Round d’observation


Longeant le front de mer de Monaco à Nice, Remco Evenepoel, 
dans son maillot de champion du monde du chrono, 
entouré de deux de ses coéquipiers, Louis Vervaeke et Mattia Cattaneo (derrière), 
a reconnu, hier, la dernière étape du prochain Tour de France.

“En fin de troisième semaine, 
sur un profil comme ça, 
les leaders se joueront la victoire d’étape 
et il peut y avoir de grosses défaillances
   - THIERRY GOUVENOU, DIRECTEUR TECHNIQUE DU TOUR DE FRANCE

Profitant d’une semaine sans course après Paris-Nice et Tirreno-Adriatico, les favoris du prochain Tour de France reconnaissent les dernières étapes. Hier, le parcours du chrono final a vu défiler Tadej Pogacar et Remco Evenepoel, notamment.

LUC HERINCX
12 Mar 2024 - L'Équipe

NICE – Livreurs de repas, cyclotouristes et promeneurs en trottinette électrique ont dû écarquiller les yeux aux alentours de 15heures, hier, voyant débarquer une fusée arc-en-ciel sur la piste cyclable à l’ombre des palmiers de la promenade des Anglais.

Remco Evenepoel, vêtu de son maillot de champion du monde du contre-la-montre et les mains posées sur les prolongateurs en position aérodynamique, était en train de faire du rab au lendemain de l’arrivée de Paris-Nice. Et il était loin d’être le seul. Depuis les yachts innombrables du port Hercule de Monaco jusqu’aux plages niçoises, des coureurs professionnels ont défilé toute la journée pour reconnaître les 35km au programme de la dernière étape du prochain Tour de France. « On va rester quelques jours dans la région, et on ne sera sûrement pas la seule équipe » , avait prédit la veille le Belge de Soudal-Quick Step, deuxième du général de la Course au soleil.

Les plus matinaux furent les UAE Emirates. Chacun de leur côté, Joao Almeida puis Tadej Pogacar, qui revient tout juste de reconnaissances italiennes en vue de Milan-San Remo (samedi), ont grimpé cette côte de La Turbie dont le Slovène peut certainement réciter chaque lacet, en tant que résident local, comme son compatriote Matej Mohoric. «Je connais tellement ces routes, j’ai probablement dû faire cette montée des centaines de fois » , note ce dernier, en partageant le café avec Santiago Buitrago, Pello Bilbao et Jack Haig.

Matej Mohoric s’apprête à guider ses coéquipiers de Bahrain-Victorious sur cette ascension de 8,1km à 5,6% qui permet de s’extirper du rocher pour surplomber la mer dans un décor splendide.

«Ça va être très spectaculaire à la télévision, c’est tellement unique comme dernier jour de course ! s’enthousiasme le Slovène de 29 ans. Je ne pense pas avoir ma chance pour gagner cette étape, ce sera probablement un prétendant au général. Mais c’est important pour mes coéquipiers de voir le parcours, au cas où ils se battent pour un top 10 le dernier jour.»

Thierry Gouvenou, l’homme qui a chapoté cet épilogue, plussoie. «Logiquement, jusqu’à cette dernière étape, on ne pourra être sûrs de rien, prévoit le directeur technique du Tour de France, venu lui aussi étudier les dangers du parcours. En fin de troisième semaine, sur un profil comme ça, les leaders se joueront la victoire d’étape et il peut y avoir de grosses défaillances. Dans un contexte similaire, Roglic avait pris une claque sur la Planche des Belles Filles ( en 2020), on est sur un contre-lamontre qui peut être aussi dangereux.»

Comme une large partie du peloton qui s’est installée au pied de ces routes montagneuses et sous la douce météo de la Côte d'Azur, Primoz Roglic, le leader des Bora-Hansgrohe, habite dans le coin et aura tout le temps de préparer la dernière étape du Tour pour s’éviter une nouvelle déconvenue. Après La Turbie et un court instant de répit, le Slovène devra aussi se pencher sur le raidard d’Èze (1,6km à 8,1%), deuxième bosse de ce profil « chameau » du chrono final. « Il va falloir trouver les bons braquets pour passer ce col puis avoir assez de puissance dans la descente finale, où il faudra continuer à pédaler, analyse Mohoric. Ce sera un choix difficile. »



En revanche, la plongée vers Nice, pas très technique, ne permettra pas de creuser plus de 10 à 20 secondes, même en prenant le maximum de risques, selon le Slovène. « C’est la même descente qu’hier (dimanche) sur Paris-Nice, observe Klaas Lodewyck,directeursportifdeSoudalQuick Step. Aujourd’hui ( hier), elle était dans de bonnes conditions (route sèche), on l’a faite deux fois pour bien l’étudier. » Avec sa garde rapprochée du « Wolfpack » (Mattia Cattaneo, Ilan Van Wilder et Louis Vervaeke), Evenepoel a multiplié les allers et retours, où il a également pu croiser Alexey Lutsenko (Astana) dans l’aprèsmidi.

Alors, qui de Vingegaard, Pogacar, Roglic et Evenepoel, a priori tous aussi taillés pour cette étape, aura l’avantage ? « Après trois semaines de course, tout dépendra des jambes, tente de répondre Mohoric. Mais à l’heure actuelle, Jonas ( Vingegaard) semble être le mec qu’il faudra battre. » Le vainqueur des deux derniers Tours de France, qui vient de quitter Tirreno-Adriatico où il a tout écrasé, sera d’ailleurs en repérage cette semaine dans la région, où l’avant-dernière étape entre Nice et La Couillole vaut probablement aussi le détour. Si les favoris du prochain Tour de France ne s’affrontent pas encore frontalement, le combat paraît déjà bien entamé.

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