TOUT À L’ORGUEIL
Le visage rendu presque méconnaissable par l’intensité de l’effort sous la pluie battante, Tadej Pogačar a placé son démarrage fulgurant à 400 mètres de la ligne, clouant sur place ses rivaux.
Vexé de sa défaite à l’Amstel Gold Race, Tadej Pogačar a atomisé la montée du mur de Huy pour s’imposer dans la Flèche Wallonne et envoyer un message avant Liège-Bastogne-Liège dimanche.
AU BOUT DE L’EFFORT
À l’issue d’une journée rendue compliquée par une pluie battante, TADEJ POGACAR, vainqueur en 2023, a récidivé sur les pentes du mur de Huy.
Liège se jouera sur la capacité de chacun à miser sur la fougue sans en abuser
24 Apr 2025 - L'Équipe
ALEXANDRE ROOS
HUY (BEL) - Tel un accélérateur temporel, cette Flèche Wallonne nous aura offert un cliché de ce à quoi Tadej Pogačar pourrait ressembler dans un demi-siècle, quand, au coin du feu, il contera ses exploits à ses petits-enfants, tant le Slovène avait l’ allure des on grand père au moment de s’ imposer en haut du mur de Huy. Ou, si vous avez un penchant plus animalier, d’une de ces tortues centenaires d’ îles d’ océans lointains.
Dans tous les cas, le champion du monde avait le visage gris, dé lavé par cette météo atroce qui avait rincé le peloton, des poches s’étaient formées sous ses yeux aux contours flous, dont on ne pouvait plus déceler la couleur, sa liquette arc-en-ciel était détrempée et collait à sa peau. Il avait franchi la ligne ressuscité après sa débâcle de dimanche dans l’Amstel Gold Race, christique tant il semblait touché au plus profond de lui-même et il avait levé le poing de la revanche pour ponctuer sa victoire.
Tadej Pogačar n’a rien gagné avec facilité cette année. On se souvient de sa victoire sur les Strade Bianche, les chairs à vif, alors que son triomphe sur la FlècheWallonne actionnait le même type de ressort, même si, cette fois, les blessures étaient enfouies. Les plaies étaient encore suintantes de cette défaite sur l’Amstel Gold Race, au sprint face à Mattias Skjelmose, obligé de se relever face au tempo infernal de Remco Evenepoel, une sorte d’ affront suprême, et le leader des UAE avait à coeur de rapidement rétablir l’ordre alors que ce cabochard de Belge fomentait des plans pour tenter de le renverser. Le Slovène a gagné avec ses jambes, bien sûr, mais aussi avec son orgueil, beaucoup, parce qu’il sait que dimanche, dans la classique néerlandaise, il avait salopé ses plans, piégé par Julian Alaphilippe qui, depuis son empire déclinant, avait allumé le premier pétard, mais avec une mèche courte quine durer ait que quelques kilomètres.
Un triomphe en splendeur et en humilité
Pogacar avait fait l’erreur de se laisser embarquer dans ce plan sans lendemain, puis de ne passe relever plus tôt alors que son réservoir commence à s’assécher en cette fin de printemps. Alors que, dans la Flèche Wallonne, les bières se distribuent comme les oeufs, jamais en-de ça de la demi douzaine, le Slovène, piqué au vif, a cette fois su fournir ses efforts à l’unité, au millimètre, plutôt que de s’éparpiller, et l’on peut voir dans son succès aussi bien une démonstration d’ego que d’ humilité.
Tout le monde sent que la fatigue pointe chez le leader des UAE après une campagne de classiques où chaque victoire a été le théâtre d’une bataille homérique, lui a coûté tellement, mais peu pensaient qu’il avait encore en lui ce type de démonstration. Hier, il a triomphé en splendeur et en humilité. En splendeur, parce qu’ il a attaqué dans un endroit quine forgeait plus les victoires dans la Flèche Wallonne, dans les pourcentages les plus durs, au milieu du virage Claudy-Criquielion, à 400 mètres de la ligne, un lieu à la hauteur de son rang et des a démesure, lui qui aime assujettir les parcours à ses qualités, comme il a déjà essayé de le faire sur Milan-San Remo e natta quant dès la Cipressa, quand les mortels se contentaient de porter le dernier souffle de leur effort à Huy 200 mètres plus loin, bien plus proche de la ligne et de la fin de leurs souffrances.
Pogačar avait remarqué que ce chien de la casse de Ben Healy s’était porté à sa hauteur, il avait jeté un coup d’oeil en arrière pour constater que ses adversaires étaient tous à l’ agonie et il avait accéléré sa cadence de pédalage, le cul vissé sur las elle, le bassin verrouillé, pour creuser un trou immense, qu’on n’avait jamais constaté dans le mur, et conserver un écart de dix secondes sur la ligne sur l’épatant Kévin Vauquelin, un gouffre sur si peu de mètres qu’on n’avait pas vu depuis l’échappée d’Igor Astarloa en 2003.
En humilité, par ce qu’il ne s’est cette fois pas laissé emporter par sa fougue, il a essoré ses équipiers jusqu’au bout, Jan Christen et Brandon McNulty surtout, et il a attendu son moment, sans se laisser griser par la présence d’Evenepoel, qui est resté à la niche, sans doute ankylosé par la pluie, alors qu’une bonne partie de la Belgique prédisait qu’il enflammer ait la course de loin.
Dans la perspective de Liège-Bastogne-Liège, le double champion olympique a perdu l’ascendant psychologique qu’il s’était construit dans l’Amstel. Mais sa défaite dans la Flèche Wallonne, seulement 9e, n’est pas une condamnation a priori, car le terrain de la Doyenne lui sera bien plus favorable. Les leçons de Huy s’appliqueront en revanche également à Liège, alors qu’il faudra voir comment Mattias Skjelmose, vainqueur dimanche de l’Amstel mais tombé hier à 40 km de l’arrivée, se remettra des a gamelle.
Les deux favoris se livrent une bataille physique autant que d’egos et, s’ils ne peuvent pas beaucoup agir sur la première, ils le peuvent sur la seconde. Liège se jouera sur la capacité de chacun à miser sur la fougue sans en abuser, sur l’envie de se mettre des peignées et de se montrer supérieur à l’autre sans perdre de vue l’objectif final de la victoire. D’être un chien fou mais dans un cadre. Le résultat de la Flèche Wallonne n’a rien altéré du combat attendu dans Liège-Bastogne-Liège. Il a juste redonné une raison de mieux dormir à Tadej Pogačar. Vivement dimanche.
TUTTO SULL'ORGOGLIO
Con il volto reso quasi irriconoscibile dall'intensità dello sforzo sotto la pioggia battente, Tadej Pogačar ha effettuato uno scatto fulminante a 400 metri dal traguardo, inchiodando gli avversari sul posto.
Segnato dalla sconfitta all'Amstel Gold Race, Tadej Pogačar si è imposto sul Mur de Huy per vincere la Flèche Wallonne e lanciare un messaggio in vista della Liegi-Bastogne-Liegi di domenica.
AL CULMINE DELLO SFORZO
Al termine di una giornata complicata dalla pioggia battente, TADEJ POGACAR, vincitore nel 2023, si è ripetuto sulle pendici del Mur de Huy.
La Liegi sarà decisa dalla capacità di ciascun corridore di affidarsi all'entusiasmo, ma senza esagerare
24 Apr 2025 - L'Équipe
ALEXANDRE ROOS
HUY (BEL) - Come un acceleratore del tempo, questa Flèche Wallonne ci avrà dato un'istantanea di come potrebbe apparire Tadej Pogačar tra mezzo secolo, quando, davanti al camino, racconterà ai nipotini le sue imprese, tanto che lo sloveno sembrava un nonno quando ha vinto in cima al Mur de Huy. O, se siete più amanti degli animali, una di quelle tartarughe centenarie provenienti da isole di oceani lontani.
In ogni caso, il volto del campione del mondo era grigio, sbiadito dal tempo atroce che aveva bagnato il gruppo, le borse si erano formate sotto gli occhi con contorni sfocati, il cui colore non era più individuabile, e la sua maglia iridata era fradicia e appiccicata alla pelle. Ha tagliato il traguardo risorto dopo la debacle nell'Amstel Gold Race di domenica, così simile a Cristo da sembrare toccato nel profondo del suo essere, e ha alzato il pugno in segno di rivalsa per sottolineare la sua vittoria.
Tadej Pogačar non ha vinto nulla con facilità quest'anno. Ricordiamo la sua vittoria sulla Strade Bianche con la carne cruda, mentre il suo trionfo alla Freccia Vallone ha attivato lo stesso tipo di molla, anche se questa volta le ferite erano sepolte. Trasudavano ancora dalla sconfitta all'Amstel Gold Race, nella volata contro Mattias Skjelmose, con Pogačar costretto a rialzarsi contro il ritmo infernale di Remco Evenepoel, una sorta di affronto supremo, e il leader dell'UAE era deciso a ristabilire subito l'ordine mentre il testardo belga faceva piani per cercare di abbatterlo. Lo sloveno ha vinto con le gambe, certo, ma anche con l'orgoglio, tanto, perché sa che domenica scorsa, nella classica neerlandese, gli aveva scombinato i piani, intrappolato da Julian Alaphilippe che, dal suo impero in declino, aveva acceso la prima miccia, ma corta e durata solo pochi chilometri.
Un trionfo di splendore e d'umiltà
Pogacar ha commesso l'errore di lasciarsi trascinare in quel piano senza un domani, e poi di non rialzarsi prima, quando il suo serbatoio, in questa tarda primavera, ha cominciato a prosciugarsi. Mentre alla Freccia Vallone le birre vengono distribuite come fossero uova, mai più di una mezza dozzina, lo sloveno, colpito nel vivo, stavolta è riuscito a gestirsi al millimetro, invece di spremersi troppo, e il suo successo può essere visto tanto come una dimostrazione di ego quanto di umiltà.
Tutti avevano intuito che il leader della UAE Emirates-XRG si stava stancando dopo una campagna delle classiche nella quale ogni vittoria è stata teatro di una battaglia omerica, che tanto gli è costata, ma pochi pensavano avesse ancora quel tipo di dimostrazione di forza in sé. Ieri ha trionfato nello splendore e nell'umiltà. Nello splendore, perché ha attaccato in un luogo che non aveva più forgiato vittorie nella Freccia Vallone, sulle pendenze più dure, nel mezzo della curva Claudy-Criquielion, a 400 metri dal traguardo, un luogo che si addice al suo rango e alla sua statura. Gli piace "adattare" il percorso alle proprie qualità, come aveva già provato a fare nella Milano-Sanremo attaccando dalla Cipressa, quando i mortali si accontentavano di tirare l'ultimo respiro della loro fatica a Huy, 200 metri più avanti, molto più vicino al traguardo e alla fine delle loro sofferenze.
Pogačar si era accorto che quel "catorcio" di Ben Healy si era avvicinato al suo livello, aveva dato un'occhiata indietro per vedere che gli avversari erano tutti in agonia e aveva accelerato la cadenza della pedalata, glutei avvitati sulla sella, il bacino bloccato, per scavare un buco enorme nel muro che non si era mai visto prima, e per mantenere un distacco di dieci secondi al traguardo sul sorprendente Kévin Vauquelin, un abisso in così pochi metri che non si vedeva dalla fuga di Igor Astarloa nel 2003.
In umiltà, perché stavolta non si è lasciato trasportare dal suo ardore, ha spremuto i suoi compagni di squadra fino alla fine, Jan Christen e Brandon McNulty in particolare, e ha aspettato il suo momento, senza lasciarsi trasportare dalla presenza di Evenepoel, che è rimasto a cuccia, anchilosato dalla pioggia, mentre buona parte del Belgio prevedeva che avrebbe infiammato la gara da lontano.
In vista della Liegi-Bastogne-Liegi, il biolimpionico ha perso il vantaggio psicologico accumulato all'Amstel. Ma la sua "sconfitta" nella Flèche Wallonne, solo 9°, non è una condanna a priori, perché il terreno della Doyenne gli sarà molto più favorevole. Le lezioni apprese a Huy saranno valide anche alla Liegi, dove bisognerà vedere come si riprenderà Mattias Skjelmose, vincitore dell'Amstel domenica ma caduto ieri a 40 km dall'arrivo.
I due favoriti saranno impegnati in una battaglia fisica quanto di ego, e mentre non possono fare molto per la prima, possono fare altrettanto per la seconda. La Liegi sarà decisa dalla capacità di ciascuno di essere brioso senza esagerare, dal desiderio di dare filo da torcere all'altro e di mostrarsi superiore all'altro senza perdere di vista l'obiettivo finale della vittoria. Essere un cavallo pazzo, ma all'interno di una cornice. Il risultato della Freccia Vallone non ha modificato niente nella lotta prevista per la Liegi-Bastogne-Liegi. Ha solo dato a Tadej Pogačar un motivo per dormire meglio. Aspettiamo con ansia domenica.
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Puck Pieterse peut lever les bras.
Elle a résisté à Demi Vollering qui s’est déjà relevée.
La jeune Néerlandaise a accéléré à deux cents mètres de la ligne pour garder une courte avance sur sa compatriote Demi Vollering et sur l’Italienne Elisa Longo Borghini.
"J’ai attaqué là où tout le monde me disait d’attaquer"
- PUCK PIETERSE
HUY–Déjà troisième dimanche de l’Ams tel, la Néerlandaise de 22ans, Puck Pieterse, s’est imposée au sommet du mur de Huy pour sa première participation à la Flèche Wallonne. Elle a surtout devancé deux des grandes favori tes, sa compatriote Demi Vollering et l’Italienne Elisa Longo Borghini alors que la championne du monde Lotte Kopecky, elle aussi très attendue, avait lâché prise rapidement sans pouvoir se mêler à la bagarre finale. C’est l’équipe FDJ-Suez de Vollering qui avait réalisé le plus gros du travail avant et dans le Mur, derrière la dernière échappée du jour – la Bretonne Cédrine Kerbaol – reprise à moins de sept kilomètres de l’ arrivée.
Au pied de la dernière ascension, ce sont à nouveau les équipières de la vainqueure du Tour de France 2023 qui s’ étaient mises en évidence pour leur leader, à commencer parla championne de France Juliette Labous qui s’ était écarté e dans le virage Claudy-Criquielion pour laisser la Néerlandaises eu le aux manettes. Mais c’était sans compter sur la jeune Pieterse de l’équipe Fenix-Deceuninck qui accélérait à 200 mètres de la ligne pour garder une légère avance – deux secondes sur Vollering –, mais suffisante pour remporter la première grande classique de sac arrière après avoir ouvert son compteur l’an passé sur le Tour de France, non loin d’ici, à Liège lors de la 4e étape. «Je suis toujours restée bien placée grâce à mes coéquipières, en deuxième ou troisième position, raconta-t-elle. Sur le vélo, je m’étais mis en tête bien longtemps avant l’arrivée qu’il fallait vraiment que je finisse le travail.» Elle avoua aussi qu’elle avait suivi les conseils des es coéquipières: «Je le sai enfin écoutées. J’ai attaqué là où tout le monde me disait d’attaquer.» (P.L.G.)
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