Le malaise Donnarumma


Relégué sur le banc mardi à Munich en Ligue des champions au profit de Matveï Safonov, Gianluigi Donnarumma est sorti touché de cet épisode. Sa réaction va être scrutée de près.

"A-t-il le caractère pour aller au combat ?
J’ai un doute''
   - UNE CONNAISSANCE DE GIANLUIGI DONNARUMMA

29 Nov 2024 - L'Équipe
JOSÉ BARROSO (avec M. Go.)

C’est un autre déclassement spectaculaire, à l’intérieur de celui observé par le Paris-SG sur la scène européenne. Pour le déplacement à haut risque sur la pelouse du Bayern Munich (0-1), mardi, Luis Enrique a surpris son monde en titularisant Matveï Safonov. C’est la première fois que Gianluigi Donnarumma manquait un match de Ligue des champions depuis trois ans, en dehors de la réception de Gérone mi-septembre (1-0) pour lequel il était blessé à une cuisse. Une décision justifiée à chaud par l’entraîneur parisien par des motivations tactiques: «Avec le pressing du Bayern, j’ai estimé que Safonov était le meilleur joueur pour résister à la pression et générer la première supériorité.»

«Gigio» n’a pas dû être totalement surpris. Le 2novembre contre Lens (1-0), le technicien espagnol avait envoyé un premier coup de semonce, alignant le gardien russe et le justifiant avec le même type de raisonnement ( «Je savais la difficulté que nous allions rencontrer: un pressing très haut, en un-contre-un, avec comme seul joueur libre le gardien.» ) Jugé plus sûr et précis dans son jeu au pied, Safonov devait faciliter la première relance et éviter que le ballon ne revienne trop vite sur le but des championsde France.

Pas sûr que l’Italien ait été convaincu par l’argumentaire. À l’Allianz Arena, que ce soit pendant l’échauffement ou au cours de la rencontre, l’ancien Milanais est apparu le visage très fermé. Ces dernières heures encore, on décrivait un homme touché. «Quand tu es international et que tu commences à ne pas jouer, ce n’est pas bon, souffle l’entraîneur des gardiens d’un club européen. Tu es forcément fragilisé, ils se sont tiré une balle dans le pied.» À présent, la question est de savoir quelles seront les conséquences de cet épisode.

Une prolongation remise en question?

Présent hier à l’entraînement au milieu de ses partenaires, Donnarumma est mentalement frustré par la situation. Au-delà de la soirée de mardi, il s’interroge sur l’estime que lui porte le club de la capitale et cela pourrait avoir des incidences sur son avenir alors qu’il est en discussion pour prolonger (il est lié à Paris jusqu’en 2026). Au travers de plusieurs séquences ces derniers mois, il n’a pas ressenti une confiance totale de la part de Luis Enrique et son staff. Comme s’il était un joueur lambda et pas un gardien expérimenté vainqueur de l’Euro 2021, aujourd’hui mis sur la même ligne qu’un confrère aux références limitées. « Or, les gardiens, c’est la confiance, observe JeanMichel Moutier, ancien spécialiste au PSG (1984-1987). J’ai toujours dit qu’il faut un numéro 1 et un numéro2, sinon tu fais deux mauvais gardiens.»

Pour le coach du PSG, qui a engagé une vraie réflexion après la prestation mitigée de Donnarumma à Arsenal (0-2, le 1eroctobre), aucun poste ne saurait échapperàlaconcurrenceetchacun doit mériter sa place. «Mais gardien est vraiment un poste à part, réplique Moutier. C’est le baromètre de l’équipe, il peut rassurer sespartenairesoulesmettreenpanique complète s’il est fébrile et dans le doute. Pour moi, tu dois faire un choix en début de saison et t’y tenir, à moins que le titulaire passe complètement au travers. D’autant qu’au regard du match, au-delà de l’erreur de Safonov (sur le but de Kim), je ne vois pas la différence avec ce que Donnarumma aurait fait. Ce n’est pas Dassaev.»

À son arrivée dans la Ville Lumière, en 2021, l’Italien avait vécu une période d’alternance avec Keylor Navas. «Cela n’a pas été facile à vivre, ni pour lui ni pour moi» , reconnaîtra-t-il par la suite, ajoutant: «À un moment, il fallait faire un choix, lui ou moi. » Difficile d’imaginer qu’il accepte aujourd’hui sans moufter de partager le statut de numéro 1 avec Safonov.

En i nterne, son amertume n’est pas perçue comme une mauvaise chose et on espère une réaction de sa part ces prochaines semaines. Cet été, le recrutement du Russe (contre 20M€) avait précisément pour but de challenger Donnarumma et le pousser à être plus exigeant. « C’est un gentil mec, souffle une connaissance. A-t-il le caractère pour aller au combat?J’aiundoute.» Onvabientôt être fixé.

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