BOSTON - Un favori pas sexy


Malgré leur histoire et leur saison historique, les Celtics, en quête d’un dix-huitième titre NBA, n’impressionnent pas autant qu’ils le devraient.

LOÏC PIALAT · 6 Giu 2024

"Tout le monde dit que leur parcours n’était pas assez dur. 
Arrêtez avec ça" 
   - DRAYMOND GREEN, AILIER-FORT DE GOLDEN STATE

BOSTON (USA) – Le privilège des dominants. Après avoir balayé Indiana en finale de Conférence (4-0), les Boston Celtics ont eu neuf jours pour préparer la finale NBA contre Dallas (dans la nuit de jeudi à vendredi, à 2 h 30, heure française) sur le parquet du TD Garden, à domicile, autre avantage d’une équipe qui gagne beaucoup.

Personne n’a fait aussi bien qu’eux cette saison et depuis longtemps à l’Est. Soixante-quatre victoires en saison régulière, il fallait remonter au Miami Heat version 2013 de LeBron James. Les hommes de Joe Mazzulla, plus jeune entraîneur (35 ans) en finale depuis Bill Russell, ont également aligné l’attaque la plus généreuse de l’histoire de la NBA (122,2 points pour 100 possessions). Les play-offs sont passés vite. Une petite défaite contre Miami au premier tour, une autre contre Cleveland au deuxième, un 4-0 face aux Pacers et les voilà en finale avec une cote auprès des bookmakers comparable à celle de leurs aïeux de 1986, Larry Bird, Robert Parish, Kevin McHale et Bill Walton, membres d’une des meilleures équipes de tous les temps.

Une longue disette depuis 2008

Un succès dans la continuité de l’ère « Jays », Jayson Tatum et Jaylen Brown. Malgré leur âge – 26 et 27 ans –, ils ont vu les Celtics disputer plus de matches de playoffs que n’importe quelle autre franchise ces sept dernières années, atteignant cinq fois la finale de Conférence (2017, 2018, 2020, 2022, 2023). Ces verts ont de l’expérience, y compris celle d’une finale (perdue) contre Golden State en 2022.

« On a été trop justes à l’époque. C’est une grande opportunité de rejouer une finale. Tout le monde n’a pas le droit à une deuxième chance. On le vit vraiment comme une deuxième chance » , confie Tatum, décevant pour sa première finale il y a deux ans. Cette saison, l’ailier a le renfort de Jrue Holiday, champion avec Milwaukee en 2021, et du géant versatile Kristaps Porzingis (2,18 m).

L’histoire aussi penche plutôt du côté des Celtics. Celle contre leur adversaire d’abord. Mazzulla n’a jamais perdu contre Jason Kidd (seulement quatre matches joués) et Boston a triomphé dans les deux rendez-vous de la saison, une victoire 119-110 au Texas en janvier, une correction 138-110 dans le Massachusetts début mars. Et puis, il y a le poids d’un passé illustre.

Boston, l’une des huit premières franchises de la Ligue, dispute sa vingt-troisième finale. Dix-sept bannières de champion décorent le TD Garden – record partagé avec les Lakers. Même si elles commencent à prendre la poussière. La dernière date de 2008, quand le Big 3 et demi de Kevin Garnett, Paul Pierce, Ray Allen et Rajon Rondo avait dominé 4-2 Los Angeles, le rival éternel.

Le Boston Globe se demande déjà, en cas de victoire, quelle place donner à ce nouveau chapitre, pas seulement dans le glorieux roman vert mais dans celui de la Ligue, signalant entre autres les dix rencontres remportées par 30 points ou plus sans quitter le top 5 des défenses. « Si les Celtics devaient l’emporter, on pourrait absolument parler d’eux comme l’une des plus grandes équipes de l’histoire sur une saison. La data et les analytiques nous disent déjà que c’est le cas. Maintenant, c’est aux Celtics de nous le dire, en le confirmant sur le terrain » , lit-on dans le grand quotidien de la région.

C’est là que la réalité des chiffres se heurte à l’impression laissée en dehors du Massachusetts. À l’image de Tatum, dont les statistiques dans ces play-offs (26 points, 10,4 rebonds, 5,9 passes) se comparent à Bird, LeBron James, Giannis Antetokounmpo et Nikola Jokic, l’équipe semble sous-estimée. Attaque historique? La précédente franchise à battre ce record, c’était Sacramento l’an dernier, éliminé au premier tour des play-offs. L’avènement du tir à trois points a changé la Ligue et les Celtics excellent dans l’exercice. Huit joueurs de l’effectif ont rentré au moins cent tirs primés cette année. Presque un shoot vert sur deux (47 %) part de derrière l’arc.

Le 12-2 en play-offs? Contre un Heat sans Jimmy Butler, des Cavs vite privés de Donovan Mitchell et des Pacers affaiblis par l’absence de Tyrese Haliburton pour la fin de la série. Mais Boston n’y est pour rien. Les Celtics ont battu ceux qui se trouvaient sur leur route. « Tout le monde dit que leur parcours n’était pas assez dur. Arrêtez avec ça. Vous n’arrivez pas en finale sans être testés » , tempère Draymond Green, ailier-fort des Golden State Warriors.

Le vrai problème du champion de l’Est, c’est que Luka Doncic joue à l’Ouest. Il y a un côté sage, premier de la classe chez Tatum, quand le Slovène est le gars cool avec qui les filles veulent sortir et les autres garçons être copains. Accessoirement, le scoreur numéro 1 de la saison est le meilleur joueur sur le terrain (3e au classement MVP). Au moins une statistique qui ne va pas dans le sens de Boston.

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