DE CHAUDES RETROUVAILLES



IRRÉSISTIBLE 

Favori de l’étape, MATHIEU VAN DER POEL a su parfaitement se jouer de Tadej Pogacar (2e) et Jonas Vingegaard (3e). Il est le nouveau Maillot Jaune.

7 Jul 2025 - L'Équipe
ALEXANDRE ROOS

BOULOGNE-SUR-MER (PAS-DE-CALAIS) – Quatre ans qu’il n’avait pas goûté au baiser chaud du Tour de France, à son étourdissement, quatre ans d’une relation contrariée, ambiguë, une période au cours de laquelle Mathieu Van der Poel a grandi hors des lumières du mois de juillet et est devenu l’un des plus grands coureurs du monde sans avoir besoin de la plus grande course du monde. En 2021, quand il avait levé les bras à Mûr-de-Bretagne, il n’avait alors remporté qu’un Tour des Flandres. Depuis, il a conquis sept autres Monuments et un Mondial.

Il n’a pas hésité à piétiner le prestige de la Grande Boucle, à l’utiliser comme un marchepied vers d’autres horizons, quand il ne mettait pas son talent au service de Jasper Philipsen. Cet hiver, il avait poussé jusqu’à dire aux médias belges que le Tour de France ne le passionnait pas, un sacrilège, mais une réserve qu’on comprend. Lui ne met un dossard que pour gagner, insensible à un format long qu’il juge anachronique et dans lequel il dilue ses forces.

Le revoilà dans l’orbite du Tour de France

Surtout, Van der Poel a été aspiré malgré lui dans le tourbillon du Tour en raison d’une histoire familiale dont il voulait se détacher. Si le Maillot Jaune, il y a quatre ans, avait fait couler des larmes en Bretagne, elles témoignaient simplement de la tristesse d’un petitfils qui venait de perdre son grand-père, moins d’une émotion sportive, une tristesse qu’il aurait d’ailleurs voulu purger dans l’intimité plutôt que devant tout le monde, alors qu’il se livre si rarement.

Cette victoire nous avait davantage donné l’impression d’un soulagement que d’un accomplissement, qu’il avait porté le jaune qui s’était toujours refusé à Raymond Poulidor et qu’on ne lui en parlerait plus. Et pourtant, le revoilà dans l’orbite du Tour de France, pris dans l’attraction naturelle de la plus grosse planète du cyclisme, et il suffit qu’il s’y mette pour qu’il en devienne en un weekend le personnage central. Avec ces jambes-là et le profil des étapes qui l’attendent dans la semaine, l’idylle pourrait d’ailleurs se prolonger.

Hier, après sa victoire et le maillot jaune qui l’accompagnait, et que lui passait son équipier Philipsen, trop juste dans cet épilogue punchy, le Néerlandais a explosé d’une joie simple qui ne racontait pas une autre histoire, juste la sienne. En quatre ans, il a acquis une maîtrise et une confiance qui le rendent injouable les jours qu’il a cochés sur le calendrier. On pensait le voir faire le ménage dans une des côtes qui menaient à Boulogne, notamment celle de Saint-Étienne-au-Mont à moins de 10 bornes, où ils n’étaient plus que six au sommet, avec Tadej Pogacar, Jonas Vingegaard, Matteo Jorgenson, Remco Evenepoel et Romain Grégoire, mais il a préféré prendre le risque de laisser du monde revenir et attendre les 400 derniers mètres de ce final en bosse, tellement sûr de lui, prêt à se frotter à tous ceux qui oseraient encore le contester.

Une forme de maturité, à 30 ans, qu’on devinait également chez son dauphin du jour, Pogacar, qui a couru sur la défensive une étape qu’il aurait pu s’employer à gagner, mais dont il n’est pas reparti bredouille, presque malgré lui, puisqu’il a endossé le maillot à pois du classement de la montagne et chipé deux secondes de bonifications à l’arrivée à Vingegaard. Le leader de l’équipe UAE Emirates-XRG avait fait rouler très fort Tim Wellens dans la côte du Haut-Pichot, à 30 km du terme, mais c’était davantage une manière de contrôler, d’empêcher les attaques que de préparer le terrain.

Un signe de sagesse, alors que le champion du monde nous avait habitués à en mettre partout, sans se soucier du lendemain, voire de la consigne de son encadrement de ne pas taper dans les réserves les jours inutiles, car la griserie est un des pièges sur la route d’une quatrième victoire. Les Visma de Vingegaard ont continué à asticoter leur rival, mais avec moins de conviction que samedi et sans Wout VanAert, totalement hors jeu (60e à 4’ 18’’).

Les Frelons sur courant alternatif

Le Danois a allumé un pétard à 5 km de la ligne, mais il a aussi refusé des relais et le meilleur indicateur que ses jambes tournent très bien reste sa 3e place dans le sprint. Les Frelons étaient sur courant alternatif, et on comprit le grognement de Kévin Vauquelin quand il constata que Jorgenson ne collaborait pas dans un contre qu’il avait lancé, alors que l’Américain avait lui-même attaqué un peu plus tôt. Peu importe, le Normand a été inarrêtable dans les derniers kilomètres, quatre fois il a sorti les couteaux, et il ne pouvait pas faire mieux face à cette concurrence (8e à l’arrivée).

Il a récupéré le maillot blanc, désormais 4e du général, mais surtout on le sent libéré par ses performances récentes, plein de panache et d’audace, une excellente nouvelle alors que se profilent d’autres journées, par chez lui, où il aura de nouvelles occasions de se montrer. Grégoire ne s’est pas agité autant que son compatriote, mais sa performance n’est pas moins impressionnante, 4e du sprint derrière les trois monstres, sans s’éparpiller, en attendant dans les roues le bon moment.

Le Bisontin a obtenu le meilleur résultat d’un escadron français bien fourni dans le haut du classement d’une étape exigeante, avec Julian Alaphilippe (5e), qui s’est rassuré après une 1re étape compliquée et qui a montré un niveau pas vu depuis un bon moment, Aurélien Paret-Peintre, 7e malgré sa chute plus tôt dans l’étape, ou Alexandre Delettre (11e). La démonstration que même si les ogres bouchent le paysage de ce Tour de France, il y a bien des manières d’y exister.



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IRRESISTIBILE

Una calda riunione

Favorito della tappa, MATHIEU VAN DER POEL è riuscito ad avere la meglio su Tadej Pogacar (2°) e Jonas Vingegaard (3°). È la nuova Maglia Gialla.

7 lug 2025 - L'Équipe
ALEXANDRE ROOS

BOULOGNE-SUR-MER (PAS-DE-CALAIS) - Erano quattro anni che non assaporava il caldo bacio del Tour de France, la sua vertigine, quattro anni di un rapporto contrastato e ambiguo, un periodo durante il quale Mathieu van der Poel è cresciuto fuori dalle luci di luglio ed è diventato uno dei più grandi corridori al mondo senza aver bisogno della più grande corsa del mondo. Nel 2021, quando ha alzato le braccia a Mûr-de-Bretagne, aveva vinto un Giro delle Fiandre. Da allora, ha vinto altri sette Monumenti e un Mondiale.

Non ha esitato a calpestare il prestigio della Grande Boucle, a usarla come trampolino di lancio verso altri orizzonti, quando non ha messo il suo talento al servizio di Jasper Philipsen. Quest'inverno è arrivato a dire ai media belgi che il Tour de France non lo affascinava: un sacrilegio, ma una riserva comprensibile. Indossa il numero di gara solo per vincere, insensibile a un formato lungo che lui considera anacronistico e in cui diluisce le proprie forze.

Di nuovo nell'orbita del Tour de France

Soprattutto, van der Poel è stato risucchiato nel vortice del Tour suo malgrado, a causa di una storia familiare da cui voleva affrancarsi. Se la Maglia Gialla, quattro anni fa, ha portato le lacrime agli occhi del bretone, queste riflettevano semplicemente la tristezza di un nipote che aveva appena perso il nonno, piuttosto che un'emozione sportiva, una tristezza che avrebbe voluto espellere in privato piuttosto che davanti a tutti, quando si apre così di rado.

La sua vittoria ci ha dato l'impressione di un sollievo più che di un risultato, di aver indossato il giallo che Raymond Poulidor non era mai riuscito a portare, e che non si sarebbe più sentito parlare di lui. Eppure eccolo qui, di nuovo nell'orbita del Tour de France, coinvolto nell'attrazione naturale del più grande pianeta del ciclismo, e gli è bastato entrare nel vivo della corsa per diventarne la figura centrale nel giro di un weekend. Con la gamba che ha e il profilo delle tappe che lo attendono questa settimana, l'idillio potrebbe prolungarsi.

Ieri, dopo la vittoria e la maglia gialla che l'ha accompagnata e che gli è stata passata dal suo compagno di squadra (Jasper) Philipsen, troppo vicino al bersaglio in questo epilogo incisivo, l'olandese è esploso con una gioia semplice che non raccontava un'altra storia, ma solo la sua. In quattro anni, ha acquisito una padronanza e una sicurezza che lo rendono ingiocabile nei giorni in cui si presenta sul calendario. Pensavamo di vederlo ripulire una delle salite che portano a Boulogne, in particolare quella di Saint-Étienne-au-Mont a meno di 10 chilometri dall'arrivo, dove erano rimasti solo in sei in vetta, con Tadej Pogacar, Jonas Vingegaard, Matteo Jorgenson, Remco Evenepoel e Romain Grégoire, ma lui ha preferito rischiare di far rientrare gli altri e aspettare gli ultimi 400 metri di questa salita finale, così sicuro di sé, pronto ad affrontare chiunque osasse sfidarlo.

Una maturità, a 30 anni, evidente anche nel secondo classificato di giornata, Pogacar, che ha corso sulla difensiva in una tappa che avrebbe potuto faticare molto per vincere, ma dalla quale non è uscito a mani vuote, quasi suo malgrado, conquistando la maglia à pois della classifica della montagna e strappando due secondi di abbuono a Vingegaard sul traguardo. Il leader del team UAE Emirates-XRG ha fatto pedalare Tim Wellens molto forte sulla salita dell'Haut-Pichot, a 30 km dall'arrivo, ma questo è stato più un modo per controllare e prevenire gli attacchi che per preparare il terreno.

Un segno di saggezza, visto che il campione del mondo si era abituato a versare ovunque, senza preoccuparsi del giorno dopo e nemmeno delle istruzioni dello staff tecnico di non attingere alle riserve in giorni in cui non ce n'era bisogno, perché l'ebbrezza è una delle insidie sulla strada della sua quarta vittoria. La Visma-Lease a Bike di Vingegaard ha continuato a tormentare gli avversari, ma con meno convinzione di sabato e senza Wout Van Aert, completamente fuori gioco (60° a 4' 18'').

Calabroni a corrente alternata

Il danese ha acceso la miccia a 5 km dall'arrivo, ma si è anche rifiutato di dare cambi e il miglior indicatore del fatto che le sue gambe stanno funzionando molto bene è il suo 3° posto in volata. I Calabroni erano a corrente alternata e il mugugno di Kévin Vauquelin è stato comprensibile quando ha notato che Jorgenson non stava collaborando a un contrattacco che aveva lanciato, anche se l'americano aveva attaccato poco prima. Comunque sia, il normanno è stato inarrestabile negli ultimi chilometri, tirando fuori i coltelli per quattro volte, e non avrebbe potuto fare di meglio contro la concorrenza (8° al traguardo).

Ha riconquistato la maglia bianca, ora 4° in classifica generale, ma soprattutto si sente liberato dalle sue ultime prestazioni, piene di brio e audacia, il che è un'ottima notizia in vista di altri giorni, sul terreno di casa, dove avrà altre occasioni per mettersi in mostra. Grégoire non ha fatto tanto quanto il suo connazionale, ma la sua prestazione non è stata meno impressionante, 4° in volata dietro ai tre mostri, senza disperdersi troppo, aspettando nelle ruote il momento giusto.

Il "Bisontino" ha ottenuto il miglior risultato di una pattuglia francese ben assortita in cima a una tappa impegnativa, con Julian Alaphilippe (5°), che si è rassicurato dopo una tappa complicata e ha mostrato un livello che non si vedeva da tempo, Aurélien Paret-Peintre, 7° nonostante la caduta all'inizio della tappa, e Alexandre Delettre (11°). Questo dimostra che, anche se i grandi nomi dominano il panorama di questo Tour de France, ci sono molti modi per lasciare il segno.

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ANTHONY CLÉMENT
À sa juste place

Le plus souvent équipier sur le Tour lors des dernières saisons, et encore samedi, le Néerlandais était favori hier. Il a brillamment assumé son statut pour remporter une deuxième étape et s’emparer du maillot jaune, quatre ans après.

“Ce parcours me donne des étapes 
où je peux vraiment exceller, 
ça fait la différence"
   - MATHIEU VAN DER POEL

BOULOGNE-SUR-MER (PAS-DE-CALAIS) – On partage tout chez Alpecin-Deceuninck, les succès et même les animaux. Alors que Mathieu van der Poel gisait sur le bitume, séché par son sprint victorieux, sa mère Corinne savourait son bonheur devant le bus de l’équipe, en tenant dans ses bras le petit chien de Jasper Philipsen, qui avait vu son maître s’imposer la veille. Deux étapes, deux triomphes, le week-end des Belges est un chef-d’oeuvre collectif qui ravit leur patron, Philip Roodhooft. «La victoire de Jasper a donné un boost supplémentaire à notre esprit d’équipe, elle était plus inattendue que celle de Mathieu, confie le manager, plus habitué que grisé. Ce n’est pas une grande surprise qu’il soit au rendez-vous ici, et le fait qu’il soit toujours capable de conclure est une motivation supplémentaire pour ses partenaires. Il facilite aussi notre travail d’équipe car grâce à lui, chaque coureur sait qu’il faut donner pour recevoir. Si le plus grand donne l’exemple, comme il l’a fait à Lille, les autres veulent aussi montrer qu’ils peuvent apporter quelque chose.»

Van der Poel est ce drôle de champion capable de jouer les équipiers sans le moindre état d’âme, et il s’agissait même de son rôle principal lors des dernières éditions du Tour. Il était permis de voir son statut de poisson-pilote de Philipsen comme une anomalie, voire un gâchis, mais son père n’est pas de cet avis. «Wout (Van Aert) fait pareil ! Ce sont des coureurs extraordinaires qui veulent que le soleil brille aussi pour les autres, sourit Adrie, qui rappelle que le mois de juillet ne sera jamais l’obsession de la famille Van der Poel. Pour moi comme pour lui, le Tour n’est pas la course la plus importante. Nous, on aime les Classiques. Le Tour est fait pour les grimpeurs. Si tu ne pèses pas 65kg, tu ne peux pas le gagner.»

Les costauds peuvent quand même y passer quelques bons moments, comme en 2021, quand son fils avait fêté sa découverte de l’épreuve en l’emportant à Mûr-de-Bretagne, maillot jaune en prime, qu’il avait gardé six jours avant de quitter la course pour préparer son grand objectif, l’épreuve de VTT des Jeux de Tokyo. Le petit-fils de Raymond Poulidor écrit une autre histoire, moins française, et il a souvent eu mieux à faire après le Tour, avec le Championnat du monde 2023, qu’il a remporté, et les Jeux Olympiques 2024. Il faut dire que le parcours lui donnait peu de motifs de s’y intéresser davantage, ce qui n’est pas le cas cette année. Après s’en être éloigné jusqu’à avouer cet hiver que s’échiner sur trois semaines ne le passionnait pas, il a eu envie de s’en rapprocher en constatant que le parcours 2025 lui donnait beaucoup plus d’occasions de s’exprimer. « C’est logique, non? C’est un coureur qui veut gagner et c’est complètement différent de regarder le parcours en se disant “merde, aucune étape ne me convient”, souffle Adrie. Des étapes comme ce week-end, c’est pour ce spectacle que je veux me mettre devant la télé.»

Elles rappellent les rendezvous pavés du printemps et il n’y a rien de tel pour réveiller la bête, qui a changé son approche pour enfin arracher une deuxième étape, quatre ans après son baptême, une petite éternité à son échelle. «J’ai disputé le Dauphiné cette année et c’était un bon choix, estime le triple vainqueur du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix. On apprend chaque année comment arriver dans la meilleure forme, et on a essayé de reproduire ce qu’on fait avant les Classiques, avec le Dauphiné comme équivalent de Tirreno-Adriatico, et un séjour en altitude ensuite. Mais ce parcours me donne bien sûr des étapes où je peux vraiment exceller, ça fait la différence.»

Même en jaune, il amènera le sprint de Philipsen aujourd’hui

Il y avait Boulogne-sur-Mer hier, il y aura Rouen demain, Vire jeudi et Mûr-de-Bretagne vendredi, largement de quoi regarder le Tour d’un autre oeil. Et pourquoi pas tomber amoureux? Il ne faut pas exagérer. «Cela ne va pas changer énormément ma relation avec le Tour, annonce van der Poel. J’y ai beaucoup lutté ces dernières années et les circonstances me donnent cette fois une course que je connais. La première semaine correspond à ce que je sais faire, et la journée a ressemblé à une Classique. Il a fallu se battre sans cesse pour se positionner, on maîtrise ça en tant qu’équipe mais il est toujours très difficile de gagner ici.»

Quand il évolue à ce niveau, c’est surtout compliqué pour la concurrence et il reste le seul à pouvoir contrôler Tadej Pogacar dans ce type de final, où sa puissance le rend invincible ou presque. Il avait en outre parfaitement préparé son coup et s’est placé en tête au bon moment, avant de porter son accélération au meilleur endroit, dans le dernier virage. C’est ainsi que les favoris assument leur rang, et son maillot jaune ne va pas faire de lui un roi sans devoirs. Aujourd’hui, il sera encore chargé d’amener le sprint de Philipsen. «Évidemment qu’on peut imaginer le voir faire ce travail en jaune, il faut être fier et heureux que ce soit possible dans notre équipe, apprécie Roodhooft. Il l’a déjà fait il y a quatre ans, pour faire gagner Tim Merlier.» Le Belge est désormais un rival, chez Soudal-QuickStep, et il a des raisons de penser que son Tour serait plus simple s’il pouvait toujours compter sur Van der Poel pour lui déblayer le passage.

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Tout ça pour ça

À nouveau actifs, les Visma-Lease a bike ont beaucoup donné pour favoriser Wout Van Aert et Jonas Vingegaard. Le Belge n’avait pas les jambes pour jouer la gagne, mais le Danois s’est accroché.

PIERRE MENJOT

BOULOGNE-SUR-MER (PAS-DE-CALAIS) – Au lendemain d’une étape où ils avaient tout fait exploser façon pop-corn, les Visma-Lease a bike n’allaient pas laisser les autres reprendre le manche. Pas étonnant de les voir accélérer pleins gaz, donc, à 30 kilomètres de l’arrivée. Les Néerlandais parviennent à virer en tête du peloton au pied de la côte du Haut-Pichot, à 30,9 km de Boulogne-sur-Mer. Wout Van Aert étire tout le groupe, un effort de 500 m avant que Tim Wellens (UAE Emirates-XRG) prenne le relais. L’ancien maillot vert du Tour parvient à s’accrocher au moment de basculer.Wout Van Aert devant Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar (en blanc) dans la côte du Haut-Pichot hier.

Il ne pourra pas en faire autant dans la côte de Saint-Étienne-au-Mont, à 10 km du but, qu’il aborde dans le dernier tiers du peloton. Or, à l’avant, son équipe imprime toujours un fort rythme, avec Tiesj Benoot notamment. « On a essayé, pour fatiguer des gars comme ( Mathieu) Van der Poel ou (Tadej) Pogacar, c’était plus en faveur de Jonas (Vingegaard), en espérant que Wout soit là », explique le directeur sportif Grischa Niermann.

Vingegaard devient sprinteur

Après Benoot, Matteo Jorgenson prend le relais, et l’Améric a i n, qui a v a i t des s o uci s d’oreillette, tergiverse. « J’ai un peu suivi mon instinct, je n’étais pas certain que Wout soit là, et je ne voulais pas le détruire si c’était le cas, raconte le double vainqueur de Paris-Nice. Donc, je n’ai pas relayé trop fort. »

Prévu pour jouer la gagne au sprint, le Belge n’a en fait pas les jambes. « Il a été malade avant les Championnats de Belgique la semaine dernière, donc ça peut arriver, c’était très dur aujourd’hui (hier), l’excuse Niermann. Mais je ne suis pas inquiet, il est arrivé en bonne forme. » Arrive alors la côte d’Outreau, à 6,1 km du terme. Tous les favoris basculent ensemble, et Vingegaard accélère juste avant la descente, sinueuse. « Il a pris les devants, sans essayer de partir », assure son DS. Au pied, Jorgenson se retrouve à suivre les coups.

Le 8e du dernier Tour prend la roue de Kévin Vauquelin, qui file aux 4 km, et passe deux relais un peu timides. « Ce n’était pas super clair après la dernière montée difficile, je n’étais pas encore très lucide à ce moment-là, avoue-t-il. Évidemment que j’aurais aimé remporter l’étape. C’est une opportunité manquée. » Car les échappés sont repris et tout se joue au sprint, à 26 coureurs.

Plus fort du groupe, Van der Poel s’impose, devant Pogacar. Et Vingegaard. « Deuxième au Dauphiné (à Montluçon), 3e ici, je deviens sprinteur » , explique en rigolant le Danois auprès de Jorgenson. « Troisième derrière deux des meilleurs sprinteurs sur ce genre de terrain, je peux être très heureux de ma performance », ajoute-t-il, plus sérieux. Et plus explosif ? « J’espère, mais on verra, il n’y a pas eu de grosse attaque, de grosse bataille entre Jonas et Tadej, nuance Niermann. Il a bien tenu, donc sa forme est là. » Il ne concède que deux secondes de bonification à son rival. Une journée sans encombre à défaut d’être un succès.

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