6,29 m - INARRÊTABLE DUPLANTIS
À un mois des Mondiaux de Tokyo, le Suédois a battu le record du monde de la perche pour la troisième fois de l’année et la treizième fois de sa carrière, hier à Budapest avec un bond à 6, 29 m.
"J’ai l’impression qu’il y a toujours de petites façons
de s’améliorer et de continuer à progresser"
- ARMAND DUPLANTIS HIER APRÈS SON RECORD
4 - C’est l’écart moyen entre ses records du monde. Si l’on retire l’écart le plus long et le plus court, Armand Duplantis bat en moyenne son record du monde tous les 125 jours, soit tous les quatre mois.
115 - C’est le 115e saut à 6 m ou plus que réalise Armand Duplantis. C’est aussi son 77e concours à 6 m ou plus.
13 Aug 2025 - L'Équipe
ANNABELLE ROLNIN
Pour le grand public, Armand Duplantis est ce perchiste cool, surdoué et aussi un peu malin, qui bat son record du monde centimètre par centimètre pour toucher un petit jackpot à chaque fois, pratique assumée dans le temps par son prédécesseur, Sergueï Bubka. Il est vrai que son compte en banque sera un peu plus garni ce matin. Et si la barre a tremblé, histoire d’entretenir le suspense dans le feuilleton à la fois le plus impressionnant et confortable de l’athlétisme actuel, sa marge reste immense.Comme à son habitude après un record du monde, Armand Duplantis a salué les spectateurs lors de son tour d’honneur hier à Budapest.
Impressionnant, parce que, hier, dans la touffeur du stade national de Budapest (Hongrie), où était délocalisé le Mémorial Gyulai Istvan, d’ordinaire organisé à Székesfehérvar, « Mondo » Duplantis (25ans) a écrit une nouvelle ligne de sa légende. Pourtant, il a dû s’y reprendre à plusieurs reprises. Il avait déjà essuyé un échec à son entrée, à 5,62m, puis un autre à 6,11m. La première tentative de record n’était pas non plus fructueuse.
Au deuxième essai, l’obstacle placé à 6,29m a oscillé mais est bien resté sur les taquets. Ses cuisses ont touché, mais son bassin, lui, était largement au-dessus. Au final, c’est un centimètre de mieux que son précédent record, établi le 15juin à Stockholm, chez lui, et qui avait un goût si particulier. Celui-là est le treizième de sa collection, commencée en février 2020, à 6,17m. Douze centimètres en six saisons, un rythme de croisière qui ancre le sauteur dans la durée, dans un sport qui se cherche des stars grand public.
Dans une célébration plus mesurée qu’à Stockholm, le double champion olympique (2021, 2024) croisait les bras face au public, avant d’être soulevé par Emmanouil Karalis (le perchiste grec), puis d’aller, comme à son habitude, embrasser sa fiancée, et poser fièrement avec ses parents et entraîneurs. Petite nouveauté, il a cette fois, enlacé sa soeur cadette, Johanna. Après une saison de NCAA, où elle a porté son record à 4,39m, l’étudiante de l’université de l’État de Louisiane (23ans) était engagée dans le concours féminin, où elle a pris la 8e place (4,16 m).
Karalis, deuxième avec 6,02 m, voyait son pote battre le record pour la troisième fois de l’année. Il était son dauphin cet hiver, au All Star Perche de Clermont-Ferrand, quand il avait franchi 6,27m. Lui avait battu son record national avec 6,02m. En Suède, il y a deux mois, le Grec s’était loupé (5e avec 5,60 m) quand Duplantis s’était envolé à 6,28 m devant les siens. Hier, il a de nouveau fini deuxième, à la bagarre jusqu’à 6,11m, une barre 3 centimètres au-dessus de son record actuel (6,08m le 2 août). «Manolo», avec un premier saut réussi à 6,02 m, son huitième concours à plus de 6mètres, a confirmé qu’il est le meilleur adversaire du prodige né en Louisiane.
Que vous faut-il pour aller encore plus haut?, l’interrogeait-on l’hiver dernier, peu de temps après ses 6,27m. « C’est surtout la vitesse. C’est probablement là que je travaille le plus, mais c’est un tout : la vitesse, la force, la technique, tous ces petits détails qui contribuent aux grands résultats. C’est comme ça qu’on découvre de nouvelles informations, qu’on trouve différentes façons de gagner. C’est tellement complexe, avec tant de subtilités, ce qui rend la tâche très difficile, mais ça offre aussi des possibilités infinies de s’améliorer. J’ai l’impression qu’il y a toujours de petites façons de s’améliorer et de continuer à progresser. »
Duplantis qui n’a plus été battu depuis sa quatrième place à Monaco, le 21 juillet 2023, aligne son 33e concours victorieux. C’est le côté confortable du scénario. Une fois l’intrigue posée, on peut compter sur cette valeur sûre, parce qu’on sait que quand les conditions sont réunies, comme c’était le cas hier avec un temps chaud et pas de vent, le Suédois a toutes les chances de faire mouche.
En plein coeur de l’été, dans une période où tout tourne au ralenti, la perf du quintuple champion du monde est comme un cocktail éternellement frais, que l’on siroterait au bord de la piscine au coeur d’un été qui n’en finit jamais. Il vient rappeler que les Mondiaux approchent enfin (13-21 septembre, à Tokyo). Et donc que la saison est loin d’être finie. Avec huit concours dans les jambes depuis le printemps, le perchiste a gardé de la fraîcheur pour l’épisode final. Il a prévu de resauter dès samedi au meeting Ligue de diamant de Silésie (Pologne, 16 août), disputera la finale de la Ligue de diamant, à Zurich (27-28 août).
***
Levell remporte le 200 m en 19” 69
13 Aug 2025 - L'Équipe
F. Bo.
Si Mondo Duplantis a illuminé le meeting de Budapest hier, d’autres athlètes ont également brillé en Hongrie. Parmi eux, le Jamaïcain Bryan Levell, qui a remporté le 200 m en 19” 69, se rapprochant de la meilleure performance de l’année de l’Américain Noah Lyles (19” 63) réussie il y a neuf jours à Eugene.
Levell, qui devient le 3e meilleur performeur de son pays derrière Usain Bolt et Yohan Blake, a amélioré son record personnel de 28 centièmes, avec un vent légèrement défavorable de 0,4 m/s, et se présente comme un prétendant au podium des Mondiaux dans un mois à Tokyo (1321 septembre). Son meilleur 200 m (19” 97) datait de fin juin 2024. Cette saison, il avait réalisé 19” 79 à Kingston le 7 juin, mais avec un vent favorable de 2,5 m/s, au-delà de la limite (2,0 m/s). Aux Championnats de Jamaïque, il avait été sacré en 20” 10. Le Gyulai Istvan Memorial a également été marqué par la meilleure performance de la saison au lancer du marteau, réalisée par le Hongrois Bence Halasz avec 83,19 m, devant le champion olympique en titre, le Canadien Ethan Katzberg, qui a dû se contenter de 81,88 m. Le Français Yann Chaussinand a fini 5e de ce concours avec un lancer à 77,99 m.
Le 110 m haies a été remporté par le favori américain Cordell Tinch en 13” 20, et le 100 m par le Jamaïcain Kishane Thompson en 9” 95.
Chez les femmes, l’Ivorienne Marie-Josée Ta Lou-Smith (10” 97) a dominé sur 100 m les Jamaïcaines Shericka Jackson (3e en 11” 00) et Shelly-Ann Fraser-Pryce (4e en 11” 07).
Dans le clan français, sur le 800 m, si Yanis Meziane a réussi une belle course, 3e, en battant son record personnel avec un temps de 1'43”71, Gabriel Tual a lui déçu avec la 11e place, en 1'45”10.
À la longueur, Jules Pommery a fini 9e et dernier du concours, avec un saut à 7,54 m, loin du vainqueur, l’Allemand Simon Batz (8,07 m). Hélène Parisot a pris la 5e place du 200 m (22” 88) remporté par la Jamaïcaine Ashanti Moore (22” 31) et Romain Mornet a terminé 12e du 3 000 m, en 7'38”28.
Commenti
Posta un commento