Gaudu retrouve le goût


6 Sep 2024 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL MANUEL MARTINEZ

Désormais 5e du général à trois jours de l’arrivée, le Breton de Groupama-FDJ a retrouvé sur les routes de la Vuelta la confiance qui le fuyait depuis deux ans. De quoi, enfin, le remettre sur les bons rails.

"Me retrouver parmi les cinq meilleurs coureurs de la Vuelta, 
c’est encourageant, ça fait du bien au moral"
   - DAVID GAUDU

MAETZU (ESP) - Depuis le départ de Lisbonne le 17août, le look légèrement remasterisé, David Gaudu semble heureux d’avoir fait un détour par la Vuelta. Après un Tour de France en grande partie loupé, loin de pouvoir nourrir la moindre ambition au général, et au bout d’une saison sans grand relief, hormis un succès sur le Tour du Jura et une modeste troisième place sur la Classic Grand Besançon, le Breton de 27ans cicatrise enfin. David Gaudu, ici lors de l’étape des Lacs de Covadonga, mardi, retrouve des couleurs sur la Vuelta.

À trois jours de l’arrivée à Madrid, sans faire de bruit, le voilà tranquilou installé à la cinquième place du général, s’amusant même à tutoyer en montagne les grands prétendants à la victoire finale. Gaudu reprend du plaisir, ça se voit, ça se ressent. «Il revient à son niveau d’il y a deux ans, affirme Thierry Bricaud, le directeur sportif de Groupama-FDJ. Je ne vais pas dire qu’il s’était un peu perdu en route, mais il est clair qu’il a connu des périodes compliquées. Il avait hâte de redevenir acteur.»

Sur les routes espagnoles, le coureur breton s’assume pleinement. Certes, il n’a pu conclure victorieusement comme il l’avait imaginé en prenant part au deuxième Tour d’Espagne de sa carrière. En 2020, il avait triomphé sur les hauteurs du Alto de la Covatilla puis au sommet de la Farrapona et avait pris la huitième place du classement final.

Mais Gaudu est en reconquête, en quête d’un nouvel équilibre. Depuis l’étape de la station de montagne de Manzaneda, le grimpeur s’est lancé dans une opération « remontada ». Onzième du général jeudi dernier, il est remonté à la neuvième place au soir de l’étape de Puerto Ancares, puis au septième rang après la terrible ascension de Cuitu Negru, puis sixième depuis le rendez-vous de mardi aux Lacs de Covadonga où il était parvenu à accompagner Primoz Roglic, Richard Carapaz et Enric Mas pratiquement jusqu’à la ligne, jusqu’à entrer dans le top 5, hier au terme de l’étape piège de Maetzu.

«J’ai enfin retrouvé des sensations que j’ai longtemps cherchées, avoue le Finistérien. La première semaine n’a pas été simple à gérer à cause de la chaleur. Depuis, je me sens bien et ça suit son cours. Sur l’étape des Lacs de Covadonga, c’est la journée où je me suis senti le mieux. Ça m’a fait plaisir de me retrouver devant avec les meilleurs. C’est pour ces moments-là que je fais du vélo, c’est ce qui m’anime et ce qui m’avait énormément manqué.»

Hier, la journée se voulait de transition, presque tranquille. Il n’en a rien été. Mikel Landa en a fait les frais, pour le plus grand bonheur du Breton qui a pris sa cinquième place au général. «Je m’étais préparé à ce que Carapaz fasse à la guerre à tout le monde, confie-t-il. Je me sentais bien quand ça a attaqué, mais je ne voulais pas en faire plus que les autres. Après, on a vu que Landa était lâché. Tout le monde a roulé car beaucoup avaient intérêt à écarter Landa au classement.»

Mais Gaudu sait que derrière lui planent les menaces de Carlos Rodriguez, Mattias Skjelmose ou Florian Lipowitz au général. Il y aura encore un dernier effort à faire lors des arrivées au sommet du Alto de Mocalvillo aujourd’hui et en haut de Picon Blanco demain pour aborder le chrono de clôture à Madrid avec un petit matelas d’avance, afin d’obtenir son meilleur classement sur une course de trois semaines depuis sa quatrième place sur le Tour de France 2022.

«Alors que je n’ai pas été capable de jouer un top 10 sur les courses d’une semaine cette saison, me retrouver parmi les cinq meilleurs coureurs de la Vuelta, c’est encourageant, ça fait du bien au moral», admet-il.

« Il s’est très vite mis en confiance, il a réalisé une belle deuxième semaine et là il ne se pose pas de questions, assure Bricaud. Il était arrivé en Espagne avec l’objectif de faire un top 10 au général et éventuellement d’aller chercher une étape. Désormais, il va avoir moins de liberté. S’il reste sur cette belle dynamique jusqu’à Madrid, tout peut être possible. Il a retrouvé la confiance perdue.»

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