Jour de relâche pour Pogacar

Au lendemain de sa victoire au Tour des Flandres, le champion du monde est rentré chez lui à Monaco pour décompresser dans les tribunes du tournoi de tennis de Monte-Carlo avant de penser à Paris-Roubaix.

8 Apr 2025 - L'Équipe

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL PHILIPPE LE GARS

COURTRAI (BEL) - Comme il l’avait annoncé avant le début de la conférence de presse dimanche soir à Audenarde après sa victoire au Tour des Flandres, Tadej Pogacar a rejoint Monaco au plus vite. Il a préféré retrouver sa fiancée Urska Zigart plutôt que de rester à son hôtel de Waregem où est installée son équipe, UAE Emirates, durant toute la campagne des classiques flamandes, à une petite trentaine de kilomètres de la frontière française. Il devrait y revenir dans la semaine pour une ultime reconnaissance du parcours de Paris-Roubaix.Tadej Pogacar, rieur face au public flamand dimanche soir sur le podium du Tour des Flandres, est reparti rapidement chez lui à Monaco, où il a été vu hier dans les tribunes du tournoi de tennis de Monte-Carlo avec sa compagne Urska Zigart.

Les supporters flamands n’avaient toujours pas décroché hier, certains étaient même persuadés l’avoir vu flâner dans les rues de Courtrai mais la fête qui avait réuni près de 1,2 million de spectateurs sur les bords des routes du Ronde, soit près d’un cinquième de la population de la région des Flandres réunie dans un rayon d’à peine 30 kilomètres, avait visiblement laissé des traces tout comme les pintes de bières dont la consommation bat tous les records durant ce weekend.

« Tadej n’aime pas rester trop longtemps loin de chez lui et d’Urska, raconte un de ses proches à Monaco. Il n’a jamais été prévu qu’il reste toute la semaine en Belgique ou dans le nord de la France en attendant Paris-Roubaix, ce n’est pas dans ses habitudes. »

Il n’avait pas été question non plus de s’imposer une sortie d’entraînement hier, les jambes étaient encore bien lourdes et ce lendemain de fête était consacré à la récupération mais aussi au petit plaisir d’aller assister au début du tournoi de tennis de Monte-Carlo.

Peter Sagan et ses mini- bolides télécommandés

À son époque, Peter Sagan aussi avait été tenté par ce retour express sur la Côte d’Azur, ce qu’il s’était accordé plus tard lorsque les résultats sur ces classiques flandriennes ne lui apportaient plus autant de satisfactions. Il pensait que deux ou trois jours chez lui à Monaco pouvaient le régénérer comme Tadej Pogacar aujourd’hui.

Après sa victoire en 2016 au Tour des Flandres, le Slovaque était resté dans son hôtel face à la gare de Courtrai en attendant Roubaix. Il s’était tellement ennuyé qu’il avait offert à tous ses coéquipiers des mini-voitures télécommandées pour organiser des courses sur le parking de la gare devant les badauds incrédules devant le spectacle du héros du Tour des Flandres en tongs hurlant avec ses potes devant ses petits bolides.

Cette période transitoire entre les deux Monuments pavés a connu toutes les modes et les tendances. Dans les années 1980 et 1990, les favoris de Paris-Roubaix Francesco Moser, Sean Kelly ou Gilbert Duclos-Lassalle s’envolaient plutôt pour le Tour du Pays Basque le soir même de l’arrivée du Tour des Flandres, pour préparer l’Enfer du Nord le dimanche suivant ce qui avait bien réussi à l’Irlandais en 1986 lorsqu’il avait remporté l’épreuve basque (qui se terminait le vendredi) avant de s’imposer sur le Vélodrome de Roubaix.

On était revenu ensuite à des programmes de préparation plus « raisonnables » grâce au changement du calendrier qui avait placé la classique Gand-Wevelgem le mercredi intercalé entre les deux rendez-vous (elle a été avancée une semaine avant le Ronde en 2012).

Tous n’y participaient pas par peur de la mauvaise chute dans le Kemmel mais cette classique remplaçait alors la « grosse » sortie d’entraînement traditionnelle du mercredi et tout le monde y trouvait son compte.

La question ne s’était d’ailleurs jamais posée du temps de Johan Museeuw et Tom Boonen qui vivaient sur place, et n’avaient donc aucune raison de se couper de l’atmosphère des pavés pour préparer Paris-Roubaix.

Même s’il n’avait aucune attache en Flandres, Fabian Cancellara restait aussi dans la région au lendemain de ses victoires pour les fêter avec son club de supporters local.

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Schachmann se retrouve

1re étape Vitoria - Baskonia-Alaves (contre-la-montre – 16,5 km) Quatre ans après sa dernière victoire en World Tour, l’Allemand s’est imposé pour quelques dixièmes, hier, dans le contre-la-montre inaugural.

PIERRE MENJOT

VITORIA-GAZTEIZ (ESP) – Maximilian Schachmann a patienté plus de deux heures sur le « hot seat », réservé au meilleur temps provisoire, à trifouiller son téléphone ou serrer les dents en voyant arriver Joao Almeida (UAE, 2e) et Florian Lipowitz (Red Bull-Bora, 3e), dans la même seconde que lui. Mais après quatre ans sans gagner au niveau World Tour (2 victoires au niveau inférieur), l’Allemand de Soudal-Quick Step n’était pas à la minute près, et son succès, hier, dans le chrono inaugural du Tour du Pays Basque l’a « bouleversé », s’étonnait-il.

« Revenir au top, gagner un contre-la-montre, et de nouveau au Pays Basque, qui semble vraiment être ma course (trois étapes en 2019, dont le chrono), j’en suis vraiment heureux, décrivait ce solide rouleur. C’ était un parcours difficile, avec peu de parties pour récupérer, mais j’ai tout donné .» Et remporté son premier succès depuis son retour il y a quinze mois au sein de la formation belge, où il avait débuté en 2017.

Entre-temps, l’Allemand de 31 ans avait rejoint Bora-Hansgrohe, glanant notamment les deux Paris-Nice covidés (2020, 2021), mais avait disparu depuis. « Depuis le Covid, j’ai eu beaucoup de malchance, de maladies, et ç’a parfois été dur de me relever, rembobinait-il. Quand je suis revenu chez Soudal-Quick Step, tout le monde m’a réservé un super accueil, m’a donné confiance, ce qui est très important. J’ai bien travaillé cet hiver, je suis juste heureux. Ce ne sera pas facile de défendre ce maillot, mais je vais tout donner. » Le sprint massif attendu aujourd’hui devrait prolonger son bonheur.