Pogačar à quadruple tour


Vainqueur de quatre étapes, le Slovène a cadenassé la concurrence pour remporter facilement le Tour de Catalogne. Un signe fort avant de se lancer à l’assaut de son premier Giro, puis du Tour.

25 Mar 2024 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL MANUEL MARTINEZ

(ESPAGNE) – La mèche (blonde) toujours aussi rebelle et le sourire immuable, Tadej Pogačar, 25 ans, a de toute évidence conquis le public massé durant une semaine sur les routes du Tour de Catalogne. Sans doute parce qu’il n’a eu de cesse de passer à l’offensive.

Avec l’art et la manière

«Attaquer est dans ses gènes, soutient Joxean Matxin Fernandez, le manager sportif de l’équipe UAE Emirates. C’est un gagneur-né, il prend du plaisir sur le vélo et c’est communicatif. Les gens le ressentent, il ne joue pas un rôle.»

Pour sa première participation à l’épreuve catalane, après avoir remporté les Strade Bianche et terminé troisième de Milan-San Remo, le Slovène a livré un récital de haute composition. À l’évidence, il se s’est pas aventuré en Catalogne dans le simple but de préparer des échéances plus lointaines, mais bel et bien pour donner un peu plus de volume à un palmarès déjà éloquent.

Après avoir manqué d’un rien la victoire d’étape dès le premier jour à Sant Feliu de Guitxols, le champion slovène s’est ensuite amusé à dominer les étapes de montagne de Vallter 2000, de Port-Ainé, du sanctuaire de Queralt, avant de parachever son triomphe en s’imposant au sprint dans les rues de Barcelone.

« La semaine a été intense et je suis parvenu à atteindre l’objectif qui était de gagner le Tour de Catalogne, affirme Pogačar. J’ai aussi remporté quatre étapes, même si je n’avais pas prévu la dernière à Barcelone, donc je ne pouvais pas rêver mieux. Je n’avais jamais couru ici, et ça a été une bonne chose. Tous les ans, j’essaie de faire bouger mon programme pour découvrir d’autres courses. C’est ainsi que je conçois ma carrière.»

Une concurrence sans relief

Comme l’attestent à l’unisson l’Espagnol Mikel Landa et le Colombien Egan Bernal, deux de ses principaux adversaires sur ce Tour de Catalogne, «Pogacar est sur une autre planète ». Il faut aussi glisser que la concurrence n’a pas été au niveau. Landa, 2e à 3’41’’ du vainqueur, s’est juste personnellement rassuré, sous ses nouvelles couleurs de Soudal-Quick Step. Le Basque a timidement tenté quelques coups, avant d’être très vite remis en place par le Slovène. Sur la troisième marche du podium, à 5’3’’, Bernal s’est lui satisfait de son retour au premier plan et il n’était nullement question pour lui d’établir des comparaisons avec Pogačar .

Pour sa première course par étapes de la saison, le leader d’UAE Emirates n’a pas été très partageur. L’an dernier, son compatriote Primož Roglič avait réussi la performance d’être leader du Tour de Catalogne de bout en bout, mais l’intense duel avec

Remco Evenepoel avait offert un véritable suspense à la course. Cette année, Pogačar n’a pas rencontré ce genre de rivalité et c’est peut-être ce qui rend sa performance moins prestigieuse.

Un tremplin pour le Giro

En seulement neuf jours de course cette saison, le vainqueur des Tours de France 2020 et 2021 compte déjà six victoires. Tout cela sans avoir semblé puiser dans ses ressources. Après le carton réalisé en Catalogne qui va le diriger tout droit vers Liège-Bastogne-Liège, le champion slovène s’avance désormais vers le grand défi qu’il s’est fixé cette saison: essayer de remporter le premier Giro (4-26mai) de sa carrière avant d’enchaîner avec un éventuel doublé sur le Tour de France (29 juin-21 juillet), ce qui ne s’est plus vu depuis la performance réalisée par l’Italien Marco Pantani en 1998.

Sur le Giro, le Slovène pourrait manquer d’opposition en l’absence de son compatriote Roglič, lauréat l’an passé, du Danois Jonas Vingegaard, double vainqueur sortant du Tour, ou encore du Belge Evenepoel, grand gagnant de la Vuelta 2022. Car même si la présence de Wout Van Aert est censée apporter un peu de piment à la course, le Flamand n’a pas les épaules pour rivaliser sur trois semaines. Pour l’heure, seuls les noms de Jay Hindley, de Cian Uijtdebroeks ou de Geraint Thomas sortent timidement du chapeau. Un peu léger pour faire trembler l’intouchable Pogacar aujourd’hui.

MANUEL MARTINEZ

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25 Mar 2024 - L'Équipe
M.M. (à Barcelone)
Martinez s’en contentera

Finalement, Lenny Martinez ne sera pas parvenu à entrer dans le top 5 du Tour de Catalogne. Au terme de la dernière étape disputée hier à Barcelone, et après avoir escaladé à six reprises la colline de Montjuïc, le grimpeur de Groupama-FDJ n’aura pas été en mesure de reprendre la petite seconde qui le séparait de Chris Harper et d’Enric Mas et il a terminé 7e du général.

«L’objectif était d’être dans le top 10 et le plus haut possible. Il est atteint» , a-t-il sobrement commenté, hier, après la course. Mais aucun regret, le jeune Martinez est resté au contact des meilleurs tout au long de la semaine, surtout lors des étapes de montagne ( «je ne suis pas surpris, je pense que je suis à ma place, de toute façons, j’ai tout donné»).

Il a aussi conclu son deuxième Tour de Catalogne (12e en 2023) avec le maillot de meilleur jeune sur les épaules, le seul que l’intouchable Tadej Pogačar n’est pas parvenu à rafler, et ne boudait pas son plaisir : «Ce maillot est un joli bonus, je n’y pensais pas trop en venant, et puis c’est toujours sympa d’être à la cérémonie de la dernière étape.»

Déjà vainqueur cette saison de la Classic Var, du trophée Laigueglia et deuxième du Gran Camino, Martinez confirme qu’il est bien le meilleur coureur français du moment à seulement 20ans. Après une courte pause, il reprendra ses activités à la mi-avril avec l’enchaînement Classic Grand Besançon Doubs, Tour du Jura et Tour du Doubs.

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