NUNO MENDES - Le vertige d’un sommet


Nuno Mendes devant Mohamed Salah, 
le 5 mars au Parc des Princes.

Exceptionnel contre Mohamed Salah à l’aller mais rattrapé par une faute d’attention en fin de match, le latéral gauche portugais aura une partie du destin du PSG dans les pieds, demain, à Liverpool. Est-il capable de relever le défi ?

"Il m’a donné l’impression d’être dominant et de se dire: 
« Il y a Salah, je dois être là. » 
Et d’un coup, il a déconnecté" 
   - BIXENTE LIZARAZU, L’ANCIEN LATÉRAL DES BLEUS, 
     À PROPOS DE LA PRESTATION DE NUNO MENDES À L’ALLER

10 Mar 2025 - L'Équipe
HUGO DELOM

Face à cette pyramide, cinquante-cinq ans d’histoire du PSG le contempleront. Aux quatre coins du terrain, lors de ce huitième de finale retour demain à Anfield, les duels homme à homme décideront de l’issue de ce Liverpool-PSG. L’affrontement entre Mohamed Salah et Nuno Mendes en sera un. Mercredi dernier, lors du match aller (0-1) au Parc des Princes, le Portugais, immense dans le duel, n’aura rien laissé à la star égyptienne. Pas d’espace, pas de répit et ce sentiment, presque inconnu, que Salah était devenu le temps de quatre-vingtsix minutes un ailier lambda. Et même, en seconde période, un joueur capable de renoncer… Une soirée escortée de questions: depuis quand l’ailier de Liverpool n’avait-il pas été aussi malmené ? Et qui d’autre en Europe à ce poste de latéral gauche – Federico Dimarco (Inter Milan), Alphonso Davies (Bayern Munich) peut-être –, aurait pu tourmenter dans ces proportions cet ailier si imprévisible qui a redéfini, en quelques années, les critères du poste?

Contre Liverpool, Nuno Mendes, parfois martyrisé par Jadon Sancho ou Lamine Yamal en Ligue des champions la saison dernière, a confirmé qu’il pouvait s’inviter dans la sphère des meilleurs latéraux gauches du monde. « Je trouve que Nuno fait une super saison. C’est l’un des joueurs les plus dominants en Europe à son poste, confie Maxwell, le meilleur latéral gauche de l’histoire du PSG. En termes de vitesse, de capacités de projection, il n’a que peu d’équivalents. C’est normal qu’il puisse encore avoir des choses à travailler, il ne faut pas oublier que ça reste un jeune joueur (22 ans). Mais son évolution est hyperpositive. Ce que j’aime chez lui, c’est que quel que soit le contexte, il joue toujours avec beaucoup de personnalité. »

Une personnalité qui peut lui jouer des tours. Car Nuno Mendes n’a pas chassé tous les doutes pour autant. Sa capacité à reproduire une performance défensive de très haut niveau et à contenir Salah une deuxième fois de rang interroge. L’ombre de cet oubli sur Harvey Elliott, sur le but de Liverpool (87e), plane encore. Dix secondes de distraction, de décompression. Une séquence qui renforce l’idée d’un joueur en progression mais encore soumis à des sautes de concentration.

Sur les derniers mois, Nuno Mendes, prolongé par le PSG jusqu’en 2029 (avec un salaire multiplié au moins par trois), s’est développé différemment que par le passé. Avec cette position de troisième axial, le Portugais, parfois frustré par des consignes restrictives du début de saison (qui ont évolué depuis), a donné l’impression de nourrir sa culture défensive. Avec plus de justesse dans sa gestion des duels, comme dans ses anticipations. Il a, de l’ autre côté du terrain, conservé son pouvoir d’accélération unique et développé une relation technique efficiente avec Bradley Barcola (avec ces longs ballons dans le dos du latéral adverse). Le tout avec des renversements de jeu réguliers et souvent pertinents.

Une progression nette mais in complète :« Il a un potentiel défensif énorme, avec sa vitesse, ses capacités athlétiques. Mais ce qu’il a été capable de faire avec Salah à l’aller, il doit être capable de le faire tout le temps, tranche l’ex-latéral des Bleus Bixente Lizarazu et consultat pour L'Équipe. Face à Elliott, tu ne peux pas avoir cet oubli. Son problème se situe là, dans la concentration. Mercredi, il m’a donné l’impression d’être dominant et de se dire: “Il y a Salah, je dois être là.” Et d’un coup, il a dé connecté. Et au haut niveau, pour un défenseur,a fortiori un latéral, un po st eh yper exposé, qui est confronté à des ailiers déroutants, tu ne peux pas te permettre de papillonner comme ça…»

Nuno Mendes, freiné par une longue blessure musculaire l’an dernier, peut-il encore franchir ce cap? Au quotidien, le natif de Sintra, considéré par ses partenaires comme l’un des athlètes les plus puissants du groupe, est perçu comme un jeune homme bienveillant, souriant mais pas nécessairement encore mature: « Cette évolution mentale, ça lui appartient. Défendre, c’est une mentalité, une faculté à être focus, poursuit le champion du monde 1998. Je ne connais pas personnellement Nuno. Mais cette limite de concentration, elle ne se travaille pas comme un geste technique. Elle se bosse par un travail sur soi-même. » Nuno Mendes passera un test immense demain soir, à Anfield. Parvenir à limiter l’influence de M oh amedSalahd eux fois de suite le ferait passer dans une autre dimension.

***

M. Kovacs, mauvais souvenir pour Dembélé

L’UEFA a désigné Istvan Kovacs pour arbitrer Liverpool-PSG. Pas sûr qu’Ousmane Dembélé apprécie. L’arbitre roumain (40 ans), fidèle à sa réputation d’arbitre sévère, avait expulsé l’attaquant international français, le 26 novembre, à Munich (0-1 face au Bayern), pour deux avertissements (37e, 56e), à la suite d’une contestation sans véhémence et d’une faute plus maladroite que méchante. Si M. Kovacs est l’arbitre qui a sanctionné le plus de joueurs lors du dernier Euro (18 cartons jaunes et deux rouges, un record), il avait auparavant laissé un bon souvenir au PSG puisque c’est lui qui officiait la saison passée lors du quart de finale retour de C1 remporté sur le terrain du Barça (4-1, 2-3 à l’aller).

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