop tard de Lyon, non?
Je me suis posé cette question, c’ est vrai. Mais je suis quelqu’ un de posé et se rein. Je relativise très vite sur ma situation, donc, quand ça a été difficile, je me disais que c’ était mon destin. Je n’ ai rien à regretter. C’ est vrai que j’ ai souvent eu des intérêts de clubs intéressants qui jouaient l’ Europe, mais j’ ai fait le choix de ne pas partir à ce moment-là. Je ne regrette pas. Je suis très croyant, donc je remets toujours les choses entre les mains de Dieu.
Avez-vous compris cette fin d’ histoire difficile avec l’OL?
C’était une période très compliquée. La plus compliquée de ma carrière. Du jour au lendemain, j’ ai peu joué, puis plus du tout. Je m’ entraînais bien, je n’ ai jamais fait de faux pas ... Après, mon niveau sur le terrain n’ était pas à la hauteur de ce que je sais faire, j’ en étais conscient. L’ équipe ne tournait pas, en plus, donc c’ était compliqué de survoler individuelle ment, mais j’ ai compris que j’ étais un cadre( il aura disputé 184 match es, toutes compétitions confondu es, avec son club formateur, pour 15 buts ), le troisième capitaine, et que je me devais de remonter le niveau.
En avez-vous parlé avec Pierre Sage, en poste à l’époque?
Oui, des discussions simples. Il m’ a dit qu’ il voulait que je retrouve mon meilleur niveau, qu’ il comptait toujours sur moi. Là où j’ ai eu plus de mal, c’ est quand l’ équipe a moins bien tourné ensuite. Je n’ ai pas eu la chance de revenir. Quand ça tourne bien, tu ne peux rien dire, tu restes à ta place. Mais je pense que j’ aurais pu retrouver ma place plus tard .»
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