Le dernier voyage de Beenhakker
L’ancien entraîneur néerlandais de l’Ajax Amsterdam et du Real Madrid, mais aussi sélectionneur des Pays-Bas, est décédé hier à l’âge de 82 ans.
11 Apr 2025 - L'Équipe
F. L. D.
Il était un globe-trotter. Leo Beenhakker est parti pour son dernier voyage, hier, à l’âge de 82 ans, une vie de football dans ses valises. Ce grand Néerlandais aura eu une existence d’entraîneur aussi riche que cosmopolite, à l’opposé de sa modeste carrière de joueur.
Né le 2 août 1942 à Rotterdam, il passe de l’une à l’autre dès l’âge de 23 ans. Si ses premiers postes sont naturellement modestes, adjoint puis responsable de la formation au Feyenoord et à l’Ajax Amsterdam, c’est dans ce club qu’il se lance au plus haut niveau, en 1979, avec un premier titre de champion, quelques mois plus tard. Après deux saisons amstellodamoises, il s’expatrie déjà au Real Saragosse, avant un retour au pays, au FC Volendam, puis à la tête des Oranges (1985-1986), une sélection qu’il retrouvera en 1990 pour la Coupe du monde (8es de finale).
Devenu un entraîneur coté, il rejoint le Real Madrid, qui annonce sa meilleure période, sa plus prolifique en titres, au moins. À la tête de la fameuse « Quinta del Buitre », ces jeunes issus du centre de formation, emmenés par le « Vautour » Emilio Butragueno, il remporte trois Ligas (1987, 1988, 1989), une Coupe d’Espagne (1989) et une Supercoupe d’Espagne (1988). Seulement, il échoue sur le plan européen et n’est pas prolongé à la Maison Blanche. «Don Leo» y reviendra brièvement, comme manager puis entraîneur intérimaire (19911992).
Il a qualifié la Pologne pour son premier Euro en 2008
Entre-temps, il aura retrouvé l’Ajax et la couronne de champion (1990). Réputé austère, il n’a pas que des amis parmi les techniciens de sa génération, au premier rang desquels Johan Cruyff. «On dit que Cruyff est un entraîneur de talent et courageux. Laissez-moi rire ! », affirmait-il la veille d’un Clasico face au FCBarcelone.
Mais les années 1990 voient surtout Beenhakker commencer son tour de la planète, avec des passages en Suisse, au Mexique, en Turquie et comme patron de l’équipe d’Arabie saoudite. Une décennie qu'il clôt en étant champion avec le Feyenoord (1999), devenant le seul technicien à avoir décroché le titre national sous les couleurs de Rotterdam et de l’Ajax.
Comme sélectionneur, il va aussi diriger Trinité-et-Tobago, qu’il qualifie pour sa première Coupe du monde (2006, premier tour), et la Pologne, à qui il offre son premier Euro (2008, premier tour). Cet homme de dialogue aura poussé sa passion jusqu’en 2018, comme conseiller au Sparta Rotterdam, fort d’une expérience incroyable. « Le monde du football est structuré de telle façon que le succès a toujours beaucoup de pères et l’échec n’en a qu’un seul : l’entraîneur », déclarait-il à L’Équipe, en janvier 1988. Bon dernier voyage, M. Beenhakker.
***
L'ultimo viaggio di Beenhakker
L'ex allenatore olandese dell'Ajax Amsterdam e del Real Madrid, nonché Ct dei Paesi Bassi, è morto ieri all'età di 82 anni.
11 Apr 2025 - L'Équipe
F. L. D.
Era un giramondo. Leo Beenhakker è partito ieri per il suo ultimo viaggio all'età di 82 anni, con una vita di calcio in valigia. La vita di questo grande olandese come allenatore è stata tanto ricca quanto cosmopolita, in netto contrasto con la sua modesta carriera di giocatore.
Nato il 2 agosto 1942 a Rotterdam, passò dall'uno all'altro all'età di 23 anni. Sebbene i suoi primi incarichi siano stati naturalmente modesti, come assistente e poi responsabile della squadra riserve al Feyenoord e all'Ajax Amsterdam, è con questo club che ha debuttato in massima serie nel 1979, vincendo il suo primo titolo di campionato pochi mesi dopo. Dopo due stagioni con l'Ajax, si trasferisce al Real Saragozza, prima di tornare in patria al Volendam e poi con la nazionale neerlandese (1985-1986), in cui torna nel 1990 per Mondiale (ottavi di finale).
Diventato ormai un allenatore molto quotato, approda al Real Madrid, che inaugura il suo periodo migliore, il più prolifico almeno in termini di titoli nazionali. Alla guida della famosa “Quinta del Buitre”, i ragazzi delle giovanili guidati dall'“Avvoltoio” Emilio Butragueno, vince tre Liga consecutive (1987, 1988, 1989), una Coppa di Spagna (1989) e una Supercoppa spagnola (1988). Tuttavia, ha fallito sul palcoscenico europeo e non è stato confermato alla Casa Blanca. "Don Leo" vi tornò per un breve periodo come manager e poi come allenatore ad interim (1991-1992).
Ha qualificato la Polonia per il suo primo Europeo nel 2008
Nel frattempo, è tornato all'Ajax e al titolo (1990). Reputato austero, non ha amici tra gli allenatori della sua generazione, primo fra tutti Johan Cruyff. "Dicono che Cruyff sia un allenatore talentuoso e coraggioso. Ma a me non importa", disse alla vigilia di un Clasico contro il Barcelona.
Ma negli anni '90 Beenhakker iniziò il suo tour mondiale, con soggiorni in Svizzera, Messico, Turchia e come Ct dell'Arabia Saudita. Conclude il decennio vincendo il campionato con il Feyenoord (1999), diventando l'unico allenatore ad aver vinto il titolo nazionale con i colori del club di Rotterdam e dell'Ajax.
Come selezionatore ha guidato anche Trinidad e Tobago, che ha qualificato per la prima volta al mondiale (2006, primo turno), e la Polonia, che ha portato al suo primo Campionato Europeo (2008, primo turno). Questo uomo di dialogo porterà la sua passione fino al 2018, come consulente dello Sparta Rotterdam, con alle spalle un incredibile bagaglio di esperienza. “Il mondo del calcio è strutturato in modo tale che il successo ha sempre molti padri e il fallimento ne ha solo uno: l'allenatore”, ha dichiarato a L'Équipe nel gennaio 1988. Buon viaggio, signor Beenhakker.
Commenti
Posta un commento