EVENEPOEL - UNE TOUCHE D’HISTOIRE


Après avoir décroché l’or olympique sur le contre-lamontre, le Belge a réussi l’exploit unique de monter à nouveau sur la plus haute marche du podium, hier, lors de la course en ligne.

"La crevaison? Ça a ajouté un peu de sel 
à la fin de course et du piment à ma victoire"

4 Aug 2024 - L'Équipe
MANUEL MARTINEZ (avec B.F.)

Au bout du pont d’Iéna, la ligne à peine franchie et la tour Eiffel en toile de fond, Remco Evenepoel a pris le temps de goûter l’instant. Dans les derniers hectomètres, on pouvait lire une joie indescriptible dans son regard, comme s’il mesurait enfin, dans l’écrin parisien, toute la dimension de ce moment mémorable qui faisait de lui le premier coureur de l’histoire des Jeux Olympiques à décrocher l’or sur le contre-la-montre et la course en ligne.

Hier, à 24ans, le prodige belge est bel et bien entré dans la légende du cyclisme. Médaillé d’or sur le chrono au lendemain de la cérémonie d’ouverture, six jours après avoir terminé troisième du Tour de France, il avait secrètement imaginé être capable de réaliser un tel doublé. « J’ai rempli mon premier objectif en terminant troisième du Tour et aux Jeux Olympiques, je voulais décrocher deux médailles, confiait hier le Brabançon. Finalement, ce sont deux médailles d’or et c’est plus que je n’aurais pu rêver.»

Sûr de lui malgré l’enjeu olympique, Evenepoel n’a jamais succombé à la pression. Au soir de son sacre sur le chrono, il a pris le temps de rentrer en Belgique avant de ne revenir à Paris qu’en milieu de semaine après avoir passé trois jours en famille et partagé quelques soirées au restaurant. Chez le champion belge, les succès se construisent aussi ainsi. À son retour, il a élu résidence au village olympique où il dit s’être reposé en restant le plus souvent au lit, se permettant d’aller voir du hockey sur gazon, de parler au sprinteur André De Grasse, tout en espérant maintenant croiser le perchiste Armand Duplantis.

Hier, le jeune Belge a façonné son succès en courant à la perfection. Il a su ébranler ses principaux rivaux au moment juste en plaçant une attaque à 38 kilomètres de l’arrivée. Considéré comme le g ra n d fa vo r i d e l’épreuve et passé à l’offensive un peu plus tôt avant d’être repris, Mathieu Van der Poel finissait par admettre la supériorité de son adversaire après l’arrivée. «Une fois qu’il (Evenepoel) était parti, je savais que c’était très dangereux, mais ce n’était pas à moi de réagir, confiait le champion du monde néerlandais. C’est le mérite de Remco d’avoir réussi cela pour devenir champion olympique.»

REMCO EVENEPOEL Pourtant,Evenepoels’estfaitpeur jusqu’au bout. Victime d’une crevaison à quatre bornes du but alors qu’il était parvenu à se débarrasser définitivement de Valentin Madouas en montant vers Montmartre, le Brabançon n’a pas été loin de céder à la panique, ne sachant pas la distance qui le séparait de ses poursuivants et en gesticulant face à la caméra afin d’obtenir des écarts. «Ça a ajouté un peu de sel à la fin de course et du piment à ma victoire », esquivait-il bien après l’arrivée pour ne pas avouer son léger moment de stress.

Hier soir, la plupart des protagonistes et suiveurs de la course s’accordaient à dire qu’il n’y avait finalement pas grand-chose à faire contre l’ogre Evenepoel, sur l’exigeant et long tracé francilien. «Je me sens bien, parce que le meilleur coureur a gagné aujourd’hui ( hier) et que les gars (Madouas et Laporte) remportent l’argent et le bronze» , reconnaissait Thomas Voeckler, le sélectionneur des Bleus. «Valentin (Madouas) était vraiment très fort aujourd’hui (hier) et ça a été vraiment difficile de le lâcher», admettait pour sa part le double champion olympique.

Sur la plus haute marche du podium et la Brabançonne en fond sonore, le Belge n’a finalement pas pu s’empêcher de verser sa larme, fier aussi de poser devant les photographes, paré de ses deux médailles d’or olympique. «C’était l’idée de ma femme de ramener la première médaille du chrono et je la remercie pour ça, avouait-il. Ça fait de superbes images. Je me sens maintenant un peu comme Michael Phelps.»

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