INIESTA - Il ritiro di un gigante
Sopra, il gol dello spagnolo contro l'Olanda nella finale dei Mondiali 2010 (1-0 a.p.).
Campione del mondo e d'Europa e vincitore di quattro Champions League con il Barça, all'età di 40 anni il mago spagnolo ha deciso di appendere le scarpette al chiodo.
ROMAIN LAFONT
8 ottobre 2024 - L'Équipe
In campo era l'incarnazione dell'eleganza, e gli perdoniamo volentieri l'unica mancanza di gusto della sua carriera, quella di indossare brutte maglie sotto la camicia. Andrés Iniesta ha ufficializzato ieri il suo ritiro all'età di 40 anni e tutti gli amanti del gioco sono destinati a provare una fitta di tristezza, anche se il mago di Fuentealbilla aveva già voltato le spalle al massimo livello dal 2018 e dall'inizio della sua avventura nel Paese del Sol Levante.
È stato un modo originale di concludere più di due magnifici decenni con il Barcellona, dove è arrivato all'età di 12 anni e si è subito fatto notare. Tanto che, secondo la leggenda, Pep Guardiola disse a Xavi nel 1999, quando Iniesta era ancora minorenne: “Questo qui, ci farà sedere entrambi in panchina”.
Va detto che aveva praticamente tutto: visione di gioco, senso del passaggio e l'arte di togliersi di mezzo quattro giocatori con un movimento. Non aveva bisogno di segnare per essere il migliore, ed è stato l'unico giocatore in mostra nella finale di Champions League a Berlino nel 2015 (vittoria per 3-1 sulla Juve), anche se all'epoca era la MSN (Messi-Suarez.Neymar) a fare scalpore. Nel video Instagram che annuncia il ritiro del 40enne, il grande Arrigo Sacchi ha riassunto: “È uno dei pochissimi calciatori della storia che è stato maestro prima di essere allievo. Sapeva già tutto".
Uno dei monumenti di questo secolo
Questo gli ha permesso di diventare uno dei monumenti di questo secolo, nonostante il fisico piuttosto normale (1,71 m), e una grande speranza per tutti i ragazzi che non sembrano tre teste più alti degli altri. Lo ha riassunto molto presto nella sua carriera: “Mai avuto complessi sul mio fisico. In campo è la testa che comanda, non le gambe".
La sua era piuttosto buono e anche quello di Xavi non era male, così il duo ha dato il via al più grande decennio della storia del Barça, sotto il comando di Pep Guardiola, che si era seduto in panchina. Nove campionati spagnoli tra il 2005 e il 2018, quattro Champions League e sei Coppe di Spagna, tra le altre cose, sono a dir poco paranormali. Il suo momento più importante è stato il gol nel primo tempo della semifinale di Champions League del 2009 contro il Chelsea a Stamford Bridge (1-1). Certo, si può dire che sia stato aiutato da un certo Lionel Messi, ma l'argentino non ha avuto nulla a che fare con il dominio quinquennale della Roja sul calcio europeo e mondiale. Due titoli continentali nel 2008 e nel 2012, il Mondiale nel 2010, il trionfo del Tiki Taka e il gol per l'eternità di “Don Andrés” nei tempi supplementari della finale contro l'Olanda a Johannesburg (1-0 d.t.s.). Paragonando Stamford Bridge e Soccer City qualche mese dopo a L'Équipe, ha dichiarato: "Se esiste un picco di estasi o di felicità, l'ho raggiunto con quei due gol".
Una felicità che si tinge di profonda malinconia, mentre celebra il gol più importante della storia della Roja con la scritta: “Dani Jarque, siempre con nosotros” (Dani Jarque, per sempre con noi). Jarque, l'ex compagno di squadra e amico la cui morte nel 2009 ha mandato Iniesta in depressione. In un documentario di Rakuten TV sul giocatore da poco ritiratosi, ha raccontato: “Tutto era buio, vedevo tutto nero”. “Quando tuo figlio di 25 anni viene a trovarti a mezzanotte e ti dice che vuole dormire con i suoi genitori, non può stare bene”, ha ricordato suo padre José Antonio nello stesso documentario, l'uomo che lo ha introdotto al calcio contro il muro della casa di Fuentealbilla. Iniesta però ha superato quella prova e si è affermato ai vertici del calcio mondiale. Tanto da essere sulla bocca di tutti quando si discuteva del miglior giocatore di sempre a vincere il Pallone d'Oro (*). Ci è andato molto vicino nel 2010, subito dopo il trionfo mondiale della Spagna (2°). Ma i votanti non riuscivano a decidere chi simboleggiasse meglio questa generazione d'oro, se lui o Xavi (3°), così il voto è stato diviso e Messi ne ha approfittato.
Qualche mese prima, aveva parlato di questo possibile riconoscimento a L'Équipe: “Chi sono io per dire che merito il Pallone d'Oro? Mentirei se dicessi che non mi interessa. Ma non è un'ossessione”. Invece, era ossessionato dal gioco, e non è un caso che il suo video di addio si intitoli "The Game Goes On". Ci auguriamo che sia con lui il più vicino possibile al campo.
(*) Maradona e Pelé non erano eleggibili secondo i criteri dell'epoca.
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INIESTA - La retraite d’un géant
Champion du monde et d’Europe, vainqueur de quatre Ligues des champions avec le Barça, le magicien espagnol a décidé de raccrocher, à 40 ans.
ROMAIN LAFONT
8 Oct 2024 - L'Équipe
Il était l’incarnation de l’élégance sur un terrain, et on lui pardonnera volontiers la seule faute de goût de sa carrière, celle d’arborer sous son maillot de vilains marcels. Andrés Iniesta a officialisé hier sa retraite à l’âge de 40ans, et tous les amoureux du jeu auront forcément un gros pincement au coeur, même si le magicien de Fuentealbilla avait tourné la page du très haut niveau depuis 2018 et le début de son aventure au pays du SoleilLevant. Une façon originale de mettre un terme à plus de deux décennies magnifiques au FC Barcelone, où il était arrivé à l’âge de 12ans et où il a très vite fait impression. À tel point que, selon la légende, Pep Guardiola aurait dit à Xavi en 1999, alors qu’Iniesta n’était encore qu’un cadet : «Celui-là, il va tous les deux nous asseoir sur le banc.»À gauche, Andrés Iniesta après la victoire du Barça contre la Juventus en Ligue des champions 2015 (3-1). Ci-dessus, le but de l’Espagnol contre les Pays-Bas en finale de la Coupe du monde 2010 (1-0 a.p.).
Il faut dire qu’il avait à peu près tout: la vista, un sens de la passe à se taper la tête contre les murs, l’art de se sortir du marquage de quatre joueurs par un geste venu d’ailleurs. Il n’avait pas besoin de marquer pour être le meilleur, et on n’avait, par exemple, vu que lui lors de la finale de la Ligue des champions à Berlin, en 2015 (3-1 contre la Juve), même si c’était alors la MSN qui affolait tous les compteurs. Dans la vidéo Instagram officialisant la retraite du quadra, le grand Arrigo Sacchi résumait: «Il est l’un des très rares footballeurs de l’histoire qui a été professeur avant d’être élève. Il savait déjà tout.»
L’un des monuments de ce siècle
Cela lui a permis de devenir l’un des monuments de ce siècle malgré un physique tout à fait quelconque (1,71m), un formidable espoir pour tous les gamins qui ne font pas trois têtes de plus que les autres. Il résumait, très tôt dans sa carrière: «Je n’ai jamais eu de complexe à cause de mon physique. Sur le terrain, c’est la tête qui commande, pas les jambes.»
La sienne était donc assez bien faite, et comme celle de Xavi n’était pas mal non plus, le duo a enclenché la plus belle décennie de l’histoire du Barça, sous les ordres d’un Pep Guardiola qui s’était donc bien assis sur le banc. Neuf titres de champion d’Espagne entre 2005 et 2018, quatre Ligues des champions, six Coupes du Roi, entre autres, on n’est pas loin du paranormal. Avec, en point d’orgue personnel, ce but au bout du temps additionnel lors de la demi-finale aller de C1 2009 à Stamford Bridge contre Chelsea (1-1). Évidemment, on pourrait arguer qu’il a bien été aidé par un certain Lionel Messi, mais l’Argentin n’est pour rien dans la domination exercée pendant cinq ans par la Roja sur le football européen et mondial. Deux titres continentaux en 2008 et 2012, une Coupe du monde en 2010, le triomphe du Tiki Taka et le but pour l’éternité de « Don Andrés» lors de la prolongation de la finale contre les Pays-Bas, à Johannesburg (1-0 a.p.). Il disait quelques mois plus tard dans L’Équipe, en comparant Stamford Bridge et Soccer City : « S’il y a un sommet dans l’extase ou le bonheur, je l’ai atteint avec ces deux buts.»
Un bonheur mâtiné d’une profonde mélancolie car, au moment de célébrer le but le plus important de l’histoire de la Roja, il laissait apparaître l’inscription: «Dani Jarque, siempre con nosotros »
(Dani Jarque, pour toujours avec nous). Jarque, l’ancien coéquipier et ami, dont le décès en 2009 a fait entrer Iniesta en dépression. Dans un documentaire de Rakuten TV consacré au tout frais retraité, il racontait : « Tout était sombre, je voyais tout en noir.» «Quand votre fils de 25ans vient vous voir à minuit et vous dit qu’il veut dormir avec ses parents, il ne peut pas bien aller» , rappelait dans le même documentaire son père Jose Antonio, l’homme qui l’a initié au foot contre le mur de la maison de Fuentealbilla. Mais Iniesta surmontera cette épreuve et s’installera au sommet du foot mondial. Au point d’être dans toutes les conversations lors des débats sur le meilleur joueur n’ayant jamais remporté un Ballon d’Or (*). Il en fut tout près, en 2010, juste après le sacre mondial de l’Espagne (2e). Mais les votants n’avaient su choisir qui de lui ou de Xavi (3e) symbolisait le mieux cette génération dorée, les suffrages avaient été divisés et Messi en avait profité.
Quelques mois plus tôt, il avait évoqué cette possible consécration dans L’Équipe : « Je suis qui pour dire que je mérite le Ballon d’Or? Je vous mentirais si je disais que cela m’est égal. Mais ce n’est pas une obsession.» Il avait plutôt l’obsession du jeu et ce n’est pas un hasard si sa vidéo d’au revoir s’intitule Le jeu continue. On espère que ce sera avec lui le plus près possible du terrain.
(*) Maradona et Pelé n’étaient pas éligibles selon les critères de l’époque.
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