Copie conforme
Comme la veille, Jonas Vingegaard a fait le ménage pour s’imposer en solo au sommet du Monte Petrano. Le Danois remportera tout à l’heure le général de Tirreno-Adriatico, ce qui sera déjà sa 7e victoire de la saison.
10 Mar 2024 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL ALEXANDRE ROOS
"Je n’avais plus d’air, j’ai explosé,
mais je suis content,
je suis le premier des humains"
- JUAN AYUSO (ESP, UAE EMIRATES),
2e DE L’ÉTAPE ET DU GÉNÉRAL
MONTE PETRANO (ITA) – En ce début de saison, Jonas Vingegaard a autant d’occasions de tester ses jambes que de huiler son petit rituel de célébration quand il passe la ligne d’arrivée en solo. Un baiser sur chacune de ses mains, dont une sur son alliance, bras en l’air et sourire de Joker. Sans surprise, le Danois a eu le temps hier au sommet du Monte Petrano de dérouler sa routine de victoire, juste un peu moins que la veille à Valle Castellana.
L’étape reine de Tirreno-Adriatico fut un copier-coller de celle de vendredi, à tel point que le podium fut identique, Vingegaard devant Juan Ayuso et Jai Hindley. La hiérarchie esquissée dans le San Giacomo a en effet été confirmée hier dans les Marches, au long de l’ascension la plus dure de la semaine, où l’on a une nouvelle fois vu Isaac Del Toro aborder le col à l’envers. Le Mexicain, moteur diesel ou confiance encore en pointillé, a calé dès le premier kilomètre de la montée, avant de remonter petit à petit, super puissant, pour prendre la 4e place de l’étape et du général.
Vainqueur d’étape pour ses débuts pros dès janvier en World Tour en Australie, le lauréat du dernier Tour de l’Avenir, 20 ans, confirme petit à petit, en montagne notamment, qu’il est une belle promesse pour les prochaines années.
Comme la veille, les Français ont un peu reculé, entre Romain Grégoire – 19e à 2’13’’ de Vingegaard, 13e au général –, qui n’est pas sur son terrain favori sur une pente si longue et si dure, et Kévin Vauquelin, qui est parvenu à se maintenir dans le top 10 du général (11e de l’étape à 1’20’’), mais qui se cherche encore sur des ascensions de plus de 20 minutes. Les deux Bleuets, respectivement 21 et 22ans, se sont accrochés au début de la montée, mais le rythme de forcenés imprimé par les Bora, Daniel Martinez puis Lennard Kämna, les a éjectés de la bagarre. On peut rendre hommage à la formation allemande, quines’ est pas présentée dans le final écrasée par la fatalité. Son leader Hindley fut le premier des gros bras à passer à l’offensive, mais tout ça ne fit que retarder l’évidence et, 500 mètres plus loin, Vingegaard, qui utilisait hier son vélo de montagne contre une monture plus « aéro » vendredi, lança son contre. Ayuso s’agrippa à sa roue un temps, mais le rythme du leader de Visma-Lease a bike lui brisa vite les lombaires. « Je n’avais plus d’air, j’ai explosé, décrivit l’Espagnol, mais je suis content, je suis le premier des humains.»
Avec Hindley, il ne déboursa finalement «que» 26 secondes sur le double vainqueur du Tour de France, qui concéda qu’il se «sentait un peu mieux » vendredi. Il a tout de même annihilé toute course en deux accélérations dans ce Tirreno-Adriatico qu’il remportera tout à l’heure pour la première fois. Après son succès sur le Gran Camino, Jonas Vingegaard poursuivra son premier bloc de la saison avec le Tour du Pays Basque (1er- 6 avril), où la concurrence ira encore crescendo puisque Remco Evenepoel et Primoz Roglic doivent aussi s’y aligner. Mais le grimpeur danois ne souhaitait pas se formaliser, ni sur ses adversaires ni sur ce moment de l’année.
«J’essaie de gagner des courses, de saisir les opportunités, développait-il hier après l’arrivée, mais ce n’est pas vraiment important d’être en bonne condition maintenant. Cela ne veut rien dire pour le mois de juillet. Les deux dernières années, je n’ai pas eu mes meilleures performances à ce moment de la saison (3e de Paris-Nice en 2023, 2e de Tirreno-Adriatico en 2022), mais ça ne m’a pas inquiété.»
Et cela ne l’a pas empêché de remporter deux fois le Tour de France .Vingegaard est tout orienté vers le grand départ de Florence cet été et un nouveau clash face à Tadej Pogacar. À partir de demain, il sera déjà en reconnaissance sur les parcours des trois étapes de la Grande Boucle tracés en Italie.
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