L’été indien de Pogačar


Après une longue coupure depuis son troisième sacre sur le Tour de France en juillet, le Slovène reprend aujourd’hui au Grand Prix de Québec et s’affûte en vue des Mondiaux (29 septembre).

“Il faudrait vraiment que je sois dans un très 
bon jour pour être quasiment à son niveau"
   - ARNAUD DE LIE (LOTTO-DSTNY), EN 2023 À PROPOS DE POGACAR

13 Sep 2024 - L'Équipe
LUC HERINCX

QUÉBEC (CAN) – À l’approche de la rentrée, il y a les angoissés qui ont bien commandé le cahier grands carreaux petit format de la liste scolaire et il y a les insouciants. On savait déjà dans quelle case ranger Tadej Pogačar (25 ans), on peut cette fois y ajouter son staff. Après « un vrai été à la maison et à la plage pour la première fois depuis tellement d’ années », le vainqueur du dernier Tour de France a raté l’avion transportant le peloton et tous ses suiveurs au Canada, lundi. À cause d’un oubli administratif, Pogacar et ses coéquipiers d’UAE Emirates ont été retenus plusieurs heures à l’aéroport de Roissy avant de rallier Québec où il va reprendre la compétition aujourd’hui. Tadej Pogačar et ses équipiers, à l’entraînement sur les routes québécoises, préparent les courses canadiennes – Grand Prix de Québec et Grand Prix de Montréal. En attendant les Championnats du monde.

Couac sans grande incidence sur l’humeur du Slovène, qui aurait seulement aimé « en profiter pour aller à Disneyland » , souriait-il mercredi. Cassé par une saison déjà historique avec un doublé Giro-Grande Boucle réussi – « Le lendemain du Tour, c’est un peu comme si mon corps s’était complètement éteint, je me suis senti assez mal physiquement pendant deux semaines » –, Pogacar s’ est reconstruit progressivement ces deux derniers mois pour tenter de prolonger sa razzia. « Normalement, après une longue période sans course, la première ne se passe pas super bien mais on a vu cette année sur les Strade Bianche (1er) que je pouvais arriver en forme » , ajoutait-il.

Une mise en garde ambitieuse considérant le profil du Grand Prix de Québec (201,6 km et 2976 m de dénivelé positif), plus court, plus explosif et souvent plus calme que son grand frère de Montréal, prévu dimanche et où Pogačar s’était imposé en 2022. « Dans le passé, il y a eu beaucoup d’arrivées au sprint à Québec mais on a une grosse équipe, on peut durcir la course » , prévenait-il alors qu’un jour plus tôt, Arnaud De Lie (Lotto-Dstny) lui avait demandé « d’être sympa » . Vainqueur l’an dernier, le Belge estime que « Pogačar aura la clé. S’il veut durcir la course très tôt, ça peut donner un Québec qu’on n’a pas vu depuis longtemps, j’ai le souvenir de la victoire de Philippe Gilbert (en 2011) où tout le monde était arrivé un par un. Il est tellement polyvalent, c’est le meilleur coureur du monde… Il faudrait vraiment que je sois dans un très bon jour pour être quasiment à son niveau. »

Qu’il parvienne à asphyxier les sprinteurs ou non, ces deux courses auront une portée plus large pour le Slovène et nombre de ceux qu’il croise à l’hôtel – Julian Alaphilippe, Valentin Madouas, Romain Bardet, Matteo Jorgenson, etc. –, venus reprendre du rythme à deux semaines des Mondiaux (le 29 septembre) organisés à Zurich (Suisse). Ces Championnats du monde courus sur un circuit ponctué de plusieurs raidards « sont dans le même style que ces grosses courses » canadiennes, expliquait Pogacar. À ce titre, le parcours de Québec, avec ses quatre courtes bosses, permettra notamment au Slovène de se tester face aux purs puncheurs car, après plusieurs reconnaissances du parcours suisse, Pogačar voit le Belge Remco Evenepoel comme son principal adversaire mais n’écarte pas « Van der Poel, en fonction de la météo, voire des Français » .

Le grimpeur de Komenda ne se met pas une pression énorme concernant ces Mondiaux – « si ça ne marche pas, il y aura d’autres opportunités » –, mais ajouter cette ligne à son palmarès dès cette saison lui ferait encore grimper un échelon au sein du panthéon cycliste où seuls Eddy Merckx et Stephen Roche ont réussi le triplé Tour d’Italie, de France, et Championnats du mondelamêmeannée.

En attendant, le cycliste aux statistiques de star NBA va « faire de son mieux pour gagner les deux » courses canadiennes. De Lie résume : « C’est un ogre. »

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