Pas la nouba chez Visma
Dominateurs, hier, les coureurs de l’équipe néerlandaise, Wout Van Aert, Tiesj Benoot et Matteo Jorgenson, échappés, ont trouvé le moyen de s’incliner au sprint face au seul Neilson Powless.
3 Apr 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS
WAREGEM (BEL) – Le vent pliait les joncs depuis le petit matin quand Visma-Lease a bike, à 73 kilomètres de l’arrivée, décida de s’emparer du peloton comme on saisit un pissenlit et d’un souffle le dispersa sur les petites routes des Flandres. Un travail d’orfèvre qui envoya devant les trois premiers dossards de la formation néerlandaise, dans l’ordre l’Américain Matteo Jorgenson et les Belges Wout Van Aert et Tiesj Benoot, rejoindre les premiers fuyards (Mikkel Bjerg, Rasmus Pedersen, Fabio Van den Bossch, Tarling) qu’ il sont peu à peu disséminés tels de petits parachutes, envoyés sur le bas-côté par le passage du TGV jaune.
Sauf un, l’autre Américain Neilson Powless, véritable sangsue, assez malin pour leur donner le change dans les relais et pour leur sauter dans la roue lorsqu’une conspiration Van Aert - Jorgenson tenta de le larguer à vingt-quatre kilomètres de Waregem. Jusque-là, l’approche tactique des frelons avait piégé les sprinteurs (Jasper Philipsen, Tim Merlier, Jonathan Milan et Paul Magnier, qui a chuté et abandonné), l’increvable Mads Pedersen, qui n’a fini par lâcher le morceau qu’à la toute fin (5e), et une farandole de coureurs éparpillés en petits groupes.
Une erreur d’anthologie
Le casting était donc réduit à deux Belges et deux Américains (qui habitent à cent mètres l’un de l’autre à Nice), mais trois Visma contre un EF Education-EasyPost (passé chez Jumbo et ancien partenaire de Wout Van Aert), la cause était entendue, y avait plus qu’à rééditer les performances des années passées (Jonas Vingegaard, Sepp Kuss et Primoz Roglic à la Vuelta en 2023 ; Van Aert qui laisse la victoire à Christophe Laporte à Gand-Wevelgem la même année).
Et puis le trio a commis une erreur d’anthologie, croire que l’Américain, 3e ici même il y a deux ans quand La porte s’ était imposé, allait se laisser croquer tranquillement. Probablement ont-ils opté pour la calinothérapie pour « offrir » cette première victoire à « Wouty », qui guette une classique depuis 740 jours et son succès au GP E3 en 2023.
“Pour une fois, je n’ai pensé qu’à moi.
C’est une énorme erreur"
- WOUT VAN AERT, DEUXIÈME DU SPRINT
Son moral, après un début de campagne flandrienne maussade, ne va pas s’améliorer et il est resté un moment prostré, adossé contre les balustrades. Car hier, Powless l’a réglé comme un poussin, écroulé sur son vélo et victime de crampes dans les derniers mètres. Le Belge a alors endossé la responsabilité de cette dé route collective :« Quand vous êtes devant dans une échappée de quatre avec trois hommes, vous faites toujours une erreur quand vous ne gagnez pas. J’ai fait le choix de tout mettre sur le sprint, j’ai demandé à l’équipe de m’emmener et de contrôler le final de la course. J’étais vraiment convaincu que j’allais gagner au sprint. Mais, ensuite, j’ai eu des crampes, et Powless était plus fort. J’ai été égoïste, je voulais tellement gagner. Surtout après toutes les critiques que j’ai reçues et la malchance que j’ai eue l’année dernière notamment ici (sa chute). Pour une fois, je n’ai pensé qu’à moi. C’est une énorme erreur. ».
Au pied du car de Visma, pour reprendre l’expression d’un confrère belge, « ce n’était pas la nouba » et le propriétaire de l’équipe, Richard Plugge, a écarté le voile noir de la porte arrière, sans un mot ni un regard vers le public silencieux, venu se recueillir devant une équipe en lambeau. Le directeur sportif Grischa Niermann, décidément préposé aux explications des tactiques boiteuses de sa formation, esquissait cette fois un léger sourire, une semaine après les problèmes de placement de Van Aert, déjà, à Harelbeke : « C’est une énorme déception. Parce que toute l’équipe a fait une belle course et nous avions tout entre les mains, nous avions confiance dans le sprint et c’est ma responsabilité. J’aurais dû dire dans les derniers kilomètres qu’il fallait attaquer à tour de rôle, car à trois contre un, on avait plus de chance de gagner. Mais on avait confiance dans le sprint avec Wout. Neuf fois sur dix, il gagne ce sprint mais ce n’est pas arrivé. J’ai contacté les gars à la fin et je me suis fié à eux, ils voulaient aller au sprint. J’aurais dû leur dire d’attaquer. » Vainqueur de l’épreuve l’an passé, des deux derniers Paris Nice, Jorgenson n’a rien laissé filtreralors qu’ il vole depuis le début de saison et qu’il était sûrement la meilleure carte mais il résumait la fébrilité de sa formation sur cette campagne flandrienne: «On était un peu nerveux avec le peloton derrière, on n’était pas très confiants sur notre écart mais on n’a pas pris la meilleure décision. Neilson est rapide, je le sais, c’est un très bon coureur et on l’a sous-estimé .» Et il sont tout gâché.
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Nessuna festa alla Visma
"I corridori della squadra olandese Wout Van Aert, Tiesj Benoot e Matteo Jorgenson hanno dominato la fuga di ieri, ma hanno perso allo sprint contro Neilson Powless."
3 aprile 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS
WAREGEM (BEL) - Il vento aveva piegato gli attacchi fin dalle prime ore del mattino quando la Visma-Lease a bike, a 73 chilometri dall'arrivo, ha deciso di afferrare il gruppo come un dente di leone e disperderlo sulle strette strade delle Fiandre. I primi tre corridori della squadra olandese, nell'ordine l'americano Matteo Jorgenson e i belgi Wout Van Aert e Tiesj Benoot, si sono uniti ai primi fuggitivi (Mikkel Bjerg, Rasmus Pedersen, Fabio Van den Bossch, Tarling) che si sono via via dispersi come piccoli paracadute, mandati a bordo strada dal passaggio del TGV giallo.
Tranne uno, l'altro americano Neilson Powless, una vera sanguisuga, tanto abile da dare loro corda nei cambi e da saltargli sulla ruota quando un complotto Van Aert-Jorgenson tentò di farlo saltare a ventiquattro chilometri da Waregem. Fino a quel momento, l'approccio tattico dei "Calabroni" aveva intrappolato i velocisti (Jasper Philipsen, Tim Merlier, Jonathan Milan e Paul Magnier, caduto e ritiratosi), l'indomito Mads Pedersen, che non si è arreso fino alla fine (5°), e un gruppo di corridori sparpagliati in gruppetti.
Un errore da antologia
Il cast si è quindi ridotto a due belgi e due americani (che abitano a cento metri di distanza l'uno dall'altro a Nizza), ma con tre corridori della Visma-Lease a bike contro un corridore della EF Education-EasyPost (in passato alla Jumbo e là ex compagno di Wout Van Aert), il caso sembrava risolto e non restava che ripetere le prestazioni degli anni precedenti (Jonas Vingegaard, Sepp Kuss e Primoz Roglic alla Vuelta del 2023; Van Aert che lascia la vittoria a Christophe Laporte alla Gand-Wevelgem dello stesso anno).
Poi però il trio ha commesso un errore madornale, credendo che l'americano, terzo qui due anni fa quando a vincere fu La Porte, se la sarebbe presa comoda. Probabilmente hanno optato per una terapia coccolosa per “offrire” questa prima vittoria a “Wouty”, che è alla ricerca di una classica da 740 giorni e dal suo successo nel GP E3 del 2023.
“Per una volta ho pensato solo a me stesso.
È stato un errore enorme”.
- WOUT VAN AERT, SECONDO IN VOLATA
Il suo morale, dopo un inizio cupo della campagna delle Fiandre, non era destinato a migliorare e rimase prostrato per un po', appoggiato al parapetto. Ieri, Powless lo ha fatto partire come un pulcino, poi crollato sulla sua bicicletta e soffrendo di crampi negli ultimi metri. Il belga si è poi assunto la responsabilità di questa azione collettiva: “Quando si è in testa in una fuga a quattro con tre tuoi uomini, se non si vince si commette sempre un errore. Ho scelto di puntare tutto sullo sprint e ho chiesto alla squadra di tirarmi e di controllare la parte finale della corsa. Ero davvero convinto di poter vincere in volata. Ma poi mi sono venuti i crampi e Powless è stato più forte. Sono stato egoista, volevo tanto vincere. Soprattutto dopo tutte le critiche che ho ricevuto e la sfortuna che ho avuto l'anno scorso, in particolare qui (la sua caduta, ndr). Per una volta, ho pensato solo a me stesso. È stato un errore enorme”.
Ai piedi dell'autobus della Visma-Lease a bike, per usare l'espressione di un collega belga, “non è stata una festa” e il proprietario della squadra, Richard Plugge, ha scostato il velo nero della porta posteriore, senza una parola o uno sguardo verso il pubblico silenzioso, venuto a rendere omaggio a una squadra a pezzi. Il direttore sportivo Grischa Niermann, sempre pronto a spiegare le tattiche sbagliate della sua squadra, questa volta ha sorriso leggermente, una settimana dopo i problemi di piazzamento di Van Aert ad Harelbeke: "È una grande delusione. Perché tutta la squadra ha fatto una grande corsa e avevamo tutto nelle nostre mani, avevamo fiducia nello sprint e questa è una mia responsabilità. Avrei dovuto dire negli ultimi chilometri che avremmo dovuto attaccare a turno, perché in tre contro uno avevamo più possibilità di vincere. Ma avevamo fiducia nello sprint con Wout. Nove volte su dieci lo sprint lo vince, ma non è successo. Ho contattato i ragazzi alla fine e mi sono fidato di loro, volevano fare lo sprint. Avrei dovuto dire loro di attaccare".
Vincitore della corsa dello scorso anno e delle ultime due Parigi-Nizza, Jorgenson non ha fatto capire che sta volando dall'inizio della stagione e che era sicuramente la carta migliore, ma ha riassunto la febbre della sua squadra in questa campagna delle Fiandre: “Eravamo un po' nervosi con il gruppo dietro di noi, non eravamo molto fiduciosi del nostro vantaggio ma non abbiamo preso la decisione migliore. Neilson è veloce, lo so, è un ottimo corridore e lo abbiamo sottovalutato”. E hanno rovinato tutto.
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Powless à trois contre un
L’Américain d’EF Education-EasyPost a mystifié les trois coureurs de Visma-Lease a bike qui l’ont accompagné dans le final. Un exploit magistral.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL Y. H.
WAREGEM – Même pour le chaperon, essoufflé après l’avoir suivi jusqu’à la salle de presse, il est allé trop vite, et le préposé au contrôle antidopage a dû lui demander de l’attendre pour effectuer le trajet retour. Neilson Powless s’est volontiers exécuté pour mieux profiter de cette victoire en World Tour qu’il attendait depuis 2021 et son succès lors de la Clasica San Sebastian. « Quand j’ai franchi la ligne d’arrivée, j’ai eu l’impression d’être soulagé d’un poids énorme, soufflait l’Américain de 28 ans. J’ai pu offrir cette victoire à toute l’équipe, tout le staff, qui travaille parfois quinze heures d’affilée sur une course. C’est un peu triste de rester si longtemps sans victoire quand tout le monde travaille dur. »
Le contexte, à trois contre un, l’a d’autant plus ravi que le puncheur d’EF Education-EasyPost a été plus malin que près de la moitié de l’équipe Visma-Lease a bike, plus rapide surtout dans ce sprint, au départ, inégal : « C’est probablement ma victoire la plus impressionnante parce que je ne pensais pas pouvoir gagner jusqu’à 100 mètres de la ligne. C’est un sentiment assez unique et je vais devoir revoir les images pour vraiment comprendre ce que j’ai fait. Je n’arrive toujours pas à y croire. » Le vainqueur de l’Étoile de Bessèges en 2023 semblait presque gêné d’avoir devancé les Belges Wout Van Aert, Tiesj Benoot et son compatriote Matteo Jorgenson et, une fois, la ligne passée, il leur a même glissé un simple « désolé, désolé » après cette course «sportive, vraiment honnête».
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Tre contro uno
L'americano di EF Education-EasyPost ha messo in difficoltà i tre ciclisti di Visma-Lease a bike che lo accompagnavano in finale. Un'impresa magistrale.
DAL NOSTRO INVIATO SPECIALE Y. H.
WAREGEM - Anche per l'accompagnatore, a corto di fiato dopo averlo seguito in sala stampa, è andato troppo veloce e l'addetto al controllo antidoping ha dovuto chiedergli di aspettarlo al ritorno. Neilson Powless ha accettato di buon grado, per godersi una vittoria World Tour che aspettava dalla Clasica di San Sebastian del 2021. "Quando ho tagliato il traguardo, mi sono sentito come se mi fossi tolto un enorme peso dalle spalle", ha dichiarato il 28enne americano. "Ho potuto regalare questa vittoria a tutta la squadra, a tutto lo staff, che a volte lavora quindici ore di fila per una gara. È un po' triste restar così a lungo senza una vittoria quando tutti lavorano così duramente”.
Il contesto di tre contro uno lo ha reso ancora più felice, perché il puncheur della EF Education-EasyPost è stato più intelligente di quasi la metà della squadra Visma-Lease a bike, più veloce soprattutto in quello sprint inizialmente irregolare: “È probabilmente la mia vittoria più importante, perché non pensavo di poter vincere fino a cento metri dal traguardo. È una sensazione unica e dovrò rivedere le immagini per capire davvero cosa ho fatto. Non riesco ancora a crederci". Il vincitore dell'Étoile de Bessèges del 2023 è sembrato quasi imbarazzato di aver preceduto i belgi Wout Van Aert e Tiesj Benoot e il suo connazionale Matteo Jorgenson e, una volta tagliato il traguardo, ha persino rivolto loro un semplice “mi dispiace, mi dispiace” dopo questa gara “sportiva, davvero onesta”.
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