TRÈS LOIN DEVANT
Parti seul comme prévu dans la Redoute alors que Remco Evenepoel était hors du coup, TADEJ POGACAR a conclu la saison des classiques en remportant la Doyenne pour la troisième fois. Le neuvième Monument de son palmarès
28 Apr 2025 - L'Équipe
ALEXANDRE ROOS
TRÈS LOIN DEVANT
TRÈS LOIN DEVANT
LIÈGE (BEL) – Ne tournons pas autour du pot, il n’y a pas eu de course dans le dernier Monument du printemps, ou si peu, pour le podium et les places d’honneur comme c’est souvent le cas quand le champion du monde se déplace sur son propre nuage, et tout s’est à peu près déroulé tel qu’on avait pu le redouter. Les UAE de Tadej Pogacar ont labouré de bonne heure pour préparer le terrain à leur leader, essorer leurs adversaires à une vitesse record (41,983 km/h de moyenne), et les différents coups de vis ont enterré le peu d’espoir qui existait au départ hier : après le virage de Bastogne, dans Mont-le-Soie pour étirer le paquet avant la trilogie, à bloc dans Wanne, encore dans Desnié et le pied de la Redoute était là, les lumières de la piste de décollage du Slovène pouvaient s’y allumer.
Il avait beau dire hier après sa victoire qu’il n’avait pas forcément prévu d’attaquer à cet endroit, tout le monde s’était délité autour de lui naturellement, il n’y avait plus de raison d’attendre. À un peu plus de 800 mètres du sommet, Pogacar avait donc accéléré pour voir, et en quelques coups de moulinet, il n’y avait plus grandchose à voir, plus personne dans les parages. L’écart n’était que de dix secondes au moment de basculer, mais cette fois, au contraire de l’Amstel Gold Race, le trou allait continuer à se creuser progressivement.
Evenepoel rattrapé par son hiver tronqué
De toute manière, les poursuivants y ontils seulement cru une seconde ? Au démarrage de l’arc-en-ciel, personne n’a même essayé de se mettre dans sa roue, de peur de s’y brûler les ailes, ce qui situe le niveau de résignation. Puis dans le contre, où l’on trouvait trois Français, avec Julian Alaphilippe, Louis Barré et Romain Grégoire, mais aussi Tom Pidcock, Giulio Ciccone,
Thibau Nys, deux Ben, Healy et Tulett, un groupe au potentiel puissant, on comprit rapidement qu’ils couraient déjà pour les accessits, avec plusieurs attaques qui empêchaient une poursuite efficace. C’est finalement Ciccone, débarqué du Tour des Alpes, qui initia le bon mouvement, en sortant les couteaux dans la Roche-aux-faucons, où seul Ben Healy put le suivre et si l’Irlandais fut battu au sprint à Liège dans un exercice qu’il goûte peu, l’ensemble de son oeuvre de combattant infatigable fut récompensé d’un premier podium sur un Monument.
Sur l’ensemble de la campagne, van der Poel a été le seul capable de lui résister
Dans ce scénario si entendu, la petite surprise est venue de Remco Evenepoel. On l’attendait à un autre niveau, et cela avait nourri l’illusion qu’il pourrait y avoir un combat. Le Belge s’est noyé dans la Redoute, qu’il attaqua mal placé avant même que Pogacar n’allume les réacteurs, puis relégué dans un troisième groupe, il baissa les bras au moment de la Roche-aux-faucons, ce qui n’est guère dans ses habitudes, et dit l’ampleur de la défaite. Mais si le double champion olympique avait réalisé un retour explosif, vainqueur de la Flèche Brabançonne pour sa rentrée et 3e de l’Amstel après avoir grandement contribué à y faire perdre Pogacar, son hiver tronqué par sa grave chute, son manque d’entraînement et de compétition l’ont rattrapé hier.
La concordance du niveau de jeu intouchable de Tadej Pogacar et de la contreperformance de Remco Evenepoel a créé ce gouffre hier dans la Doyenne, et cela nous a rappelé que si l’ensemble de la campagne des classiques a été si haletant, c’est en grande partie grâce à Mathieu Van der Poel, car le Néerlandais a réussi à plusieurs reprises à cadenasser le champion du monde et à le titiller, même dans les défaites.
Avec le reste du peloton, il y a un ou deux mondes d’écart, et nous en avons eu une nouvelle illustration hier. C’est un équilibre fragile, sur un fil, et le Slovène a inspiré des humeurs changeantes au cours de la campagne, entre l’excitation irréelle autour du feuilleton de sa participation à Paris-Roubaix et l’impression d’une lassitude sur la fin, alors qu’il a atomisé la concurrence sur les deux classiques ardennaises. Mais ses démonstrations dans la Flèche Wallonne mercredi et la Doyenne hier se sont déroulées dans son jardin, sur un terrain de jeu idéal pour ses qualités, où il n’a pas eu à s’employer au-delà de ce qu’il sait faire. Ce qu’il a réalisé dans les flandriennes nous a semblé bien plus impressionnant, au Tour des Flandres où il a dû s’y prendre à sept reprises dans les monts pour briser Van der Poel ou dans Paris-Roubaix, qu’il découvrait pourtant, et où son coup de savate faisait merveille sur les pavés.
Dans tous les cas, avec deux Monuments de plus, des victoires dans les Strade Bianche et la Flèche et une place sur le podium verrouillée dans toutes les classiques qu’il a disputées, il a bouclé un exercice de printemps historique (lire cicontre), dont encore une fois seul Eddy Merckx a été capable avant lui. Et où, audelà des statistiques, il a renforcé son règne absolu en créant des écarts énormes par rapport à ses adversaires et en prolongeantson emprise sur une longue période, de début mars à fin avril, ce qu’ il est le seul à pouvoir réaliser aujourd’ hui.
On se demandait en début d’ années ile modèle de 2024, cette hégémonie qui avait abouti à une des plus grandes saisons de l’ histoire, pourrait se répéter. Il n’ y a désormais aucune raison de penser que ce ne sera pas le cas, que 2025 pourrait être un moins bon cru, et même au-delà, tant à 26 an sonne lui voit pas de limites. La saison va désormais basculer dans un nouveau chapitre, celui des courses par étapes et des grands Tours, où Remco Evenepoel et Jonas Vingegaard, bien discrets jusqu’à présent, vont se coltiner le champion du monde, dans un autre for mat mais avec la promesse de nouvelles punitions.
Le Belge a déjà connu la morsure de Tadej Pogacar cette saison, le Danois n’a pas dû complètement oublier celles de l’an passé. Ils se retrouveront tous au Critérium du Dauphiné mi-juin avant de batailler sur les routes du Tour de France. Jusque-là, le champion du monde restera au frigo, en vacances puis en stage. La seule garantie d’échapper à ses châtiments.
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Comme prévu, Tadej Pogacar s’est envolé dans la Redoute, à 34 km de la ligne,
hier pour s’adjuger son neuvième Monument.
Come previsto, Tadej Pogacar ha preso il largo sulla Redoute, a 34 km dal traguardo,
ieri per conquistare la sua nona Monumento.
INTOCCABILE
Troppo lontano
TADEJ POGACAR è partito da solo come previsto nella Redoute, con Remco Evenepoel fuori dai giochi, e ha concluso la stagione delle classiche vincendo la Doyenne per la terza volta. Il nono Monumento della sua carriera
28 aprile 2025 - L'Équipe
ALEXANDRE ROOS
LIÈGE (BEL) - Non c'è stata gara nell'ultima Monumento di primavera, o molto poca, giusto per il podio e i posti d'onore, come spesso accade quando il campione del mondo viaggia sulla propria nuvola, e tutto è andato più o meno come si poteva temere. L'UAE Emirates-XRG di Tadej Pogacar si è messa in testa di preparare il terreno al proprio leader, stracciando gli avversari a velocità-record (41,983 km/h di media), e i vari intoppi hanno seppellito le poche speranze che c'erano state al via ieri: dopo la curva di Bastogne, a Mont-le-Soie per allungare il gruppo prima del trittico, a tutto gas a Wanne, di nuovo a Desnié e ai piedi della Redoute le luci sulla pista per il decollo dello sloveno potevano accendersi.
È stato bene che ieri, dopo la vittoria, abbia detto che non aveva necessariamente pianificato di attaccare in quel punto, ma tutti intorno a lui erano naturalmente crollati e non c'era più motivo di aspettare. A poco più di 800 metri dalla vetta, Pogacar ha accelerato per vedere cosa stava succedendo e in pochi colpi di mulinello non c'era molto da vedere, non c'era più nessuno. Il distacco era di soli dieci secondi al momento del cambio di passo, ma questa volta, a differenza dell'Amstel Gold Race, il distacco avrebbe continuato a crescere in continuazione.
Evenepoel sorpreso dal suo inverno tronco
In ogni caso, gli inseguitori ci hanno creduto anche solo per un secondo? All'inizio dell'arcobaleno, nessuno ha nemmeno provato a mettersi alla sua ruota per paura di bruciarsi, il che dimostra il livello di rassegnazione. Poi il contrattacco, dove c'erano tre francesi, con Julian Alaphilippe, Louis Barré e Romain Grégoire, ma anche Tom Pidcock, Giulio Ciccone, Thibau Nys, due Ben - Healy e Tulett -, un gruppo con molto potenziale, ma è apparso subito chiaro che stavano già inseguendo per il secondo posto, con diversi attacchi che hanno impedito un inseguimento efficace. Alla fine è stato Ciccone, reduce dal Tour of the Alps, a dare il via alla mossa giusta, tirando fuori i coltelli sulla Roche-aux-faucons, dove solo Ben Healy è riuscito a seguirlo e, sebbene l'irlandese sia stato battuto in volata a Liegi in un esercizio che non ama molto, tutto il suo lavoro di instancabile combattente è stato premiato con il primo podio in una Monumento.
Per tutta la campagna, van der Poel è stato l'unico in grado di resistergli
In questo scenario familiare, Remco Evenepoel è stato un po' una sorpresa. Ci si aspettava che fosse di un altro livello e questo aveva alimentato l'illusione che potesse esserci una lotta. Il belga è affondato sulla Redoute, che ha attaccato da una posizione scomoda ancor prima che Pogacar accendesse i reattori, e poi, relegato in un terzo gruppo, si è arreso sulla Roche-aux-faucons, il che non è certo il suo stile abituale e dimostra la portata della sua sconfitta. Ma se il bicampione olimpico aveva fatto una rimonta esplosiva, vincendo al rientro la Freccia del Brabante e il terzo posto nell'Amstel, dopo aver contribuito in modo determinante alla sconfitta di Pogacar, il suo inverno troncato dal grave incidente, la carenza di allenamento e di competizione lo ha braccato ieri.
La combinazione tra l'intoccabile livello di gara di Tadej Pogacar e la scarsa prestazione di Remco Evenepoel ha creato questo divario ieri alla Doyenne, e ci ha ricordato che se la campagna delle classiche nel suo complesso è stata così mozzafiato, è in gran parte merito di Mathieu van der Poel, perché l'olandese è riuscito in diverse occasioni a tenere a bada il campione del mondo e a stuzzicarlo, anche nella sconfitta.
Con il resto del gruppo c'è un divario di uno o due mondi, e ieri ne abbiamo avuto un'altra dimostrazione. È un equilibrio fragile, sul filo del rasoio, e lo sloveno ha ispirato stati d'animo mutevoli durante la campagna, tra l'eccitazione irreale per la telenovela della sua partecipazione alla Parigi-Roubaix e l'impressione di stanchezza nel finale, quando ha poi atomizzato la concorrenza nelle altre due classiche delle Ardenne. Ma le sue dimostrazioni nella Freccia Vallone di mercoledì e nella Doyenne di ieri si sono svolte nel suo cortile, su un terreno di gara ideale per le sue qualità, dove non ha dovuto lavorare al di là di ciò che sa, ciò che ha ottenuto nelle Fiandre è stato molto più impressionante: alla Ronde, dove ha dovuto attaccare sui muri sette volte per staccare van der Poel, o alla Parigi-Roubaix, che stava ancora scoprendo, e dove il suo colpo di savate ha fatto miracoli sul pavé.
In ogni caso, con altre due Monumento, le vittorie alla Strade Bianche e alla Freccia Vallone e un posto sul podio in tutte le classiche disputate, ha completato uno storico esercizio primaverile (vedi a lato), di cui ancora una volta era stato capace solo Eddy Merckx. E dove, statistiche a parte, ha rafforzato il suo regno assoluto creando enormi distacchi sugli avversari e prolungando il suo dominio per un lungo periodo, dall'inizio di marzo alla fine di aprile, cosa che oggi solo lui può fare.
All'inizio dell'anno ci siamo chiesti se il modello del 2024, l'egemonia che ha portato a una delle più grandi stagioni della storia, potesse ripetersi. Ora non c'è motivo di credere che non sarà così, che il 2025 possa essere un'annata in tono "minore", e anche oltre, visto che a 26 anni sembra non avere limiti. La stagione entrerà ora in un nuovo capitolo, quello delle corse a tappe e dei Grandi Giri, dove Remco Evenepoel e Jonas Vingegaard, finora molto discreti, si troveranno faccia a faccia con il campione del mondo, in un formato diverso ma con la promessa di nuove punizioni.
Il belga ha già sperimentato i morsi di Tadej Pogacar in questa stagione, mentre il danese non ha dimenticato del tutto quelli dello scorso anno. Si incontreranno di nuovo al Critérium du Dauphiné a metà giugno, prima di darsi battaglia sulle strade del Tour de France. Fino ad allora, il campione del mondo resterà in naftalina, in vacanza e poi ad allenarsi. È l'unico modo per evitare la punizione.
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8 - Axel Laurance a terminé 8e de la course et meilleur Français hier. Le coureur d’Ineos Grenadiers, qui a fini à 1’10’’ de Tadej Pogacar, devance Aurélien ParetPeintre (18e) et Romain Grégoire (19e), arrivés dans le même temps. À l’attaque dans le final de la course, Julian Alaphilippe ne se classe finalement que 58e, à 3’03’’, devant Romain Bardet, 82e à 5’48’’ pour le dernier Monument de sa carrière
8 - Axel Laurance ha concluso la gara all'8° posto ed è stato il miglior francese di ieri. Il corridore della Ineos Grenadiers ha chiuso a 1'10" da Tadej Pogacar, davanti ad Aurélien Paret-Peintre (18°) e Romain Grégoire (19°), che hanno concluso con lo stesso tempo. Julian Alaphilippe ha attaccato nelle fasi finali della corsa, ma alla fine è arrivato solo 58°, a 3'03" da Romain Bardet, 82° a 5'48" e all'ultima Monumento della sua carriera.
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