Evenepoel: «La tête est plus fraîche»


Un an après une troisième place sur son premier Tour de France, le leader belge de Soudal Quick-Step espère se rapprocher encore un peu plus du duo Pogacar-Vingegaard.

"Tadej (Pogacar) fait semblant, 
il donne l’impression de jouer dans le peloton, 
alors que c’est plus structuré du côté de Jonas (Vingegaard)"

"Malgré les malchances, c’est la passion qui me garde sur un vélo. 
C’est devenu encore plus clair cette année 

LUC HERINCX
5 Jul 2025 - L'Équipe

CHARLEROI (BEL) – Si tout va bien, Remco Evenepoel retrouvera, dans trois semaines, Paris, là où il avait célébré son doublé olympique (chrono et course en ligne) historique en août 2024. Si tout va bien, car la malchance s’acharne sur le Brabançon (25 ans), victime de trois lourdes chutes dans sa carrière, la dernière à l’entraînement en décembre (fracture d’une main, d’une côte et d’une omoplate). Cet énième gadin a tronqué sa préparation hivernale. Troisième de son premier Tour de France derrière Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard l’été dernier, encore loin d’eux (4e à 4’21'' du Maillot Jaune Pogacar) sur le Dauphiné et malgré les galères qui jalonnent sa carrière, le leader belge de Soudal Quick-Step espère un jour combler l’écart.

Avez-vous l’impression d’arriver sur le Tour plus frais que l’an dernier?

Oui et non. Le Dauphiné s’est plutôt bien passé après une longue période d’entraînement. La tête est plus fraîche que l’année passée car ma saison est plus courte (il n’a pu reprendre la compétition que le 18 avril à la Flèche Brabançonne), et la forme aussi devrait être meilleure, mais ça dépendra un peu de la façon dont j’ai récupéré ces derniers jours. 

Qu’avez-vous retenu de votre première participation l’an passé?

Que quand les jambes sont là, il faut les utiliser. Mêmeendehors de la montagne, commeje l’avais fait sur l’étape des chemins blancs (9e étape) en ouvrant la course. Et quand les jambes ne sont pas là, il faut être malin, courir défensivement. Sur les étapes de plat, il faut aussi garder les yeux ouverts, je l’ai vu avec la grosse chute de (Primoz) Roglic (12e étape)… 

Il y a quelques mois, vous aviez l’objectif de vous rapprocher de vos devanciers, Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard. Qu’est-ce qui vous pousse à y croire?

J’ai dit cela avant machute de décembre… J’ai quand mêmeperdu deux, voire trois mois d’entraînement, j’en suis donc à cinq avant ce Tour, contre sept pour eux. Ça modifie un peu cette ambition. Mais on ne sait jamais, avec l’expérience de l’année passée en montagne, mesrésultats, maprogression en contre-la-montre…

À quoi ressemblerait un Tour réussi? 

Un Tour où je fais au moins aussi bien que l’an passé ( 3e du général et victoire sur la 7e étape en contre-la-montre). 

De qui faut-il se méfier?

Derrière Tadej et Jonas, il faudra se méfier de Joao Almeida. Il jouera le podium parce que si Tadej tombe malade ou autre, ils (l’équipe UAE Emirates-XRG) voudront l’avoir en plan B. Et il ne faut jamais oublier Roglic, qui aura (Florian) Lipowitz qui marchait bien au Dauphiné (3e du général).

Mais bon, le Tour, c’est encore un autre niveau, certains sont bien au Dauphiné mais pas au Tour, et inversement. Et les gars d’Ineos-Grenadiers, (Carlos) Rodriguez, (Laurens) De Plus, (Geraint) Thomas, on ne sait jamais dans quelle forme ils arrivent. 

L’été dernier puis sur le Dauphiné cette année, vous lissiez votre effort plutôt que de vous mêler à la lutte avec Pogacar et Vingegaard. Serez-vous plus joueur sur ce Tour?

Bien sûr! Au Dauphiné, je ne me sentais pas à 100 % sur les étapes de montagne. Ça allait déjà mieux le dernier jour et j’ai pu mettre une attaque, j’ai vu qu’ils étaient les deux seuls à pouvoir suivre. Donc si mes jambes sont là, je dois essayer le plus possible de rester avec eux, de suivre leurs attaques en dépassant malimite, sans exploser bien sûr. S’il y a de l’écart derrière moi, que je peux prendre le risque de perdre un peu de temps, il faudra tenter. Je dois connaître leurs watts (leur puissance) à certains moments, pour savoir leur niveau et combien de pas je dois encore faire pour m’en rapprocher. 

Qu’apprenez-vous de chacun des deux?

C’est difficile à dire, on est concentré sur soi pendant la course. Mais j’essaie de regarder quand ils font leur effort, avec quelle accélération, quelle vitesse… Les deux sont hyper sérieux mais complètement différents. Tadej fait semblant, il donne l’impression de jouer dans le peloton, alors que c’est plus structuré du côté de Jonas. Dans la course, si l’équipe Visma-Lease a bike a un plan, ils le font vraiment à la lettre. Alors que quand UAE et Tadej font un effort, ils sont plus flexibles.

Vous sembliez beaucoup plus proche de Pogacar que de Vingegaard l’été dernier?"

Je m’entends bien avec tout le monde dans le peloton. Peu de coureurs me détestent ou l’inverse. En course, nous ne sommespas amis, mais à l’arrivée, nous sommesdegrands champions qui peuvent accepter la défaite, donc on se comprend bien. 

Qu’a changé chez vous cette chute en décembre?

Elle m’a appris à accepter des situations difficiles. Si, un jour, je ne mesens pas bien, je l’accepterai plus facilement. 

Après toutes vos victoires et vos chutes, qu’est-ce qui vous motive encore au-delà du palmarès?

Le plaisir. Je découvre plein de choses avec le vélo: des lieux, des cols, des gens. Cela mepermet d’évacuer toutes mesfrustrations, mespensées. Malgré les malchances, c’est la passion qui megarde sur un vélo. C’est devenu encore plus clair cette année. À ma reprise, j’ai réalisé que le vélo est la seule chose que je veux faire le plus longtemps possible. 

Et qu’est-ce qui vous pèse le plus?

(Il hésite.) Le modede vie, les sacrifices. Mais avec Oumi (son épouse), on a un bon équilibre. Onades périodes on et off. Des moments où on est pleinement focus puis d’autres, commeaprès le Tour, où je peux prendre une semaine de vraies vacances, sans vélo. Ça aide à faire ces sacrifices.»

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