Roche à toutes épreuves


Jean-Paul Ollivier
HISTOIRE DU CYCLISME

Une seule saison, particulièrement brillante, aura suffi à Stephen Roche pour entrer dans la légende. Le fantastique triplé 1987 de cet Irlandais de Dublin, né en 1959, restera dans toutes les mémoires : Tour d’Italie, Tour de France et championnat du monde. Un seul coureur avait réussi pareil triplé avant lui : Eddy Merckx, en 1974. 

Roche a effectué son apprentissage de coureur en France. À 20 ans, il débarque à Paris pour courir à l’A.C.B.B., le vivier parisien du groupe Peugeot. Le garçon ne manque pas d’étoffe et les succès ne se font pas attendre, comme Paris-Roubaix amateur en 1980. Professionnel en 1981, il réalise une percée fulgurante à la manière des champions prodiges, s’attribuant d’entrée Paris-Nice, Tour de Corse, Tour d’Indre-et-Loire et Étoile des Espoirs, échouant de peu au Grand Prix des Nations. 

En 1982, il subit le contrecoup de cette année bien remplie. Il connaît le premier de ses passages à vide qui lui donne bien vite l’image d’un espoir incertain. Tout repart pourtant pour le mieux en 1983. Roche enfile à nouveau les victoires : tour de Romandie, Grand Prix de Wallonie, Paris Bourges et une autre Étoile des Espoirs. Pour sa première participation au Tour de France, il termine à une encourageante 13e place. Après un nouvel échec en 1984, consécutif à un procès avec la société Peugeot, il renaît l’année suivante avec une victoire au Critérium international et une 3e place au Tour de France, où il se distingue sur le col de l’Aubisque au détriment de Hinault, de LeMond et des grimpeurs colombiens. Son engagement dans l’équipe Carrera, dirigée par Davide Boifava qui a remarqué l’Irlandais dans le Tour, vient mettre un terme à ses ennuis d’argent : un compromis est trouvé entre Peugeot et l’équipe italienne. Malheureusement Roche est victime d’une chute aux Six Jours de Paris. Il souffre du genou, la douleur s’installe, lancinante, pour ne plus disparaître. C’est le début d’un long calvaire. Médecins, physiothérapeutes, masseurs, charlatans, se succèdent au chevet du blessé qui doit se résoudre à une intervention chirurgicale. 

1987 sera son année. Il démarre en flèche. Certes, il perd Paris-Nice en raison d’une crevaison et Liège-Bastogne-Liège pour une grossière erreur tactique, mais sa victoire au Tour de Romandie le remet sur les rails avant d’entamer le Tour d’Italie où il l’emporte dans un climat difficile et alors que son propre équipier Roberto Visentini lui rend la course éprouvante. Il a prouvé sa maîtrise, il va prouver son courage dans le Tour de France, luttant jusqu’à l’asphyxie pour contrer Delgado dans la monée vers La Plagne, à 2000 m d’altitude. 

Son secret ? Il sait se faire mal pour l’emporter et sait s’imposer aussi bien en contre-la-montre qu’en montagne… 

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