POGACAR: «Je n’avais aucune certitude»


Tadej Pogacar reconnaît que cette victoire a été longue à se dessiner, mais c’est aussi pour ça qu’il la trouve encore plus belle qu’en 2023.

"C’est moi qui me suis imposé ce challenge sur Paris-Roubaix et, 
vu la forme que j’ai aujourd’hui, 
ça aurait été dommage de ne pas en profiter cette année"
   - TADEJ POGACAR

7 Apr 2025 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL PHILIPPE LE GARS

AUDENARDE (BEL) – C’est plus de deux heures et demie après l’arrivée que Tadej Pogacar est enfin apparu en conférence de presse. Il avait fait les 800 mètres qui séparaient le podium de la salle sur son vélo, escorté seulement par un vigil de l’organisation sur un engin électrique. Le Slovène de 26 ans avait visiblement hâte d’en finir, il avait dû attendre tout ce temps assis dans une petite pièce derrière la scène protocolaire, en compagnie de Mathieu Van der Poel et Mads Pedersen, l’arrivée de l’épreuve féminine pour monter sur le podium.Tadej Pogacar lève les bras en passant la ligne d’arrivée du Tour des Flandres en vainqueur hier à Audenarde.

Il avait donc prévenu, avant même la première question, qu’il fallait faire vite car il avait un avion à prendre pour Nice et rejoindre son domicile à Monaco. Alors, quand un journaliste lui a fait remarquer qu’il semblait plus fatigué que d’habitude, le champion du monde n’a pu s’empêcher de montrer son agacement. « Mais je suis toujours fatigué, surtout après six heures de course!»

À son visage blême et marqué par les efforts, on comprenait que la journée n’avait pas été un long fleuve tranquille, qu’il s’était arraché pour aller chercher cette deuxième victoire sur le Tour des Flandres face à une concurrence plus rude, selon lui, qu’en 2023. « Les autres étaient si forts quand j’ai attaqué la première fois que je n’avais aucune certitude que notre plan allait marcher, reconnaissait-il. On avait prévu de rendre la course la plus dure possible et de donner le dernier coup dans le troisième passage du Vieux Quaremont. C’était risqué, on le savait, mais on l’a réussi. Je n’étais vraiment sûr de rien, même après le Paterberg et puis dans la longue ligne droite avant l’arrivée. C’est quand j’ai vu que je n’avais personne au loinderrièremoiquejemesuissentiplusrassuré. Aujourd’hui, tout ne fut pas parfait mais je suis heureux que toute l’équipe, malgré les ennuis, ait pu respecter le plan prévu.»

Il avait pris bien soin d’observer ses adversaires un à un, il avait vu que « Wout (Van Aert) perdait du terrain régulièrement à chaque attaque » et que « Mads (Pedersen) semblait perdre le moral peu à peu, il était de moins en moins volontaire». Restait Van der Poel, son bourreau de Milan-San Remo qu’il était venu défier sur ses terres flamandes. «Je n’avais aucun sentiment de revanche depuis San Remo, a-t-il répété, ce sont des courses différentes. Je savais que je tomberais sur un Mathieu encore très fort aujourd’hui et quand je le voyais aussi à l’aise, je me demandais si j’arriverais à garder assez d’énergie pour le final.»

Il y a aussi eu cette chute qui a impliqué le Néerlandais mais pour Pogacar, elle n’a eu aucune incidence sur la suite de la course. « Notre équipe aussi a connu beaucoup de malchance, Tim (Wellens) et Florian (Vermeersch) sont tombés aussi à ce moment-là. Personne en tête de peloton n’a semblé vouloir profiter de cet incident pour attaquer Mathieu, chacun était trop occupé à se replacer et tout est rentré dans l’ordre.»

Mais il a gentiment botté en touche quand on lui a demandé ce qu’ils avaient bien pu se dire juste avant le dernier enchaînement des monts, quand on les a vu discuter comme s’ils préparaient un plan d’attaque à deux – «Je ne me souviens pas du tout de ça. » – ou quand on l’a vu rigoler un peu plus loin avec le Néerlandais – « Sans doute qu’il a dû sortir une blague, ça arrive sur une course de six heures.»

Il a répété sa fierté de gagner avec le maillot de champion du monde en l’étirant légèrement pour étaler les bandes arcen-ciel devant son auditoire. « Cette victoire est différente de la première il y a deux ans car je me suis battu face à ce qui se fait de mieux en ce moment. On est une génération incroyable de champions, ça rend notre sport encore plus fou et je suis fier d’en faire partie.»

Il n’a pu éviter évidemment les questions sur Paris-Roubaix, où il va retrouver une partie de ces mêmes adversaires, mais sur un terrain qu’il ne connaît pas du tout. « Mais comme on l’appelle l’Enfer du Nord, j’imagine que ce n’est pas pour rien, a-t-il lâché en souriant. Ça sera une autre course mais ce challenge me plaît beaucoup. C’est moi qui me le suis imposé, et vu la forme que j’ai aujourd’hui, ça aurait été dommage de ne pas en profiter cette année.»

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7 - Tadej Pogacar est le 7e coureur de l’histoire à remporter le Tour des Flandres avec le maillot de champion du monde, après Louison Bobet (1955), Rik Van Looy (1962), Eddy Merckx (1975), Tom Boonen (2006), Peter Sagan (2016) et Mathieu van der Poel (2024).

2 - Le Slovène devient le 2e plus jeune coureur à remporter 8 Monuments (26 ans, 6 mois et 15 jours), derrière Eddy Merckx (25 ans, 9 mois et 2 jours).

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