Le terrain de Vauquelin?
Coureur complet, le jeune leader des Arkéa-B & B Hotels semble avoir le punch nécessaire sur les ardennaises, surtout l’Amstel Gold Race, qu’il va découvrir demain.
13 Apr 2024 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL - LUC HERINCX
“Ce sont des courses renommées, faire un résultat ici c’est glorifiant, c’est un cap dans une carrière
'' KÉVIN VAUQUELIN
HERSTAL (BEL) - Réciter les noms des 33 bergs, ces petits monts qui fractionnent le parcours de l’Amstel Gold Race, n’est peut-être pas dans les cordes de Kévin Vauquelin. « Je n’en ai retenu aucun » , se marrait-il après une reconnaissance avec son équipe Arkéa-B & B Hotels, hier soir. Mais les gravir est totalement dans sa nature. « J’aime bien les efforts assez punchy, dit-il. J’ai vu à L’Étoile de Bessèges que j’étais capable de faire un bon résultat sur une bosse raide d’un kilomètre (troisième sur la deuxième étape). Les efforts répétés et l’usure pourraient me convenir. »
Incontestablement très bon rouleur (trois top 10 dont une victoire, sur contre-la-montre, cette saison) et grimpeur de moyenne montagne (vainqueur du Tour des Alpes-Maritimes et du Var puis du Tour du Jura l’an dernier), le Normand de 22 ans semble aussi bâti pour les efforts qu’exigent les courses ardennaises, triptyque (Amstel, Flèche Wallone, Liège-Bastogne-Liège) débutant demain à Maastricht (Pays-Bas) par 253,6 km à tournicoter dans le Limbourg néerlandais.
« Ce sont les classiques qui lui conviennent le mieux, estime Laurent Pichon, ex-coéquipier et désormais directeur sportif. C’est un coureur qui vient de la piste, les efforts de quatre-cinq minutes, il connaît bien, et il sait frotter. » Qualité primordiale pour se placer au pied de ces côtes escarpées, surtout sur l’Amstel, qui pourraient rappeler à Vauquelin son terrain de jeu d’adolescent, la Suisse normande, qu’il privilégiait chaque fois au bord de mer lors de ses sorties d’entraînement. « J’ai toujours aimé les bosses. Ici (sur l’Amstel), ce sont à peu près les mêmes, même si en Normandie c’est moins raide, avec des routes plus granuleuses. Je retrouve un peu ma Normandie qui me manque parfois. »
Car comme beaucoup de coureurs professionnels, le natif de Bayeux a déménagé vers Nice, où il arrive quand même à trouver son bonheur, « des coins pas connus de tous avec des bosses très punchy d’une minute. Rudy Molard (le coureur de Groupama -FDJ) y va souvent pour bosser en vue des classiques ardennaises, justement ».
Hyper régulier depuis le début de la saison après un hiver où il a pu reconstruire un corps bien endommagé en 2023 (notamment une blessure à la hanche sur le Tour de Romandie), Vauquelin vise au moins un top 10, demain: « Je me suis préparé pour ces courses-là. » Celles où encore amateur, il voyait briller Julian Alaphilippe (trois fois vainqueur de la Flèche Wallonne, 2e à Liège en 2021): « Je commençais un peu à rêver et me dire “peut-être qu’un jour je serai là”. Ce sont des courses renommées, faire un résultat ici c’est glorifiant, c’est un cap dans une carrière. » Mathieu Van der Poel en avait franchi un en 2019 en remportant l’Amstel. I mmense favori demain, le champion du monde sera difficile à aller chercher, mais il pourrait au moins enseigner quelques bergs à Vauquelin.
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