Repères et poussière


Jasper Stuyven suivi de ses coéquipiers de Lidl-Trek sur les pavés hier. 
Sans Mads Pedersen qui avait reconnu le parcours la veille.

La reconnaissance du parcours a permis, hier, aux coureurs de prendre leurs marques sur un terrain très sec. Mais dimanche, la pluie pourrait s’inviter.

11 Apr 2025 - L'Équipe
ÉLOI THOUAULT

ENTRE TROISVILLES ET ROUBAIX (NORD) – Le vent souffle légèrement dans les frondaisons maigres du secteur de Quiévy à Saint-Python (3 700 mètres) en ce jeudi matin. Il remue la poussière ocre, que le passage des coureurs de Decathlon-AG2R La Mondiale en reconnaissance soulève comme un feu de joie en plein midi. « Cela fait plusd’unmoisqu’iln’estpastombé une goutte ici », glisse Emmanuel Lubert, 59 ans, patron du Café de l’amitié, situé à 400 mètres du secteur.

Avec ce temps sec, les pavés sonnent creux, grincent sous les pneus. La poussière, sèche et fine, colle aux joues et pique les yeux. La traditionnelle « reco » de Paris-Roubaix sert aux nouveaux à se familiariser avec l’enfer qui les attend dimanche. Pour les autres, c’est davantage une révision et aussi une manière de respecter les traditions. « C’est la course où la reconnaissance est indispensable pour trouver la bonne pression dans les pneus et connaître l’état du pavé », analyse Stefan Bissegger (Decathlon AG2R), 26e l’an passé, avant d’entamer la séance.

Le duel Van der Poel Pogacar déjà dans toutes les bouches

Dans le secteur d’Haveluy, Denis Masson a garé son camping-car au bord d’un champ, comme chaque année depuis 2015. « On vient pour les reconnaissances. Y a moins de monde, on voit mieux les coureurs. Et puis l’ambiance, c’est spécial, c’est déjà la course, mais sans les barrières. » Autour de lui, des petits groupes discutent en flamand, en anglais parfois. Les connaisseurs sont là. Beaucoup ne bougeront pas d’ici jusqu’à dimanche.

Sur le pavé, un frisson soudain: la formation Lidl-Trek déboule. Sans leur figure de proue, Mads Pedersen, qui avait reconnu le parcours la veille. Le rythme est soutenu. À l’avant, Jasper Stuyven, 5e du Tour des Flandres le week-end dernier, fend la poussière comme un météore. Il a vale les pavés sans un bruit, presque insensible aux vibrations. « C’est toujours pas celui qu’on veut voir. Vous savez si van der Poel et Pogacar vont passer? », nous demande à plusieurs reprises Denis. Van der Poel-Pogacar. Le duel est dans toutes les bouches au bord des routes. Comme un mythe en construction. Le Néerlandais, champion en titre, face à l’ovni slovène, qui semble capable de tout, même de dompter l’Enfer du Nord pour sa première tentative.

À 8km du secteur d’Haveluy, le revêtement de la drève des Boules d’Hérin, le vrai nom de la trouée d’Arenberg, qui d’une interminable ligne droite de 2,5 km découpe en deux la forêt de Raismes-Saint-Amand-Wallers, est toujours aussi mauvais. Sur le haut du pavé, Wout Van Aert déclipse et passe tout près de la chute. Nombreux d’ailleurs sont les coureurs qui, après avoir reconnu le premier demi-kilomètre de la tranchée, se sont gentiment rabattus sur le bas-côté qu’ils n’ont plus quitté jusqu’à sa sortie.

Et les conditions pourraient encore se durcir dimanche. Selon le dernier bulletin de Météo France, la pluie est attendue. « Je n’ai jamais aimé Roubaix sous la pluie, c’est plus technique, plus tendu. Les trois dernières années on a été épargné, il faut que ça se poursuive avec un temps comme aujourd’hui », espérait après la reconnaissance Jasper Stuyven en croisant les doigts.

Du côté des supporters, la perspective d’une averse ne suscitait pas les mêmes craintes. «Ilen faut un peu quand même, sourit un fan belge installé près du carrefour de l’Arbre. Roubaix sans pluie, ce n’est plus vraiment l’Enfer du Nord!»

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