Conforts et inconforts


Simon Yates, Richard Carapaz et encore une fois Isaac del Toro sont sortis confortés de cette étape marquée par une chute dans le final. Primoz Roglic et Juan Ayuso ont perdu 48 secondes dans l’affaire.

“Je dois accepter cette situation et essayer d’en tirer le meilleur parti'' 
   - PRIMOZ ROGLIC

25 May 2025 - L'Équipe
THOMAS PEROTTO

NOVA GORICA (SLN) – Le Giro n’a pas tout à fait commencé à prendre de l’altitude, la vraie, celle où l’air se raréfie et où chaque coureur vit une journée après l’autre sur un fil. Mais celui tendu hier entre T ré vise et la Slovénie amis du monde à terre, voire hors jeu, et remis d’autres au centre des attentions. Un homme échappe pourtant à tous les malheurs du monde : le maillot rose. Le Mexicain Isaac del Toro promène sa bouille enfantine juste là où il faut, ou en tout cas là où il ne faut pas, serein. Il n’a pas échappé à la chute à 23 kilomètres de l’arrivée, percuté par l’arrière juste après avoir évité les coureurs partis à la faute devant lui. Cela a créé un bouchon, des retardataires, incapables de rentrer sur le groupe de devant, où les Visma-Lease a bike vissaient autant pour permettre à Olav Kooij d’aller gagner au sprint pour ramener Simon Yates dans les hauteurs du général. Le Britannique a fait la grosse opération de la journée en compagnie de Richard Carapaz (EF Education EasyPost) et donc de Del Toro, qui s’est débrouillé seul, magnifique, à la pédale. «Maintenant, c’est vraiment tout pour Richard. Pour le moment on suit notre plan, on reste humbles, mais on sait qu’il est bien, tout le monde a confiance en lui», confiait Matti Breschel, un des directeurs sportifs d’une formation qui s’est aussi imposée grâce à Kasper Asgreen (voir ci-dessous).Isaac del Toro s’est encore magnifiquement sorti de cette étape piégeuse (ici devant Simon Yates, son nouveau dauphin, à l’arrivée), tandis que Primoz Roglic (au centre) a encore perdu 48 secondes sur le jeune maillot rose.

Les autres favoris ont perdu gros dans ce dédale slovène glisÀ commencer par Juan Ayuso, coéquipier du maillot rose et numéro 1 annoncé chez UAE, et Primoz Roglic, qui arrivait sur ses terres avec l’idée de retrouver sa bonne humeur. Comme Egan Bernal et Thymen Arensman (Ineos Grenadiers), les deux hommes ont perdu 48 secondes sur Del Toro, qui continue jour après jour à augmenter son avance au général.

Avant le départ, Roglic avouait ne pas être encore en mesure de rique valiser avec Del Toro et Ayuso, deux coureurs plus explosifs que lui, et qu’il se remettait pour l’instant moyennement de sa chute de dimanche dernier, dans les chemins blancs vers Sienne. Hier, le Slovène a seulement été retardé, sans tomber, et il lâchait à propos du retard concédé : «Je dois accepter cette situation et essayer d’en tirer le meilleur parti. On savait que la route était glissante, on a essayé de rester devant. Mais à partir de là, on ne pouvait plus rien faire. Nous avons fait ce que nous pouvions.»

Tout ce beau petit monde recule, pas forcément en termes de place, mais chronométriques ant. ment parlant. Simon Yates est le nouveau dauphin du maillot rose, à 1’20, alors qu’ Ayuso (3e) accuse 1’26’’ de retard. L’addition pour Antonio Tiberi est plus lourde : 1’44’’ de débours (et 3’2’’ au général). «J’ai eu peur de m’être sérieusement blessé. Quand je me suis relevé, j’ avais très mal. J’ai tapé violemment le trottoir et je me suis retrouvé coincé entre des vélos, a expliqué le coureur de Bah ra in Victor io us. Heureusement, j’ai pu aller jusqu’au bout. Un coéquipier m’a même donné son vélo, car le mien était complètement inutilisable. On a tout fait pour revenir dans le peloton. Maintenant, espérons que rien ne soit cassé», conclut-il.

En revanche, l’Italien Giulio Ciccone, chouchou du public depuis le départ du Giro, ne jouera plus rien d’ ici l’ arrivée à Rome. Le grimpeur de Lidl-Trek pointe à presque 20 minutes et il semblait touché physiquement hier soir en quittant Nova Gorica. L’escapade slovène n’ a pas réussi à tout le monde.

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Th.P. à Nova Gorica.
ASGREEN, SON AUTRE CLASSIQUE

Après sept ans chez Quick-Step, Kasper Asgreen ne savait pas comment les choses allaient tourner dans un autre élément et avec d’autres habitudes chez EF Education EasyPost. Le Danois (30 ans) a sa réponse : c’est une réussite. Le vainqueur du Tour des Flandres 2021 et d’une étape sur le Tour de France en 2023 a réalisé un grand numéro hier, sous la pluie qui a accompagné le Giro jusqu’en Slovénie. «C’était beaucoup de pression, explique-t-il. La décision de ne pas me faire courir toutes les classiques cette année, ce que j’avais l’habitude de faire, m’a aidé à vite retrouver mon meilleur niveau.» Dans le final, il a tracté ses deux compagnons, les Italiens Martin Marcellusi et Mirco Maestri, avant de les lâcher et de terminer son effort comme un forcené. « J’étais détruit, avoue le Danois. Je suis vraiment très heureux, très fier. »

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Th. P. à Nova Gorica
Baldato: «Je n’aime pas perdre du temps»

Le directeur sportif italien de l’équipe UAE Emirates a vu son équipe vivre une journée contrastée.

«Comment avez-vous vécu cette journée finalement très dure?

Qu’est-ce qu’on peut faire quand il y a une chute comme ça ? On a vite compris que le peloton avait explosé, mais on a saisi un peu trop tard quelle était vraiment la situation… Entre la radio, la télé, on ne voyait pas grand-chose. Ayuso était avec Roglic, Bernal, plus loin, et on a perdu du temps sur Simon Yates et Carapaz… Je n’aime pas perdre du temps avec Juan sur des coureurs comme eux. On est pas contents. J’aurais préféré qu’on arrive tous ensemble (sourire).

Votre équipe va-t-elle maintenant jouer seulement la carte Isaac del Toro?

Isaac est tombé mais il est reparti tout de suite, il est rentré en étant fantastique. On a toujours le maillot, c’est important. Personne n’est tombé chez nous. On a perdu du temps, mais pas de blessure. Isaac est toujours là, il est bien. Mais pour les rôles, on va voir. Pour moi, le favori reste Roglic. C’est celui dont on doit avoir le plus peur. Mais on est toujours là aussi.

Est-ce ce dimanche (aujourd’hui) que tout peut déjà basculer?

Non, je ne pense pas, pour moi ce sera la semaine prochaine dans la grande montagne. Peut-être mardi à San Valentino (trois cols de première catégorie dans les 100 derniers km avec une arrivée au sommet) et les deux derniers jours pour le grand final.

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