VAN AERT, LA COURSE DE COTE


Wout Van Aert le 1er mars lors du Het Nieuwsblad, 
qu’il a terminé à la 11e place.

De retour sur une épreuve où il avait vu ses ambitions s’envoler l’an dernier dans une lourde chute, le champion belge essuie les critiques d’une nation qui le chérit tout en même temps.

"Il est payé pour aller trois semaines sur un volcan ? 
Je suis son sponsor, je ne suis pas d’accord avec ça !" 
   - NICO MATTAN, ANCIEN VAINQUEUR DE GAND-WEWELGEM

“Si Wout était né dix ans avant, il aurait gagné dix Monuments''
   - OLIVER NAESEN (DECATHLON AG2R) 

2 Apr 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS

WAREGEM (BEL) – Wout Van Aert est le gamin auquel on s’attache, forcément, même quand il ramène un bulletin de notes très loin des attentes et de son potentiel ou qu’il rentre des vacances scolaires en retard avec le teint plus hâlé que ses camarades. Après sa 15e place au GP E3, la presse belge lui est tombée dessus, le public aussi. Durant la course, Oliver Naesen, coureur de chez Decathlon AG2R, a entendu des supporters persifler: «“Allez, tues seulement ici ? Qu’est-ce que tu branles là ? Mathieu (van der Poel) est tout seul, une minute devant toi.” Dans leur voix, tu sens la déception et il ne mérite pas ça.»

Au lendemain d’Harelbeke, quelques médias ont usé du terme Zorgenkind qui, selon Naesen, signifie « que c’est un enfant avec lequel on a toujours un souci. Ça fait juste ch… parce que dans le Vieux Quaremont, il avait fait sauter tout le monde de la roue. Mais personne ne l’a vu parce qu’il n’y avait pas les caméras».

Et si sa montée de ce secteur pavé est passée sous les radars, c’est que le spectacle se déroulait devant avec Mathieu Van der Poel, futur vainqueur, et Mads Pedersen. La faute à un mauvais placement, un peu plus tôt dans le Taaienberg, il en a lui-même convenu, et ont ressurgi moult questions sur le Campinois, diamant brut du cyclisme qui plafonne à un Monument (Milan-San Remo en 2020) et qui se casse les dents sur ses deux courses préférées, le Tour des Flandres (2e en 2020, 4e en 2023) et ParisRoubaix (2e en 2022, 3e en 2023). Parce que, par le passé, il s’éparpillait au nom d’un altruisme louable pour son leader Jonas Vingegaard, mais aussi parce qu’il n’a pas toujours été verni.

Aujourd’hui, il prend le départ d’une course, À Travers la Flandre, qu’il doit maudire puisque l’an dernier elle l’avait envoyé au sol et à l’hôpital dans la descente qui mène au Kanarieberg, descente que les organisateurs ont supprimée cette année. D’autres chutes avaient suivi dans la saison, dont celle de la Vuelta (après trois victoires d’étape), mais pour Nico Mattan, ancien vainqueur de Gand Wevelgem en 2005, il n’y a pas de secret : sa préparation récente en altitude au Teide, dont il est rentré deux jours seulement avant l’E3, explique en partie sa frilosité sur un vélo. «Il est payé pour aller trois semaines sur un volcan ? Je suis son sponsor, je ne suis pas d’accord avec ça ! Coureur, j’avais besoin de sentir la compétition pour être bien placé. Là, il vient de la montagne et c’est pour cela qu’il tombe beaucoup. Il faut sentir le peloton, bouger avec les coudes. »

Avant de rejoindre Tenerife, son début de saison n’avait pas non plus été flamboyant (75e à Kuurne, 11e du Nieuwsblad) mais Arthur Van Dongen, son directeur sportif, assure qu’il est « en bonne forme, mais tout le monde oublie qu’il a connu une année vraiment terrible. La saison dernière, nous avions suivi la même préparation. Il se sentait très bien avant sa chute ici lors d’À Travers la Flandre. Mais son hiver n’a pas été le même à cause des chutes. Il a tout donné, il vit à 100 % comme un pro. Ses performances à l’entraînement sont bonnes selon les entraîneurs. Nous avons donc confiance et nous avons hâte de courir demain (aujourd’hui). Mais c’est vrai que sa position n’était pas assez bonne dans Taaienberg et il lui a peut-être manqué un peu d’explosivité et de rythme de course. Mais les principaux objectifs restent à venir.»

À 30 ans, le coureur de VismaLease a bike voit le compteur tourner et ses rêves de décrocher encore un Monument, le Ronde ou l’Enfer du Nord, s’étiolent peu à peu. Ses gamelles l’an passé, sa vie de famille à laquelle il est très attaché (sa femme et ses deux enfants étaient au départ d’Harelbeke la semaine passée) ont-elles ramolli le champion belge ? Oliver Naesen n’entend pas l’argument: «J’ai l’expérience, je sais qu’à 30 ans, avec deux gosses, ce n’est pas pareil qu’à 25 ans, quand tu habites encore chez tes parents. Mais trois semaines au Teide, tu n’y vas pas pour le plaisir, c’est un investissement, un sacrifice, loin de la famille à rouler comme des fous. Pour moi, c’est plus dur que d’aller disputer ParisNice ou Tirreno. Mais il faut que ça paie. Et si ça ne paie pas, derrière, on dit: ah ouais, c’est une erreur.»

Van Aert est donc attendu au coin du bois, pas forcément aujourd’hui sur une épreuve remportée l’an passé par son coéquipier Matteo Jorgenson, ni peutêtre dimanche sur le Tour des Flandres. Mais le 13 avril à Roubaix, son épreuve de coeur. C’est dans le nord de la France que Nico Mattan, fan du garçon, le voit s’imposer un jour: «Tout le monde l’oublie, mais il peut être là, il peut faire podium s’il ne crève pas (comme en 2023). Les deux favoris de Roubaix, pour moi, sont Wout et Mathieu Van der Poel.»

La pression, encore et toujours. Oliver Naesen voit son compatriote évoluer avec, depuis toujours: «J’ai peur pour Wout que ça pèse aussi beaucoup. Il porte le poids de toute la Belgique. Il devrait être soutenu parce qu’après Remco Evenepoel, c’est le meilleur coureur qu’on a. Et il faut juste reconnaître que Mathieu (Van der Poel) est un extraterrestre. Si Wout était né dix ans avant, il aurait gagné dix Monuments. Mais, malheureusement pour lui, il est dans l’époque de “Pogi” (Pogacar), peutêtre le plus grand qui n’ait jamais été, et Mathieu, le plus fort sur les courses d’un jour. C’est un peu la merde pour lui (rires).»

***

Des outsiders à l’affût

En supprimant la descente précédant le Kanarieberg où Wout van Aert, Mads Pedersen et Jasper Stuyven, entre autres, avaient laissé leurs ambitions et leur santé, les organisateurs d’À Travers la Flandre n’ont pas pour autant fait une fleur au peloton. L’épreuve reste exigeante et à cinq jours du Tour des Flandres, elle sera moins une répétition (pour Van Aert) qu’une opportunité pour les outsiders de profiter de l’absence des ogres, Mathieu Van der Poel et Tadej Pogacar, qui regarderont ça à la télévision.

Pedersen, vainqueur pour la troisième fois de Gand-Wevelgem il y a trois jours, ne se privera pas de lever les bras à Waregem. Mais au départ de Roulers, le Danois aura une belle brochette de sprinteurs à ses trousses s’il décide de rééditer le coup de dimanche avec son raid de 39 kilomètres : son propre coéquipier Jonathan Milan, Biniam Girmay, Jasper Philipsen, Tim Merlier…

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Wout Van Aert il 1° marzo durante la Het Nieuwsblad, 
che ha concluso all'11° posto.

VAN AERT, LA CORSA IN SALITA

Tornando a un evento in cui l'anno scorso ha visto le sue ambizioni infrangersi in una grave caduta, il campione belga sta affrontando le critiche di una nazione che allo stesso tempo gli vuole bene.

“Viene pagato per passare tre settimane su un vulcano? 
Sono il suo sponsor, non sono d'accordo!”. 
   - NICO MATTAN, EX VINCITORE DELLA GAND-WEWELGEM

“Se Wout fosse nato dieci anni prima, avrebbe (già) vinto dieci Monumenti”.
   - OLIVER NAESEN (DECATHLON AG2R) 

2 aprile 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS

WAREGEM (BEL) - Wout Van Aert è il tipo di ragazzo a cui ci si affeziona, naturalmente, anche quando la sua pagella è ben al di sotto delle aspettative e del suo potenziale, o quando torna a casa tardi dalle vacanze scolastiche con un colorito più scuro di quello dei suoi compagni di classe. Dopo il 15° posto nel GP E3, la stampa belga si è scagliata contro di lui, così come il pubblico. Durante la gara, Oliver Naesen, corridore di Decathlon AG2R, ha sentito alcuni sostenitori gridare: “Dai, ti stai uccidendo solo qui? Che diavolo ci fai qui? Mathieu (van der Poel) è da solo, un minuto davanti a te”. Si sente la delusione nelle loro voci e lui non se lo merita”. 

Il giorno dopo l'Harelbeke, alcuni media hanno usato il termine Zorgenkind che, secondo Naesen, significa “è un bambino con cui hai sempre un problema. Mi fa arrabbiare... perché a Vieux Quaremont ha fatto saltare tutti dalla ruota. Ma nessuno l'ha visto perché non c'erano telecamere”.

Se la sua scalata di questo settore di pavé è passata inosservata, è perché davanti c'era lo spettacolo di Mathieu Van der Poel, il futuro vincitore, e Mads Pedersen. Come lui stesso ha ammesso, questo è stato il risultato di un cattivo piazzamento nel Taaienberg e sono stati sollevati numerosi interrogativi sul Campinois, un diamante grezzo del ciclismo che ha vinto solo una Monumento (Milano-Sanremo nel 2020) e che si sta facendo strada nelle sue due corse preferite, il Giro delle Fiandre (2° nel 2020, 4° nel 2023) e la Parigi-Roubaix (2° nel 2022, 3° nel 2023). Perché, in passato, è stato disperso in nome di un lodevole altruismo per il suo leader Jonas Vingegaard, ma anche perché non era sempre lucido.

Oggi inizia una corsa, À Travers la Flandre, che starà maledicendo perché l'anno scorso lo ha mandato a terra e all'ospedale nella discesa del Kanarieberg, discesa che quest'anno gli organizzatori hanno cancellato. Nel corso della stagione sono seguite altre cadute, tra cui quella alla Vuelta (dopo tre vittorie di tappa), ma per Nico Mattan, ex vincitore della Gand Wevelgem nel 2005, non c'è alcun segreto: la recente preparazione in altitudine al Teide, da cui è tornato solo due giorni prima dell'E3, spiega in parte la sua timidezza in bicicletta. “Viene pagato per andare su un vulcano per tre settimane? Sono il suo sponsor, non sono d'accordo! Come corridore, avevo bisogno di sentire la concorrenza per essere ben posizionato. Lui viene dalle montagne e per questo cade spesso. Devi sentire il gruppo e muoverti con i gomiti”.

Prima di approdare a Tenerife, anche il suo inizio di stagione non era stato esaltante (75° a Kuurne, 11° alla Nieuwsblad), ma Arthur Van Dongen, il suo direttore sportivo, insiste sul fatto che è “in buona forma, ma tutti dimenticano che ha avuto un anno davvero terribile”. La scorsa stagione abbiamo seguito la stessa preparazione. Si sentiva molto bene prima dell'incidente di À Travers la Flandre. Ma il suo inverno non è stato lo stesso a causa delle cadute. Ha dato il massimo e sta correndo al 100% come un professionista. Secondo i suoi allenatori, le sue prestazioni in allenamento sono state buone. Quindi siamo fiduciosi e non vediamo l'ora di correre domani (oggi, ndr)”. È vero che la sua posizione non era abbastanza buona a Taaienberg e che forse gli mancava un po' di esplosività e di ritmo di gara. Ma gli obiettivi principali devono ancora arrivare”.

A 30 anni, il ciclista di VismaLease a bike vede il tempo scorrere e i suoi sogni di un'altra Monumento, la Ronde o l'Enfer du Nord, stanno gradualmente svanendo. I problemi dell'anno scorso e la sua vita familiare, a cui è molto legato (la moglie e i due figli erano alla partenza di Harelbeke la scorsa settimana), hanno forse ammorbidito il campione belga? Oliver Naesen non ci sta: “Ho esperienza, so che a 30 anni, con due figli, non è la stessa cosa che a 25, quando si vive ancora con i genitori. Ma non si va sul Teide per tre settimane solo per il gusto di farlo, è un investimento, un sacrificio, lontano dalla famiglia, pedalando come un matto. Per me è più difficile che correre la Parigi-Nizza o la Tirreno. Ma deve dare i suoi frutti. E se non paga, alla fine della giornata dici: oh sì, è stato un errore”.

Van Aert dovrebbe essere protagonista, non necessariamente oggi in una corsa vinta lo scorso anno dal suo compagno di squadra Matteo Jorgenson, o forse domenica al Giro delle Fiandre. Ma il 13 aprile a Roubaix, la sua corsa preferita. È nel nord della Francia che Nico Mattan, un fan del ragazzo, lo vede vincere un giorno: “Tutti si dimenticano di lui, ma può esserci, può salire sul podio se non muore (come è successo nel 2023). Per me, i due favoriti per la Roubaix sono Wout e Mathieu Van der Poel.

Pressione, ancora e ancora. Oliver Naesen ha sempre visto il suo connazionale evolversi con essa: “Temo che anche per Wout pesi molto. Porta il peso di tutto il Belgio. Deve essere sostenuto perché, dopo Remco Evenepoel, è il miglior corridore che abbiamo. E bisogna riconoscere che Mathieu (Van der Poel) è un extraterrestre. Se Wout fosse nato dieci anni prima, avrebbe vinto dieci Monumenti. Ma, sfortunatamente per lui, si trova nell'era di “Pogi” (Pogacar), forse il più grande che sia mai esistito, e di Mathieu, il più forte nelle corse di un giorno. È un po' una merda per lui (ride)”.

***

Outsider in agguato

Eliminando la discesa prima del Kanarieberg, dove Wout van Aert, Mads Pedersen e Jasper Stuyven, tra gli altri, avevano lasciato le loro ambizioni e la loro salute, gli organizzatori di À Travers la Flandre non hanno fatto un favore al gruppo. La corsa rimane impegnativa e, con il Giro delle Fiandre a soli cinque giorni di distanza, non sarà tanto una prova generale (per Van Aert) quanto un'opportunità per gli outsider di approfittare dell'assenza dei big, Mathieu Van der Poel e Tadej Pogacar, che guarderanno in televisione.

Pedersen, che tre giorni fa ha vinto per la terza volta la Gand-Wevelgem, non sarà certo timido nell'alzare le braccia a Waregem. Ma alla partenza di Roeselare, il danese avrà alle calcagna una bella schiera di velocisti se deciderà di ripetere l'impresa di domenica con il suo raid di 39 chilometri: il suo stesso compagno di squadra Jonathan Milan, Biniam Girmay, Jasper Philipsen, Tim Merlier...

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