Le boss «finales»


En seize mois, Stan Kroenke, propriétaire multimilliardaire des Nuggets, a gagné la finale NBA, après le Super Bowl avec les Rams et la Coupe Stanley avec l’Avalanche.

14 Jun 2023 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL LOÏC PIALAT

DENVER (USA) – Et « Stan le silencieux » a parlé. C’est la rançon du succès pour Stanley Kroenke (75 ans), le peu loquace propriétaire des Denver Nuggets. Comme le veut la tradition des sports américains, celui qui signe les chèques a touché le trophée avant tout le monde et été le premier à s’exprimer sur la scène installée sur le parquet. «Les fans dans cette ville sont incroyables, ça veut dire beaucoup pour nous d’avoir gagné » , a-t-il soufflé dans l’oreille de Lisa Salters, journaliste d’ESPN.

Il devrait avoir l’habitude pourtant. Le multimilliardaire cumule les triomphes depuis un an et demi. En février 2022, ses Los Angeles Rams ont remporté le Super Bowl, en NFL. Quatre mois plus tard, c’était au tour du Colorado Avalanche, son équipe de NHL, de soulever la Coupe Stanley. Et avant le titre des Nuggets, le premier d’une franchise rachetée en 1999 pour 460 millions de dollars (l’Avalanche et la salle inclus), il a aussi célébré le sacre du Mammoth en lacrosse, sport millénaire sur le territoire nord-américain.

Apprécié par les joueurs, moins par les fans

Kroenke possède l’un des portefeuilles les plus spectaculaires du sport pro. Fortune personnelle estimée par Forbes : 12,9 milliards de dollars (11,95milliards d’euros). Mais sa passion ne saute pas aux yeux, au contraire de Steve Ballmer et Mark Cuban, patrons agités au bord des terrains des Los Angeles Clippers et des Dallas Mavericks, respectivement. Lui vit les matches depuis sa suite, à deux minutes d’un penthouse construit en haut de la Ball Arena. «Il aime ses Rams, toutes ses autres équipes, mais c’est d’abord un fan de basket» , assure Michael Malone. L’entraîneur des Nuggets, reconnaissant de la patience de ses patrons, a aussi rendu hommage à son président, Josh Kroenke, 43ans, fils barbu du propriétaire et ancien joueur de l’université du Missouri. «Je vais lui demander de me prêter un avion» , a plaisanté lundi soir Nikola Jokic, pressé de retourner en Europe pour voir ses chevaux courir. Les joueurs apprécient la famille Kroenke, les fans moins. «Je ne l’aime pas, il ne pense qu’à l’argent » , se plaint un taxi en évoquant le patriarche.

Le magnat de l’immobilier a débuté avec un prêt de 1500dollars de son père. À 6% d’intérêt, dit la légende. Avoir rencontré à Aspen, sorte de Courchevel du Colorado, puis épousé en 1974 Ann Walton, héritière de la richissime famille des hypermarchés Walmart, a aidé sa carrière. En 1995, il achetait 30% des Rams, les faisant déménager de Los Angeles à Saint-Louis. Vingt ans plus tard, il les a rapatriés en Californie, un plus grand marché, devenant l’ennemi public n° 1 du Missouri. Mais la logique comptable lui donne raison. L’équipe de LA, avec son stade à 5 milliards de dollars, figure dans le top 10 des franchises les plus rentables du monde, selon Forbes.

Kroenke a, au contraire, permis aux Nuggets, sur le départ, de rester dans le Colorado. Un État où il a gagné avec l’Avalanche (2001), puis les Rapids en MLS (2010), avant les Nuggets, qui valent désormais près de 2 milliards de dollars. Il ne fait pas pour autant de sentiments. De nombreux fans ne peuvent pas voir jouer leur équipe à la télévision en raison d’un conflit avec un opérateur. Et à Londres, où Kroenke a pris le contrôle intégral d’Arsenal en 2018, on n’oublie pas qu’il a porté, avec d’autres, le projet d’une Super Ligue de foot.

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