Bonjour, bonsoir


Il n’aura fallu qu’une accélération de Jonas Vingegaard, dans San Giacomo, à 29 kilomètres de l’arrivée, pour plier la concurrence et la course.

9 Mar 2024 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL ALEXANDRE ROOS

"Personne n’a été surpris (…) 
Quand tu fais rouler tes équipiers comme ça, 
c’est que tu veux attaquer. 
Personne ne pouvait suivre de toute manière"
   - JUAN 'AYU'SO (ESP, UAE)

VALLE CASTELLANA (ITA) – Comme il avait concassé les présents et créé un désert autour de lui, il fallait bien convoquer l’absent, le seul capable de boxer sur le même ring que lui, pour tenter de maintenir la flamme d’une rivalité à distance. Après avoir déroulé quelques propos convenus sur sa forme, qu’il juge bonne, et sur l’étape d’aujourd’hui, qui sera encore dure et où il faudra être vigilant, Jonas Vingegaard a entendu le nom de Tadej Pogacar arriver en conférence de presse, petit fantôme en lévitation autour des oreilles du Danois.

Mais le double vainqueur du Tour de France avait envoyé son message sur la route et, comme il avait évité de poser ses roues dans les crevasses des roues des Abruzzes, il zigzagua pour ne pas jeter d’huile sur le brasier. Le Slovène, qui prépare en ce moment Milan-San Remo, l’a récemment désigné meilleur grimpeur du monde? «C’est un débat dans lequel je ne vais pas entrer, esquiva Vingegaard. C’est difficile de dire qui est le meilleur au monde. Il en fait partie lui aussi. Tadej est un gars sympa, j’espère qu’on aura encore de bonnes bagarres à l’avenir.»

C’est ce que tout le monde espère tant les joutes sont déséquilibrées quand l’un est au départ d’une course, mais pas l’autre. Le prix à payer d’avoir deux tels phénomènes, car le suspense en prend pour son compte, mais dans le même temps, l’excitation grimpe à mesure qu’approche un affrontement direct. Il faudra encore patienter cette saison, puisque les deux ne croiseront pas le fer avant le Tour de France. En attendant, Vingegaard continue donc d’empiler les succès, le cinquième hier en neuf jours de course, dans un début de saison comme une balade dans un champ de pâquerettes, tout en maîtrise.


Hier, dans les Apennins, dont les sommets sont encore couverts d’une neige onctueuse, le Danois a laissé Attila Valter, Ben Tulett et Steven Kruijswijk essorer tout le monde avant de s’envoler à plus de cinq kilomètres du sommet de San Giacomo, 29 bornes de l’arrivée, alors que les Jaune et Noir avaient encore Cian Uijtdebroeks dans leur carquois. «Personne n’a été surpris, soufflait à l’arrivée Juan Ayuso. Tous ceux qui étaient dans sa roue savaient que ça allait arriver, quand tu fais rouler tes équipiers comme ça, c’est que tu veux attaquer. Personne ne pouvait suivre de toute manière.»

Vingegaard passa au sommet avec 55 secondes d’avance sur un groupe emmené par Isaac Del Toro, qui sacrifia ses ambitions personnelles pour Ayuso – «Après Vingegaard, Isaac était le plus fort aujourd’hui ( hier), lui rendit hommage l’Espagnol, grâce à lui on a pu maintenir un peu l’écart » –, et dans lequel on retrouvait également Jai Hindley, Thymen Arensman, Ben O’Connor et Uijtdebroeks. L’écart se maintint dans la descente avant d’augmenter à nouveau un peu dans la bosse vers Valle Castellana.

Présents dans un troisième échelon, Kévin Vauquelin et Romain Grégoire ont mécaniquement reculé au général. «Ça allait bien au début du col, mais ensuite j’ai pris des cassures qui m’ont obligé à des accélérations, regrettait Vauquelin, désormais huitième du général. J’étais loin, je me suis mis dans le rouge pour rentrer et ensuite c’était dur de rouler.»

Grégoire s’accroche lui aussi toujours au top 10 du général. «Le rythme avant le col était incroyable, j’ai l’impression d’avoir fait 140 bornes à fond, on est déjà arrivés bien usés au pied, j’ai presque fait une meilleure montée que ce que j’espérais vu l’état dans lequel je suis arrivé en bas. Je bascule pas si mal, j’espérais presque pouvoir rentrer dans la descente avec Pidcock. Finalement, c’est revenu plutôt par l’arrière, c’est presque mal payé», analysait le puncheur. La guerre de positions reprendra tout à l’heure, dans la seule arrivée au sommet de la semaine, en haut de Monte Petrano (10km à 8%). Où les poursuivants d’hier se battront pour une place sur le podium et où l’on espère que DelToro aura un peu plus de libertés. Pour ce qui est du vainqueur de l’étape, on a déjà une grosse idée.

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