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Le Tour s’élance aujourd’hui de Lille avec TADEJ POGACAR comme grand favori.
Le Slovène, qui a réalisé un début de saison époustouflant, part à la conquête d’un quatrième sacre.
5 Jul 2025 - L'Équipe
ALEXANDRE ROOS
C’est quand même à chaque fois la même sensation, avancer vers un nouveau matin du Tour de France, vers une boule de feu qui se lève à l’horizon et sentir la chaleur monter, l’excitation, attirés par la puissance magnétique d’un astre mystérieux, prêts à se laisser emporter à nouveau par ses sortilèges.
On a beau nous dire que tout est déjà plié, que Tadej Pogacar remportera un quatrième Tour de France dans trois semaines, que sa parade sera longue et ennuyeuse, on a une nouvelle fois hâte de plonger dans cet espacetemps à part, ce cocon frénétique et bouillonnant qui résiste à beaucoup des tremblements du monde extérieur. Sans doute parce que chacun vient butiner ce qu’il veut dans le Tour de France, qu’il n’y a pas qu’un fil à tirer, qu’une histoire à raconter.
Le Tour a cette force d’activer en
nous une mémoire très personnelle
Les attentes sont multiples et nos pérégrinations ces derniers jours dans le Nord et le Pas-de-Calais, théâtre de l’acte d’ouverture de cette 112e édition, nous ont confirmé cet enthousiasme, sur ces terres qui ont souffert mais où l’on voit toujours plus sourire que «braire», comme on dit pleurer par ici, des estaminets chaleureux de Neuville-en-Ferrain à la fraîcheur des plages du Touquet, où l’on entendit l’autre soir cette formule définitive: «Le Tour, ce n’est même plus du sport, c’est bien plus que ça. » C’est ce qu’avait voulu démontrer Pierre Nora, décédé il y a un mois, quand l’historien avait inclus la course dans ses lieux de mémoire, au même titre que Jeanne d’Arc, le coq gaulois ou le Panthéon, tous ces symboles, sacrés ou prosaïques, d’une mémoire collective. Le Tour de France a en plus cette force d’activer en nous une mémoire très personnelle, de remuer des choses intimes, des images, des sons, des odeurs, car tout le monde a un rapport avec lui.
Le Tour, c’est garer sa voiture à l’aube au pied d’un col, se mêler à une procession silencieuse, monacale pour gravir la pente, chercher le meilleur endroit pour voir passer les coureurs et poser la glacière, c’est le premier sandwich qu’on dévore les pieds dans la rosée, les doigts noircis par le papier du journal, des heures d’attente partagées avec son père, sa mère, son grand-père, le cousin, les copains, ne rien se dire mais se sentir proches. Ce sera toujours ça le Tour de France, cette communion, plutôt que les ergotages, les arguties qui accompagnent l’approche du Grand Départ, les raisons pour lesquelles l’un peut gagner, l’autre peut perdre, et encore, heureusement qu’il ne peut pas y avoir de match nul. C’est pour cela que chaque nouveau Tour de France doit être une joie, notre calendrier de l’Avent en plein été, vingt et une cases à ouvrir et qui recèlent chacune une surprise, une émotion, un trésor.
Sur les dernières années, qui aurait imaginé le scénario déroulé dans la beauté sauvage du Granon, que Matej Mohoric ferait pleurer tout le monde après une victoire d’étape ou que Romain Bardet conquerrait le maillot jaune le premier jour de son dernier Tour de France? Tout ça dans des éditions pareillement ultradominées par les deux monstres, Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard, la preuve que l’un n’empêche pas l’autre.
Pogacar donne le sentiment de se solidifier tandis que Vingegaard a l’air de plafonner
La situation est un brin différente ce matin car l’idée d’un duel s’est dissoute, elle n’est plus qu’un mirage, sous l’effet du dernier Critérium du Dauphiné, certes, mais à vrai dire la tendance se dessine depuis plusieurs mois. Les deux
rivaux n’ont cessé de s’éloigner, à tous points de vue. Le champion du monde, 26 ans, donne le sentiment de se solidifier, d’encore progresser, toujours plus intouchable, quand le leader des Visma, 28 ans, a l’air de plafonner, à un niveau stratosphérique bien sûr, mais qui ne lui permet plus de jouer avec son meilleur ennemi. Si bien que les références puisées dans le passé pour tenter de trouver des motifs d’espoir, la crise de confiance du Granon en 2022, la raclée du chrono de Combloux l’année suivante, sont obsolètes. Pogacar a d’ailleurs déjà effacé le souvenir pénible de Combloux lors du Dauphiné et il aura d’autres occasions dans cette Grande Boucle de laver des affronts passés, à Hautacam, au Ventoux et au col de la Loze.
Si on regarde plus proche, cette saison, où est la lueur? L’Amstel Gold Race (2e), seule fois où le Slovène est paru en surcuisson ? Le contre-la-montre du Dauphiné, raté en raison d’un manque de préparation et d’une mauvaise gestion ? Cela fait bien maigre. À leur opposition de styles sur le vélo, le panache tout-terrain du premier face au conservatisme Tour-centré du second, s’est ajouté un contraste inversé en dehors. Tadej Pogacar a beau promener sa bonne humeur devant les caméras, jovial, bonhomme, il est un bloc inamovible, froid, qui ne dit jamais rien de ses sentiments profonds, alors que Jonas Vingegaard a ouvert les vannes, plus humain, davantage capable de montrer ses émotions, sans que ce soit forcément une faiblesse, même si on le sent traversé de tourments, dont on ne connaît pas vraiment l’intensité, mais qu’on devine, convaincus notamment que la chute du Pays basque aura été un tournant dans sa carrière.
Hier, dans ces colonnes, il reconnaissait, non pas une peur, mais en tout cas le début d’une prise de conscience des risques, un petit tracas mental qui est forcément un frein. Ajoutons à cela des déclarations défensives, se concentrer sur soi-même, et une manière de courir qui l’est aussi puisque, en montagne au Dauphiné, Vingegaard n’a même pas cherché à répondre à Pogacar, et c’est comme si l’idée de la défaite s’était déjà insinuée dans le camp néerlandais, qui accueille par ailleurs sur son maillot le retour dans le cyclisme de Rabobank, la dernière preuve que le cynisme n’a pas de limite.
Le cadenassage de la bataille pour le maillot jaune
peut rendre le reste de la course encore plus fou
Le poison de la défaite a gagné toutes les formations, qui sont peu nombreuses à débarquer à Lille avec des ambitions au général. Même Remco Evenepoel, malgré sa flamboyance, a assimilé et accepté son infériorité. Mais le cadenassage de la bataille pour le maillot jaune peut rendre le reste de la course encore plus fou, car il va bien falloir trouver des moyens d’exister, et les ambitions de tout le peloton vont se reporter ailleurs, dans les échappées, les étapes accidentées des premiers jours que Mathieu Van der Poel voudra dynamiter, la promesse de batailles féroces.
Au départ ce matin, la hiérarchie est donc posée, cristallisée, Tadej Pogacar paraît seul face à lui-même, comme depuis un certain temps, depuis qu’il a changé de dimension. Il reste à savoir si tout cela résistera à la magie et à la beauté cruelle du Tour de France, ce maître du destin.
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Matthias Gurtler - Directeur de la rédaction
LA TRAVERSÉE DE L’ÉTÉ
On ne l’aime pas parce qu’on le gagne. Depuis quarante ans et la dernière victoire française de Bernard Hinault, on s’est tout de même fait à l’idée. On l’aime parce qu’on l’attend. Parce qu’on l’entend arriver. Parce qu’il nous traverse. Le Tour parcourt la France des jours ordinaires. Pas uniquement celle des cartes postales, mais aussi celle des zones artisanales bordées de lauriers-roses. Celle des ronds-points, des routes de campagne où l’on connaît la place exacte du radar. Le Bon Coin (Nord, 3e étape), La Bouillie (Côtes-d’Armor, 7e étape), Sainte-Colombe (Vaucluse, 16e étape),
La Rixouse (Jura, 20e étape). Des noms qui, prononcés dans le souffle des hélicoptères, sonneront poésie. Dans les mots d’Alexandre, Philippe, Yohann, Thomas, Pierre, Luc, Dan, Anthony, Alex, Paul, Arnaud, Gilles et Nicolas, les reporters de L’Équipe (accompagnés de nos pilotes) qui couvriront la Grande Boucle sur le terrain, ces lieux prendront un accent de soleil. Depuis notre rédaction de Boulogne-Billancourt, Frédérique et les journalistes de l’édition, de la cellule visuelle, de l’iconographie, de la correction, du desk numérique, de la vidéo donneront un air de chant des cigales à cette géographie traversée par les coureurs. Sur la route du Tour photographiée par Bernard et Étienne, tout sera cadré à hauteur d’homme: l’intensité des champions mais aussi les chaises en plastique alignées devant les portails, les drapeaux dessinés à main levée, les générations d’une même famille réunies dans la lumière de juillet.
Ce n’est pas du folklore. C’est nous. Nos étés. Nos souvenirs d’enfance, allongés sur le carrelage, les yeux rivés sur la télé. Et puis cette année, en épilogue savoureux, il y aura ce dernier col inattendu au coeur de la capitale. Montmartre. Trois fois la montée de la rue Lepic. Pavés, virages, foule serrée sur les trottoirs. Le Paris sépia d’Amélie Poulain traversé par des coureurs aux visages creusés par l’effort et le soleil. Alors oui, de cette 112e édition on attend beaucoup.
On attend Tadej Pogacar, insatiable récidiviste. Jonas Vingegaard, surgi de l’ombre. Remco Evenepoel, incassable, inclassable. Mathieu Van der Poel, puncheur tout-terrain. On attend les coups d’éclat décomplexés de Julian Alaphilippe. On les attend tous comme on attend l’orage.
Ils passeront trop vite. Et on s’en souviendra très longtemps. Chaque été, le Tour nous traverse. Ce simple passage nous rassemble.
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Il Tour parte oggi da Lille e TADEJ POGACAR è il grande favorito.
Lo sloveno, che ha avuto un inizio di stagione sorprendente, punta al quarto Tour.
5 luglio 2025 - L'Équipe
ALEXANDRE ROOS
È sempre la stessa sensazione, andare verso una nuova mattina del Tour de France, verso una palla di fuoco che si staglia all'orizzonte e sentire il calore, l'eccitazione, attratti dal potere magnetico di una stella misteriosa, pronti a essere travolti ancora una volta dai suoi incantesimi.
Non importa quante volte ci venga detto che tutto è già pronto, che tra tre settimane Tadej Pogacar vincerà il suo quarto Tour de France, che la sua parata sarà lunga e noiosa, siamo ancora una volta ansiosi di immergerci in questo spazio-tempo a parte, in questo bozzolo frenetico e ribollente che resiste a molte delle scosse del mondo esterno. Senza dubbio perché ognuno può scegliere ciò che vuole dal Tour de France, perché non c'è un unico filo da tirare o solo una storia da raccontare.
Il Tour ha il potere di attivare una memoria molto personale
Le aspettative sono alte e le nostre peregrinazioni degli ultimi giorni nel Nord e nel Pas-de-Calais, teatro dell'atto inaugurale di questa 112ª edizione, hanno confermato questo entusiasmo, in queste terre che hanno sofferto ma dove si vede ancora più sorridere che “ragliare”, come si dice piangendo qui, dai caldi estaminet ("baretti" tipici del Belgio e del nord della Francia, ndr) di Neuville-en-Ferrain alle fresche spiagge di Le Touquet, dove l'altra sera abbiamo sentito questa frase definitiva: “Il Tour non è più nemmeno sport, è molto di più”. " È quanto voleva dimostrare Pierre Nora, scomparso un mese fa, quando inserì la corsa nel suo elenco di luoghi della memoria, alla stregua di Giovanna d'Arco, del galletto o del Panthéon, tutti simboli, sacri o prosaici, di una memoria collettiva. Il Tour de France ha anche il potere di attivare una memoria molto personale, di suscitare ricordi intimi, immagini, suoni e odori, perché ognuno ha qualcosa a che fare con esso.
Il Tour significa parcheggiare l'auto all'alba ai piedi di un passo di montagna, unirsi a una processione silenziosa e monastica su per la salita, cercare il posto migliore per osservare il passaggio dei corridori e posare la borsa-frigo, il primo panino che divori con i piedi nella rugiada, le dita annerite dalla carta del giornale, ore di attesa condivise con tuo padre, tua madre, tuo nonno, tuo cugino, i tuoi amici, senza dirsi nulla ma sentendosi vicini. Il Tour de France sarà sempre questo, questo stare insieme, piuttosto che i cavilli, le discussioni che accompagnano l'avvicinarsi del Grand Départ, i motivi per cui uno può vincere, l'altro può perdere, e anche in quel caso, per fortuna, non ci può essere un pareggio. Ecco perché ogni nuovo Tour de France dovrebbe essere una gioia, il nostro calendario dell'Avvento in piena estate, ventuno caselle da aprire, ognuna delle quali contiene una sorpresa, un'emozione, un tesoro.
Negli ultimi anni, chi avrebbe mai immaginato lo scenario che si è svolto nella bellezza selvaggia del Granon, che Matej Mohoric avrebbe fatto piangere tutti dopo una vittoria di tappa o che Romain Bardet avrebbe conquistato la maglia gialla il primo giorno del suo ultimo Tour de France? Tutto questo in edizioni ugualmente dominate da due mostri, Tadej Pogacar e Jonas Vingegaard, a riprova del fatto che uno non impedisce l'altro.
Pogacar sembra solidificarsi, mentre Vingegaard sembra essere in calo.
Stamattina la situazione è un po' diversa perché l'idea di un duello si è dissolta, non è più che un miraggio, sotto l'effetto dell'ultimo Critérium du Dauphiné, certo, ma la verità è che la tendenza sta prendendo forma da diversi mesi. I due rivali hanno continuato ad allontanarsi, sotto ogni punto di vista. Il campione del mondo, 26 anni, sembra diventare sempre più forte, progredendo sempre di più e diventando sempre più intoccabile, mentre il leader di Visma, 28 anni, sembra essere in fase di appiattimento, a un livello stratosferico, certo, ma che non gli permette più di giocare con il suo miglior nemico. Tanto che i riferimenti al passato per cercare di trovare motivi di speranza - la crisi di fiducia al Granon nel 2022, la batosta alla cronometro di Combloux l'anno successivo - sono obsoleti. Pogacar ha già cancellato il ricordo doloroso di Combloux durante il Delfinato e avrà altre occasioni in questa Grande Boucle per lavare via gli affronti del passato, a Hautacam, Ventoux e al Col de la Loze.
Se guardiamo più da vicino questa stagione, dov'è la luce? L'Amstel Gold Race (2°), l'unica volta che lo sloveno è apparso troppo cotto? La cronometro del Delfinato, un fallimento dovuto alla mancanza di preparazione e alla cattiva gestione? Non mi sembra molto. Oltre ai loro stili contrastanti in bicicletta - il brio fuoristradistico del primo contro il conservatorismo Tour-centrico del secondo - c'è stato un contrasto inverso fuori dalla bicicletta. Tadej Pogacar può essere bonario davanti alle telecamere, gioviale e bonario, ma è un blocco immobile e freddo che non dice mai nulla dei suoi sentimenti più profondi, mentre Jonas Vingegaard ha aperto le porte, più umano, più capace di mostrare le sue emozioni, senza che questo sia necessariamente una debolezza, anche se intuiamo che sta vivendo dei tormenti di cui non conosciamo l'intensità, ma che possiamo intuire, convinti in particolare che la caduta dei Paesi Baschi sarà stata una svolta nella sua carriera.
Ieri, su queste colonne, ha riconosciuto, non dico una paura, ma almeno l'inizio di una consapevolezza dei rischi, una piccola preoccupazione mentale che è destinata a essere un freno. Se a questo si aggiungono dichiarazioni difensive, concentrate su se stesso, e un modo di correre anch'esso difensivo, visto che sulle montagne del Delfinato Vingegaard non ha nemmeno provato a rispondere a Pogacar, è come se l'idea della sconfitta si fosse già insinuata nel campo dell'olandese, che peraltro accoglie con favore il ritorno della Rabobank al ciclismo con la sua maglia, ultima prova che il cinismo non conosce limiti.
Chiudere la battaglia per la maglia gialla
potrebbe rendere il resto della corsa ancora più folle.
Il veleno della sconfitta si è diffuso in tutte le squadre, poche delle quali arrivano a Lille con ambizioni di classifica generale. Persino Remco Evenepoel, nonostante la sua ostentazione, ha accettato la sua inferiorità. Ma il fatto che la battaglia per la maglia gialla sia chiusa può rendere il resto della corsa ancora più folle, perché i corridori dovranno trovare il modo di esistere, e le ambizioni di tutto il gruppo si sposteranno altrove, verso le fughe, le tappe collinari dei primi giorni che Mathieu Van der Poel vorrà dinamizzare, la promessa di battaglie feroci.
Alla partenza di questa mattina, la gerarchia era stata stabilita e cristallizzata, e Tadej Pogacar sembrava essere da solo, come lo è da tempo, da quando ha cambiato dimensione. Resta da vedere se tutto questo reggerà alla magia e alla crudele bellezza del Tour de France, maestro del destino.
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Matthias Gurtler - Direttore editoriale
LA TRAVERSÉE DE L'ÉTÉ
Non si ama perché si vince. A quarant'anni dall'ultima vittoria francese di Bernard Hinault, ci siamo abituati all'idea. Lo amiamo perché lo aspettiamo. Perché la sentiamo arrivare. Perché passa attraverso di noi. Il Tour attraversa la Francia ordinaria. Non solo la Francia delle cartoline, ma anche la Francia dei piccoli parchi commerciali rivestiti di oleandri. Le rotonde e le strade di campagna dove si sa esattamente dove si trova il radar. Le Bon Coin (Nord, 3a tappa), La Bouillie (Côtes-d'Armor, 7a tappa), Sainte-Colombe (Vaucluse, 16a tappa), La Rixouse (Giura, 20a tappa). Nomi che suonano poetici se pronunciati nel respiro degli elicotteri. Nelle parole di Alexandre, Philippe, Yohann, Thomas, Pierre, Luc, Dan, Anthony, Alex, Paul, Arnaud, Gilles e Nicolas, i reporter de L'Équipe (accompagnati dai nostri autisti) che copriranno la Grande Boucle a terra, questi luoghi assumeranno un accento solare. Dalla nostra redazione di Boulogne-Billancourt, Frédérique e i giornalisti dei reparti editing, visual unit, iconografia, correzione bozze, digital desk e video daranno un accento da canto di cicala alla geografia attraversata dai corridori. Sul percorso del Tour fotografato da Bernard ed Étienne, tutto sarà inquadrato a livello umano: l'intensità dei campioni, ma anche le sedie di plastica allineate davanti ai cancelli, le bandiere disegnate a mano libera, le generazioni di una stessa famiglia riunite nella luce di luglio.
Questo non è folklore. Siamo noi. Le nostre estati. I nostri ricordi d'infanzia, sdraiati sul pavimento di piastrelle, con gli occhi incollati alla TV. E poi quest'anno, come delizioso epilogo, c'è quell'inaspettato passaggio finale nel cuore della capitale. Montmartre. Tre volte la salita di rue Lepic. Acciottolato, curve, folla assiepata sui marciapiedi. La Parigi color seppia di Amélie Poulain, attraversata da corridori con i volti consumati dallo sforzo e dal sole. Quindi sì, ci si aspetta molto da questa 112ª edizione.
Aspettiamo Tadej Pogacar, un insaziabile recidivo. Jonas Vingegaard, che emerge dall'ombra. Remco Evenepoel, infrangibile, inclassificabile. Mathieu van der Poel, un puncheur a tutto tondo. Aspettiamo le esplosioni disinibite di Julian Alaphilippe. Li aspettiamo tutti come se stessimo aspettando una tempesta.
Passeranno troppo in fretta. E li ricorderemo per molto tempo. Ogni estate, il Tour ci attraversa. Questo semplice passaggio ci unisce.
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