Bouaddi en mode majeur

Déjà brillant face au Real et contre la Juventus en phase de ligue, le milieu de 17 ans a encore été magnifique hier à Dortmund.

5 Mar 2025 - L'Équipe

ROMAIN LAFONT

Ayyoub Bouaddi est un garçon unique. Un garçon devenu il y a un an et demi le plus jeune joueur de l’histoire des Coupes d’Europe, à 16 ans et 3 jours, dans le froid de Klaksvik, aux Îles Féroé. Un garçon qui jongle entre la Ligue des champions et une licence de mathématiques, lui qui passera ses examens en mai. Un garçon, surtout, capable d’enchaîner avec brio les soirées de gala. Peut-être parce qu’il est habitué aux décors fastueux, depuis qu’il a remporté le concours d’éloquence des centres de formation au palais de l’Élysée.Ayyoub Bouaddi, balle au pied, a une nouvelle fois délivré une prestation impeccable en C1.

Depuis quelques mois, le milieu du LOSC navigue avec une aisance folle dans les plus beaux écrinsd’Europeetfaceauxadversaires les plus prestigieux. Le grand public l’avait découvert lors duformidablesuccèsdesDogues contre le Real Madrid (1-0), le 2 octobre, le jour de ses 17 ans. Un mois plus tard, il était élu homme du match face à la Juventus Turin (1-1), un soir où il avait eu des statistiques à faire pâlir d’envie un Eliud Kipchoge des grandes années. Et hier, dans un Signal Iduna Park dont la folle ambianceaimpressionnéjusqu’à ses proches, le jeune homme a une nouvelle fois fait preuve d’une très grande personnalité.

Genesio semble le réserver pour les grands rendez-vous

Évidemment, il est plus facile de briller quand on a à ses côtés un capitaine comme Benjamin André, jamais avare dans le sale boulot. Mais tout de même, quel match et quelle classe ! Du début à la fin de la rencontre, l’ancien joueur de Creil a montré sa vista, sa facilité à orienter le jeu, à ne jamais paniquer sous la pression, comme lors de ces ressorties de balle délicates en première période, lorsque le pressing allemand était assez effrayant.

Il a aussi montré qu’il avait franchi un cap dans l’aspect physique, avec quelques duels gagnés où il aurait peut-être volé il y a encore quelques mois. Mais à l’instar de son fantasque voisin de vestiaire Hakon Haraldsson, avec lequel il nourrit une vraie complicitéhorsdesterrains,l’international Espoirs franchit les paliers à une vitesse assez déconcertante, pour sa première saison pleine avec les Dogues.

Son entraîneur, Bruno Genesio, donne d’ailleurs l’impression de le réserver pour ces affiches de gala. S’il n’est pas toujours titulaire en Ligue 1 au sein d’un entrejeu à la densité démoniaque (Mukau, Angel et André Gomes, Bentaleb en plus d’André), le natif de Senlis a démarré six des huit derniers matches du LOSC dans la compétition aux grandes oreilles. Et vu ses performances, on serait prêt à parier qu’on le reverra mercredi prochain face au BVB.