Bardet: «De la légèreté et du recul»
Romain Bardet aura «les coudées franches»
lors des étapes de montagne cette semaine.
Avant d’attaquer la dernière semaine du Giro, où il se sent capable de gagner une étape « ciblée », le Français fait le point sur sa forme et son mental du moment, tout en restant prudent sur son état au Dauphiné, à partir du 8 juin.
“Le Dauphiné, pour moi,
c’est un gros point d’interrogation.
Il faut voir comment je serai ''
“J’apprécie vraiment cette saison.
Je ne la vis pas comme un dernier tour de piste ''
27 May 2025 - L'Équipe
THOMAS PEROTTO
BASSANO DEL GRAPPA (ITA) – S’il n’était finalement pas dans le coup gagnant pour la victoire, dimanche sur la 15e étape, Romain Bardet (34 ans, Picnic Post NL) garde des ambitions pour la troisième et dernière semaine du Giro. Avant de basculer sur le Dauphiné, la dernière course de sa carrière…
Être à l’ attaque et à l’ avant, comme dimanche sur la 15 e étape du Giro, vous procure-t-il du plaisir?
Je ne m’ en satisfais pas complètement, mais il faut aussi que je sois réaliste dans le sens où ça ne sera pas facile de gagner. Peut-être que je l’ avais un peu sous-estimé ça. Je suis clairement en bonne forme. Je suis dans le jeu, les deux échappé es qui vont au bout (Luke Plapp, 8e étape, et Carlos Verona, 15e étape), j’étais dedans, acteur. Mais il va falloir que tout se mette bout à bout pour que ça marche. On est tous les jours au charbon. J’ai fini la première semaine vraiment fatigué. J’ai profité de la journée de repos et du chrono, que j’ai fait tranquille, pour ensuite attaquer une nouvelle course en étant frais. J’ ai aussi besoin de ça pour les prochains jours. C’ est comme ça que tu peux avoir les 2% qui manquent pour être dans le groupe qui joue la victoire ou celui qui arrive pour la deuxième place. L’ équipe est motivée pour que je gagne une étape, je vais avoir les coudées franches pour ça. Il reste quatre étapes( dans ses cordes ), je vais récupérer sur certaines pour être à 100% sur celles que je vais cibler. Je sens que j’ ai le niveau en montagne, je marche bien et j’ y crois.
Depuis le départ en Albanie, avez-vous déjà plusieurs fois pensé à la vraie fin, qui arrivera très vite avec le Dauphiné (8-15juin)?
On me le rappelle sans arrêt… Ce sont les gens qui m’ en parlent, moi, je n’ y pense pas du tout. Ce sera un choc après le Dauphiné. Là, j’ ai les mains vides et c’ est un peu frustrant. Le Dauphiné, pour moi, c’ est un gros point d’ interrogation. Il faut voir comment je serai… Quand ma jambe me réveille la nuit à quatre heures du matin, que je peux pas mer endormir… Si ça se trouve, je vais être spectateur de la course. Je suis dans une vraie in certitude.
Avez-vous encore des cartouches à tirer?
Si je suis réaliste, je pense que j’ ai encore deux chances sur le Giro pour gagner une étape. Et sur le Dauphiné, si j’ attends le samedi pour me réveiller, avec Poga car, Vingegaard ou Evenepoel qui vont faire rouler, ce sera mort. Mais sur le début de semaine, on verra. Je ne sais pas comment je vais récupérer. Je n’ ai jamais fait une course par étapes d’ une semaine après un Grand Tour. Les trois derniers jours sont hyper positifs, car je suis acteur. Je me sens vraiment dans la course. Ce serait un échec de finir sans victoire sur le Giro ou sur le Dauphiné. Ce serait un échec, mais je sais qu’ il y a une forte probabilité que ça arrive. Mais je ne pourrai pas donner plus que ce que j’ ai donné sur les deux étapes où je suis devant. Physiquement, je ne pense pas pouvoir faire mieux, mais je pense pouvoir courir différemment pour gagner.
Et émotionnelle ment?
Émotionnelle mente tenter mes de rage de vaincre, il y a un petit truc en plus sur les dernières étapes qui s’enclenchent. Plus on se rapproche de la fin, inconsciemment, on se dit que c’ est là ou jamais… J’aurais peut-être un supplément qui viendra delà. Je n’ai pas du tout été sur la réserve surce Giro. Savoir que c’ est la fin m’ aide pour une seule chose: accepter la souffrance dans laquelle je me trouve à certains moments de la course. Ça m’aide à avoir de la légère té et dure cul. Je crois que j’ ai beaucoup souffert dans ma carrière, pour sauver des places au général, je me suis mis dans de tels états émotionnels… Ça, j’ai un peu plus de mal maintenant.
Y a-t-il un moment où vous vous êtes dit qu’ il y avait finalement des regrets de ne pas aller plus loin cette année, voire l’ année suivante?
Vous êtes sympa, je pensais plutôt que vous alliez me demander si je n’ avais pas fait une connerie de continuer six mois de plus. Parceque pour le moment, selon moi, je fais une saison zéro. Mais c’ était le risque. Je suis réaliste quand même, j’ ai un très bon niveau qui me permet d’ être acteur. Les petits éléments qui font que tu gagne sou ceux qui font que tues dans l’ anonymat ne tombent pas du bon côté. J’ apprécie vraiment cette saison. Je ne la vis pas comme un dernier tour de piste, ça aurait été le piège. Et vu le niveau, tu ne peux pas te le permettre. Je savais qu’ il y avait une possibilité de repartir les mains vides, mais sur ce que j’ ai fait pour arriver à mon niveau, je vis la chose pleinement.»
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Th. P., à Bassano del Grappa
Roglic attendu au départ
Le suspense s’est étiré tout le long de la journée de repos hier à Bassano del Grappa : Primoz Roglic allait-il quitter le Giro, après quinze jours à souffrir autant physiquement que mentalement, ou tenter de s’offrir une troisième semaine en haute altitude pour renverser la situation ? Mais le Slovène de Red Bull-Bora-Hansgrohe (31 ans) devrait bien être au départ de Piazzola Sul Brenta ce matin pour une grosse journée de montagne, comme l’a évoqué
La Gazzetta dello Sport dès la fin de matinée hier. Roglic ne s’est pourtant pas entraîné, se contentant de tourner les jambes sur les rouleaux à son hôtel. La dernière semaine, avec également les étapes de mercredi, vendredi et samedi, s’annonce particulièrement dure.
Dimanche, Roglic était apparu très diminué à l’arrivée à Asiago, après avoir perdu 1’30’’ sur le maillot rose et être relégué à la 10e place du général, à 3’53’’. Il était même en pleurs, réconforté par son coéquipier Giulio Pellizzari. « Je suis à peine en vie, avait-il dit à la télévision slovène. Je suis juste content d’avoir terminé l’étape. » Le vainqueur de l’édition 2023 s’était donné la nuit pour faire le point et le lundi pour passer des examens médicaux, avant de prendre sa décision. En fin de soirée hier, son équipe n’avait toutefois pas donné de confirmation officielle pour sa présence, après avoir laissé filtrer qu’un communiqué serait diffusé lors de la journée de repos.
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BENOÎT FURIC
Inquiétude pour van der Poel
Tombé à deux reprises, le Néerlandais s’est fracturé le scaphoïde dimanche lors de la Coupe du monde de VTT cross-country à Nove Mesto. Son programme des prochaines semaines est en attente.
L’escapade de Mathieu van der Poel en République tchèque le week-end dernier n’aura pas été sans conséquence. Tombé deux fois dans le tour de démarrage de la Coupe du monde de VTT à Nove Mesto, dimanche, le Néerlandais souffre d’une « fracture mineure par avulsion au scaphoïde, indicateur d’un dommage ligamentaire à un poignet », comme l’a annoncé son équipe Alpecin-Deceuninck hier. Une fracture par avulsion est une fracture avec déplacement d’un fragment osseux ou cartilagineux.
Son équipe a déjà annoncé qu’il ne prendrait pas part au stage à La Plagne, où il devait se rendre en amont de sa participation au Dauphiné (8-15 juin): «Ce type de blessure requiert une convalescence très précautionneuse, précise son équipe. À ce stade, il est prématuré de donner un pronostic définitif pour les prochaines semaines. Son évolution d’ici à la fin de semaine offrira une meilleure vision concernant son programme.» Van der Poel est censé prendre le départ du Tour de France, à partir du 5 juillet, à Lille.
Des échéances pressantes
D’ autres coureur sont connu pareille blessure, et la nature exacte compte pour beaucoup dans le délai de retour à la compétition. En 2018, Loïc Vliegen avait repris un mois après sa fracture survenue à l’arrivée de Nokere Koerse. En 2021, Fernando Gaviria, blessé fin mars de cette année-là, était présent au Giro six semaines après. Ta dejPogacar( blessé en avril 2023) ou Chris Froome (en mars 2024) avaient repris la compétition après deux mois à deux mois et demi sans course. Mais dans un cas comme dans l’autre, les échéances n’étaient pas aussi pressantes que celle du Néerlandais avec le Tour. «VDP» (30 ans) était en Tchéquie pour participer à la troisième manche de Coupe du monde de VTT cross-country, une première pour lui depuis 2021. Il a connu un premier tour catastrophe : parti de la 5e ligne, au coeur du trafic, le Néerlandais a chuté deux fois pendant le tour de démarrage en tentant de forcer le passage contre l’Espagnol David Valero, puis en faisant un soleil sur un« mikado» à la fin de ce premier tour. Il a abandonné au troisième tour.
Cet hiver, van der Poel avait annoncé que les Mondiaux de Crans-Montana (Suisse), le 14 septembre, étaient l’ un des es objectifs de la saison.
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