Dani Olmo: «Luis Enrique te fait croire que tu es le meilleur du monde»
Avant de retrouver les Bleus, un an après la demi-finale de l’Euro, le milieu du Barça est revenu sur la trace laissée par l’entraîneur du PSG au sein de la sélection espagnole.
“En bien ou en mal, on forme à la Masia des joueurs pour jouer au Barça. Au Dinamo, j’ai appris d’autres choses qui sont aujourd’hui dans mon jeu"
4 Jun 2025 - L'Équipe
ANTOINE MAUMON DE LONGEVIALLE
LASROZ AS( ES P )– Au fond du couloir se fait entendre la sono du vestiaire. La Seleccion a terminé sonentraînement matinal àla Ciudad del Futbol de Las Rozas, le Clairefontaine espagnol. Alvaro Morata a le pas lourd de celui qui a fait unegr os sesé an ce.Iscoa le sourire du revenant, après six ans sans con vocation. Dani Olmo passe, mais il doit s’excuser: il reviendra après le déjeuner. L’ «attaquant reconverti en numéro 10 » , comme il se définit lui-même, vient d’achever sa première saison au Barça. Celle-ci a été jalonnée de blessures et de problèmes administratifs qui ont retardé son inscription, mais elle s’est ponctuée d’un doublé Liga-Coupe du Roi. Un an après avoir remporté l’Euro avec l’Espagne (2-1 contre l’Angleterre en finale), le milieu de 27 ans, 11 buts en 42 matches avec la Roja, s’est posé une demi-heure, lundi, à l’heure de la sieste. Au menu, son parcours atypique, le match à venir face aux Bleus, demain, en demi-finales de la Ligue des nations, et son ancien sélectionneur, Luis Enrique, qu’il estime à l’origine dure nouveau de l’ équipe d’ Espagne.
«L’été dernier, vous faisiez partie de l’équipe type de l’Euro après y avoir inscrit 3 buts et délivré 2 passes décisives. Vous considérezvous commeune star du foot?
Je pense qu’ il y a peu de joueurs comme moi sur les terrains. Je n’ essaie pas simplement de jouer au foot, j’ essaie de le comprendre et de faire les choses avec logique. Je ne me contente pas d’ appliquer les consignes. J’ essaie toujours d’ interpréter le match pour servir mes partenaires du mieux possible.
Vous réfléchissez beaucoup sur le terrain?
J’ essaie. Je joue à des postes intermédiaires, je ne suis pas autant en contact avec le ballon que pourraient l’ être un numéro 6, un 8, un ai lier ou un défenseur central. Ça me donne plus de temps pour voir et analyser les mouvements de l’ adversaire, que ce soient les défenseur sou les milieux, pour chercher toujours la meilleure position.
Comment avez-voustravaillé votre compréhension du jeu?
Avec mon père( entraîneur). Enfaisant,après chaque match, des analyses de mes actions, de mes mouvements, de mes réactions. Toujours en me demandant comment j’ aurais pu mieux recevoir ou transmettre le ballon. Avec le nombre de match es que j’ ai désormais, on le fait plutôt une fois par semaine. C’ est quelquechose que j’ aime faire.
À16 ans, en 2014, vous avez quitté le centre de formation du FC Barcelone pour signer en Croatie, au Dinamo Zagreb. Qui a pris cette décision?
C’est moi.
Pourquoi être allé là-bas si jeune?Dani Olmo sous les ordres de Luis Enrique face à l’Allemagne lors de la phase de groupe de la Coupe du monde 2022 (1-1, le 27 novembre).
Simplement pour le projet que le Dina mo avait pour moi. Je savais qu’ ils faisaient confiance aux jeunes, qu’ ils compter aient sur moi à court ou moyen terme. Et je connaissais tous les grands noms qui en étaient sortis et avaient réussi dans l’ un des cinq grands Championnats: Luka Mo dric, Ma rio Mandzukic,Mateo Ko va ci cou, quand j’ y étais, MarceloBrozovic qui est parti à l’ Inter et Mark oPj ac aàlaJu vent us. J’ y suis allé tout seul le premier mois, puis ma mère m’ a rejoint pour les deux premières saisons.
Vous deviez avoir une sacrée confiance en vous.
Je savais que, au final, ça dépendrait de moi et que c’ était le bon endroit pour continuer maprogression.
Pour voir un autre football?
À la Ma si a, on apprend à jouer d’ une certaine manière. Le style Bar ça est unique. Quand tu quittes le club, tu t’ aperçois qu’ il y a aussi autre chose. En bien ou en mal, on forme à la Ma si a des joueurs pour jouer au Bar ça. Or, il y a des équipes qui ont un jeu plus direct, qui ont moins la possession. Ailleurs, tu peux toucher moins le ballon, le jeu peut être plus physique. Au Dina mo, j’ ai appris d’ autres choses qui sont aujourd’ hui dans mon jeu. Je suis ensuite allé à Leipzig (2020-2024) qui était un club qui grandis sait avec le coach Julian Na gel smann.C’ était la meilleure étape pour moi. En ayant l’ idée, un jour, de revenir chez moi et, au final, tout a étéparfait.
Que croyez-vous que vos entraîneurs aiment chez vous?
Mon implication, mon ambition, ma polyvalence, que je puisse donner des garanties à plusieurs postes. Mes prises de décision aussi, que je fasse jouer l’ équipe, que je sois vertical, que je regarde toujours versl’avant,jeperdspeudeballons.Ma manière de créer, de marquer. Je vous ai dit beaucoup de choses, hein? Mais si vous demandez à mes entraîneurs, ils ne vous dirontpastoutça!
Vous voyez-vous commeunjoueur qui s’efface au profit du collectif?
Je suis un joueur d’ équipe, clairement. Mais je dirais qu’ il yen a de plus en plus. Avec la Se le cc ion, on pratique un jeu particulièrement collectif, mais nous avons des individualités qui savent faire la différence. Si vous regardez le Bar ça ou le PSG,c’ est la même chose.
On imagine que c’est facile d'ejo'uer avec Lamine Yamal à ses côtés…
Très facile. D’ autant plus que je suis dans l’ axe: je sais que La mine aura toujours du champ sur son aile donc, si j’ ai un problème, il me suffit de faire comme ça (il mime une passe) et c’est bon. Il y a une personne, notamment, qui fait un pont entre l’équipe d’Espagne et le PSG, c’est Luis Enrique.
Ses idées de jeu sont très claires et il sait te les transmettre à la perfection. Il l’ avait déjà fait avec nous en Se le cc ion( dont il a été sélectionneur en 2018, puis de 2019 à 2022), où il a créé une base et une idée de jeu incroyables. Grâce à lui, on a gagné tout ce que nous avons gagné (la Ligue des nations 2023, l’Euro 2024) deux ans, il a réussi à marquer l’histoire. Je et, au PSG, en seulement suis très heureux pour lui, pour tout son staff etpourFabianRuiz. Comment à transmettre Luis son Enrique gène arrive-t-il de gagnant?
Il te fait croire que tues le meilleur du monde, et tu finis parle croire. On l’ avait été à l’Euro2021 (élimination endemi-finales par l’Italie, 1-1, 2-4 auxt. a.b.), également à la Coupe du monde 2022 (élimination en huitième s parle Maroc , 0-0, 0-3 auxt. a.b.): on n’ avait pas eu les résultats, maison méritait mieux. Le jeu produit et la manière dont on dominait l’ adversaire étaient clairement influencés par l’ attitude et la confiance qu’ il noustransmettait. Avec l’Euro remporté l’été dernier, vous n’avez pas vu de changement chez vos partenaires, un ego plus prononcé?
Franchement, non. Je pense que nous sommeslesmêmes. Vous n’allez pas dire le contraire…
Oh! Je le dirais sans problème! Nous sommes les mêmes, avec un titre en plus. L’ équipe n’ a pas changé. Il y a un an, après votre demi-finale remportée face à la France (2-1, le 9 juillet), on écrivait dans “L’Équipe” que vous aviez imposé aux Bleus un toro géant…
Ah oui? Que ce soit pour ce match ou les autres, on avait fait une super compétition. La France avait aussi une grande équipe, maison avait la conviction que, si on était bien, on pourrait remporter l’ E uro. Contre la France, quand on a été menés 1-0, on savait qu’ on pourrait revenir. Demain, en face, il y aura un joueur qui n’était pas là: Désiré Doué. On imagine que vous l’avez découvert cette saison?
Je ne le connaissais pas. Je savais qu’ il avait fait lesJOetqu’ i lavait fait un bon tournoi– c’ est ce que m’ ont rapporté mes partenaires qui y étaient aussi –, mais c’ est vrai qu’ il m’ a surpris. Il a beaucoup de qualité, il esttrèsbon, le petit. Pouvoir remporter la Ligue des champions à 19 ans –c’ est ça ?–, c’ est un grand pas pour lui. Vous avez regardé la finale de C1 avec vos partenaires de sélection: qui était le plus expressif devant la télé?
Je vous répondrai personne. Parce qu’ on a vite vu celui qui allait gagner… Après cette finale, vous dites-vous que ce match contre la France sera plus difficile que celui d’il y a un an?
Nous ne le pensons pas. Oui, ce sera plus difficile parceque, en un an, les Français auront progressé, mais nous aussi. Ça dépendra encore de nous, de notre jeu. Nous aussi, nous avons des joueurs qui ont remporté beaucoup de titres .»
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