Football Antoine Griezmann, la faim d’une époque


Griezmann tombe le maillot bleu

Par GRÉGORY SCHNEIDER

1 Oct 2024 - Libération

Il était un joueur exotique dans le paysage français. 
Et rien de ce qui s’est passé depuis 2016 n’aurait été possible sans lui.

Le Mâconnais a annoncé sa retraite internationale lundi, voulant laisser la place à la «nouvelle génération». «Coeur émotionnel» du titre des Bleus en 2018, réputé collectif et enjoué, il aura été un pilier de la décennie dorée de l’histoire du foot français.

La question avait agacé Antoine Griezmann. Le 9 juillet peu avant minuit, dans un couloir de l’Allianz Arena de Munich, un journaliste avait demandé de but en blanc au joueur si la dégelée (1-2) subie en demi-finale devant la Roja espagnole et l’Euro assez terne des tricolores, auxquels s’ajoutait son propre déclassement, ne donnaient pas au Mâconnais de 33 ans des envies de retraite internationale. «Dites donc, les gars…» L’attaquant des Bleus avait tourné les talons. Il suffisait d’attendre. En quelques mots habillant une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux, Antoine Griezmann, architecte offensif d’une équipe ayant entassé les succès (une finale européenne, deux finales mondiales dont un titre en 2018) comme aucune autre avant elle, a tiré le rideau sur sa carrière internationale lundi. A contretemps, dans un contexte pesant qu’il allège cependant en lâchant la barre, inversant comme par magie la course d’une histoire en bleu qui tirait sur le sombre. Une manifestation de plus de sa clairvoyance et de capacités manoeuvrières réelles, quelque part entre la fraîcheur et la malice, qui manqueront aussi dans le paysage tricolore.

Quelles sont les raisons invoquées par le joueur ?

«Après dix années incroyables marquées par des défis, des succès et des moments inoubliables, il est temps pour moi de tourner une page et de laisser la place à la nouvelle génération […]. Votre passion, votre ferveur et votre fidélité ont été une vraie source d’énergie pour moi. Un immense merci également au staff de l’équipe de France et à toutes les personnes qui ont travaillé dans l’ombre. Et enfin, merci à mon coach [Didier Deschamps, sélectionneur des Bleus, ndlr]. Votre confiance et votre accompagnement tout au long de ma carrière internationale ont été essentiels à mon développement en tant que sportif. Je quitte l’équipe de France avec un profond sentiment de fierté et de gratitude […]. Je continuerai à suivre les Bleus avec passion. Je suis convaincu que l’avenir est prometteur et j’ai hâte de voir la prochaine génération briller.» J’ai fait mon temps, je sais ce que je dois et à qui je le dois, je laisse la place à la «nouvelle génération» (citée deux fois): ce monument de l’histoire des Bleus (137 sélections, 44 buts) s’en va en laissant sa chambre en ordre.

Quel est le contexte ?

Le début de la fin du magister Griezmann, leader offensif des champions du monde de 2018, remonte en vérité à novembre 2022 et au début du Mondial qatari. Le front de l’attaque étant dévoré par Kylian Mbappé, Griezmann avait alors été replacé par Deschamps au milieu de terrain, où sa finesse technique et son «coffre» avaient trouvé un nouveau champ d’expression. Si le Madrilène avait été parfois décisif, il avait terminé la compétition en difficulté. Le prix d’être devenu

l’un de ceux que l’on fait entrer au chausse-pied dans un rôle plus ou moins éloigné de sa nature de joueur. On avait alors évoqué devant lui à Doha une possible injustice, Griezmann ayant posé le pied au Qatar auréolé du statut de meilleur buteur tricolore lors des éliminatoires. Il s’était gardé d’endosser le rôle de martyr, assumant son statut de vice-capitaine tout en adoptant la position raisonnable de celui qui ne se voit pas mettre des bâtons dans les roues d’un Mbappé qui écrasait alors la compétition. Même sentiment, cette fois teinté de fatalisme, après l’élimination en juillet contre la sélection espagnole: «J’ai endossé beaucoup de rôles différents lors de cette compétition. J’ai essayé de m’adapter. Pour le reste, demandez au coach.»


Parmi ces «rôles», il y eut cette fois-ci quelques passages sur le banc au coup d’envoi, contre les Polonais (1-1) au premier tour, les Portugais (0-0, 5-3 aux tirs au but) en quart et, donc, les Espagnols en demi. Et Deschamps s’était publiquement interrogé sur la «justesse technique» d’un élément à qui il avait auparavant offert pas moins de 84 sélections consécutives (un record) entre août 2017 et novembre 2023. Créditant l’idée d’un affaiblissement sportif, le dernier rassemblement en septembre n’aura pas rassuré l’attaquant sur ses perspectives. Griezmann était du reste parti saluer seul le public du Parc des princes après la défaite (1-3) contre les Italiens, ce qui résonne rétrospectivement comme un adieu parfaitement conscient. En s’écartant, Griezmann reprend une manière d’initiative.

Qu’en pense Didier Deschamps ?

Informé ce week-end, le sélectionneur a manifesté une certaine surprise, celle-ci pouvant cependant rentrer dans le cadre des égards dus à un joueur de la dimension du Madrilène. «Nous avons eu une longue discussion, a déclaré Deschamps par communiqué. Depuis ses débuts en équipe de France il y a dix ans, nous entretenons une relation de confiance et de rapports très francs. Ce n’est jamais évident de tirer un trait sur l’équipe de France, surtout quand on l’a aussi bien représentée, aussi bien incarnée. Il faut du courage, de la lucidité et de l’honnêteté et Antoine, dans son analyse, n’en a pas manqué. C’est tout à son honneur.» Manière tout de même d’entériner un déclin identifié par les deux parties.

Historiquement, Deschamps a toujours témoigné sa bienveillance envers son vice-capitaine. Il n’avait par exemple pas relevé la vraie fausse menace de retraite internationale début 2023, quand le brassard de capitaine laissé vacant par Hugo Lloris avait échu à un Mbappé auquel il était promis et dont l’influence sur les autres joueurs était sans commune mesure avec celle du joueur de l’Atlético. Quand il a vu débarquer Griezmann en sélection en mars 2014, Deschamps est tombé sur un ovni multipliant des tournures de phrases venues de l’espagnol (il est parti en formation à la Real Sociedad à 14 ans) et quelque peu ingénu dans un contexte tricolore lourd, où une moitié du vestiaire avait été de la grève du bus de Knysna et sur lequel allait s’abattre l’affaire du chantage à la sextape mettant aux prises Karim Benzema et Mathieu Valbuena. Le coach des Bleus sait ce qu’il lui doit. 

Et vice-versa, la carrière internationale de Griezmann épousant souvent les montagnes russes –une médiocre saison 2016-2017, les ballons perdus par le joueur amenant les deux buts des éliminations du Mondial 2014 et de l’Euro 2016– sans que le sélectionneur n’appuie jamais sur le bouton. Dans le contexte, l’hommage appuyé et le vouvoiement de Griezmann envers son sélectionneur dans son message d’adieu n’est pas neutre. Ces deux-là se connaissent dans les coins, suffisamment pour s’épargner les coups d’éclat médiatiques.

Quelle trace laisse Griezmann dans l’histoire de la sélection ?

Une image venue de loin, un entraînement à Istra (dans l’oblast de Moscou) en marge d’une compétition qui allait emmener les Bleus jusqu’au titre de 2018. Deux joueurs sur une course de vitesse entre des piquets de slalom, Griezmann qui invite Nabil Fekir à constater que ses lacets sont défaits, le Lyonnais pique du nez et son coéquipier, royal, vole le départ et gagne aisément. Une autre mi-décembre 2022, alors que les Bleus prennent le bouillon face à des Marocains déchaînés lors de leur demi-finale mondiale : Griezmann se tourne vers Deschamps et ordonne le remplacement d’Olivier Giroud par Marcus Thuram, lequel verrouillera le flanc gauche tricolore pour permettre à Mbappé d’occuper l’axe. Le sélectionneur s’exécutera à la minute. L’équipe de France se qualifiera làdessus.

Griezmann en bleu, c’est ainsi les deux bouts du bâton. Un esprit ludique qui portera longtemps son équipe, un membre du staff tricolore qualifiant le duo qu’il formait avec Paul Pogba de «coeur émotionnel» du titre de 2018, ainsi qu’une capacité étendue à porter le poids d’une décision et d’une équipe, ces deux faces se rejoignant finalement sur l’idée de partage. Deschamps a

nd appuyé là-dessus lundi: «Animé par un esprit collectif et un altruisme rare chez les joueurs offensifs, Antoine a toujours fait honneur au football et au maillot bleu. Il n’a jamais triché.» Soit la description d’un attaquant développé au plus haut niveau par le football espagnol. A l’opposé des profils individuels, axés sur les duels qui ont toujours fait fantasmer les formateurs hexagonaux. Griezmann était un joueur exotique dans le paysage français. Et rien de ce qui s’est passé depuis l’Euro 2016, dont il fut le meilleur buteur (6) en plus de briller dans le jeu, n’aurait été possible sans lui. Au-delà même du terrain: Franck Ribéry en a longtemps voulu à la fédération de pousser Griezmann médiatiquement en 2014 à ses dépens pour effacer la trace de Knysna. Et Deschamps argumentait parfois ainsi dans un vestiaire tricolore s’étonnant de la longue mise à l’écart (2015-2021) de Benzema pour des motifs extra-sportifs : «En écartant Benzema, j’ai fait grandir Griezmann.» Dans le même ordre d’idée, le Mâconnais a longtemps servi de force de contention, savamment entretenue par un Deschamps le décrétant intouchable, pour tenir Mbappé dans le cadre collectif. Ce rôle-là, Griezmann ne pouvait pas le tenir éternellement. Il a dû lâcher le terrain lors du Mondial 2022. Puis la coulisse, avec l’affaire du brassard. Puis les Bleus, lundi. On n’est cependant pas à la veille d’oublier ce mélange de légèreté, de surprise (il allait où le jeu le portait), de joie et d’efficacité qui auront transformé jusqu’au karma de la sélection tricolore. ◆

***

Griezmann abbandona la maglia azzurra

di GRÉGORY SCHNEIDER

1 ottobre 2024 - Libération

E' stato un giocatore esotico nel panorama francese. 
E nulla di ciò che è accaduto dal 2016 sarebbe stato possibile senza di lui.

Il Mâconnais ha annunciato lunedì il suo ritiro internazionale, per lasciare spazio alla “nuova generazione”. Il “cuore emotivo” del trionfo dei Bleus nel 2018, con la sua reputazione per il lavoro di squadra e la giocosità, è stato un pilastro del decennio d'oro nella storia del calcio francese.

La domanda ha irritato Antoine Griezmann. Poco prima della mezzanotte del 9 luglio, in un corridoio dell'Allianz Arena di Monaco di Baviera, un giornalista ha chiesto a bruciapelo al giocatore se la sconfitta in semifinale per 1-2 contro la Spagna e la scarsa campagna europea dei Tricoloeur, unita alla sua esclusione, non avessero fatto pensare al ritiro internazionale del 33enne di Mâconnais. “Dite, ragazzi...”, ha detto. L'attaccante dei Bleus si girò sui tacchi. Doveva solo aspettare. Con poche parole in un video postato sui suoi social network, Antoine Griezmann, l'architetto d'attacco di una squadra che ha collezionato successi (una finale europea, due finali mondiali e un titolo nel 2018) come nessun'altra prima di lui, ha chiuso il sipario sulla sua carriera internazionale lunedì. Era contro il tempo, su uno sfondo pesante, ma ha alleggerito l'atmosfera lasciando andare il timone, invertendo magicamente il corso di una storia in blu che tendeva al lato oscuro. È stata l'ennesima dimostrazione della sua lucidità e delle sue reali capacità di manovra, a metà tra la freschezza e la malizia, che mancheranno anche nel panorama francese.

Quali sono le motivazioni addotte dal giocatore?

“Dopo dieci anni incredibili, segnati da sfide, successi e momenti indimenticabili, è giunto per me il momento di voltare pagina e lasciare spazio alla nuova generazione [...]. La vostra passione, il vostro fervore e la vostra fedeltà sono stati per me una vera fonte di energia. Vorrei anche ringraziare lo staff della squadra francese e tutte le persone che hanno lavorato dietro le quinte. E infine, grazie al mio allenatore [Didier Deschamps]. La sua fiducia e il suo sostegno durante la mia carriera internazionale sono stati essenziali per la mia crescita come atleta. Lascio la squadra francese con un profondo senso di orgoglio e gratitudine [...]. Continuerò a seguire Les Bleus con passione. Sono convinto che il futuro sia luminoso e non vedo l'ora di vedere brillare la prossima generazione”. Ho fatto il mio tempo, so cosa devo e a chi devo, e lascio il posto alla “nuova generazione” (cit. due volte): questo monumento della storia dei Bleus (137 presenze, 44 gol) lascia la sua stanza in ordine.

Qual è il contesto?

L'inizio della fine per Griezmann, leader dell'attacco dei campioni del mondo 2018, risale in realtà al novembre 2022 e all'inizio della Coppa del Mondo del Qatar. Con Kylian Mbappé che divorava la prima linea, Deschamps spostò Griezmann a centrocampo, dove la sua finezza tecnica e il suo “scarpone” trovarono un nuovo sbocco. Sebbene il giocatore del Real Madrid sia stato a volte decisivo, ha terminato il torneo in difficoltà. Il prezzo da pagare per diventare uno di quelli che vengono incastrati in un ruolo più o meno lontano dalla sua natura di giocatore. In quell'occasione, a Doha, gli è stata segnalata una possibile ingiustizia: Griezmann aveva messo piede in Qatar con lo status di capocannoniere della Francia durante le qualificazioni. Si è guardato bene dall'assumere il ruolo di martire, assumendo il suo status di vice-capitano e adottando la posizione ragionevole di chi non si sente di ostacolare Mbappé, che in quel momento stava schiacciando la concorrenza. Lo stesso sentimento, questa volta venato di fatalismo, è stato ripreso dopo l'eliminazione della Spagna a luglio: “Ho assunto molti ruoli diversi durante quel torneo. Ho cercato di adattarmi. Per il resto, chiedete all'allenatore”.

Tra questi “ruoli” ci sono state alcune apparizioni in panchina al calcio d'inizio, contro i polacchi (1-1) nel primo turno, i portoghesi (0-0, 5-3 ai rigori) nei quarti di finale e poi gli spagnoli in semifinale. E Deschamps aveva pubblicamente messo in dubbio la “solidità tecnica” di un giocatore a cui aveva precedentemente offerto ben 84 presenze consecutive (un record) tra agosto 2017 e novembre 2023. Dando credito all'idea di un indebolimento atletico, l'ultimo raduno dell'attaccante a settembre ha fatto poco per rassicurarlo sulle sue prospettive. Infatti, Griezmann si è allontanato da solo per salutare il pubblico del Parco dei Principi dopo la sconfitta per 1-3 contro gli italiani, il che, col senno di poi, suona come un addio perfettamente consapevole. Facendosi da parte, Griezmann ha riacquistato una sorta di iniziativa.

Che cosa ne pensa Didier Deschamps?

Quando ne è stato informato nel fine settimana, l'allenatore ha espresso un certo grado di sorpresa, anche se forse era in linea con il rispetto dovuto alla statura del giocatore dell'Atlético Madrid. Abbiamo discusso a lungo”, ha dichiarato Deschamps in un comunicato stampa. Da quando ha debuttato con la squadra francese, dieci anni fa, abbiamo avuto un rapporto basato sulla fiducia e su un rapporto molto franco. Non è mai facile dire addio alla nazionale francese, soprattutto quando l'hai rappresentata e incarnata così bene. Ci vogliono coraggio, lucidità e onestà e ad Antoine, nella sua analisi, non è mancato nulla di tutto questo. Questo gli fa onore. Tuttavia, è stato un modo per confermare un declino individuato da entrambe le parti.

Storicamente, Deschamps è sempre stato gentile con il suo vice-capitano. Ad esempio, non ha riconosciuto la reale minaccia di ritiro internazionale all'inizio del 2023, quando la fascia di capitano lasciata vacante da Hugo Lloris è passata a Mbappé, a cui era stata promessa e la cui influenza sugli altri giocatori era incommensurabile con quella del giocatore dell'Atlético. Quando Deschamps ha accolto Griezmann nella nazionale francese nel marzo 2014, si è trovato di fronte a un UFO che parlava molto spagnolo (era partito per la Real Sociedad a 14 anni) e che era un po' ingenuo in un contesto francese pesante, in cui metà dello spogliatoio era stato in sciopero durante lo sciopero degli autobus di Knysna e in cui la vicenda del ricatto del sextape tra Karim Benzema e Mathieu Valbuena stava per avere il suo peso. Il Ct dei Bleus sa cosa gli deve. E viceversa, con la carriera internazionale di Griezmann che ha spesso seguito un giro sulle montagne russe - la mediocre stagione 2016-17, con le palle vaganti del giocatore che hanno portato ai due gol che hanno portato all'eliminazione dal Mondiale 2014 e da Euro 2016 - senza che il Ct abbia mai premuto il pulsante. In questo contesto, il forte omaggio di Griezmann al suo allenatore nel messaggio di addio non è neutro. I due si conoscono a fondo, tanto da risparmiarsi colpi mediatici.

Che tipo di segno lascerà Griezmann nella storia della Nazionale?

Un'immagine che viene da lontano, un allenamento a Istra (nell'oblast' di Mosca) ai margini di una competizione che avrebbe portato i Bleus fino al titolo 2018. Due giocatori in una gara di sprint tra i paletti da slalom, Griezmann che invita Nabil Fekir a controllare che i suoi lacci siano allacciati, il giocatore del Lione che si lancia in picchiata e il suo compagno di squadra, un reale, che ruba la partenza e vince facilmente. Un'altra volta, a metà dicembre 2022, quando i Bleus erano alle corde contro i marocchini scatenati nella semifinale mondiale, Griezmann si rivolse a Deschamps e intimò di sostituire Olivier Giroud con Marcus Thuram, che avrebbe bloccato la fascia sinistra della Francia per permettere a Mbappé di occupare il centro. L'allenatore ha fatto come gli è stato detto. La squadra francese si qualificherà su questa base.

Griezmann in blu è quindi entrambe le estremità del bastone. Uno spirito di gioco che porterà la sua squadra per molto tempo a venire, con un membro dello staff tricolore che ha descritto il duo che ha formato con Paul Pogba come il “cuore emotivo” del titolo del 2018, oltre a un'ampia capacità di portare il peso di una decisione e di una squadra, con queste due parti che alla fine si sono unite sull'idea di condivisione

Deschamps lo ha sottolineato lunedì: “Animato da uno spirito collettivo e da un altruismo raro tra i giocatori d'attacco, Antoine ha sempre reso orgoglioso il calcio e la maglia blue. Non ha mai tradito. Questa è la descrizione di un attaccante cresciuto ai massimi livelli dal calcio spagnolo. L'opposto dei profili individuali e orientati al duello che sono sempre stati oggetto delle fantasie degli allenatori francesi. Griezmann era un giocatore esotico nel panorama francese. E niente di quello che è successo dopo Euro 2016, dove è stato capocannoniere (6) oltre a brillare nel gioco, sarebbe stato possibile senza di lui. Anche al di là del campo: Franck Ribéry è da tempo arrabbiato con la federazione per aver spinto Griezmann sui media nel 2014 a sue spese per cancellare la traccia di Knysna. E Deschamps a volte sosteneva nello spogliatoio tricolore di essere sorpreso dalla lunga messa in disparte di Benzema (2015-2021) per motivi non sportivi: “Mettendo in disparte Benzema, ho fatto crescere Griezmann”

Allo stesso modo, il Mâconnais è stato utilizzato a lungo come forza di contenimento, abilmente mantenuta da Deschamps che lo ha dichiarato intoccabile, per mantenere Mbappé all'interno del quadro d'insieme. Griezmann non poteva ricoprire quel ruolo per sempre. Ha dovuto abbandonare il campo ai Mondiali del 2022. Poi dietro le quinte, con la vicenda della fascia al braccio. E poi con i Bleus lunedì. Tuttavia, non dimenticheremo questo mix di leggerezza, sorpresa (andava dove lo portava il gioco), gioia ed efficienza che avrà trasformato anche il karma della nazionale francese. 

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