Le maillot rose, UAE et les siens


La formation émirienne va aborder la troisième semaine dans une configuration parfaite.

26 May 2025 - L'Équipe
THOMAS PEROTTO

ASIAGO (ITA) -Et vous, ça va? Un petit caffè et des biscuits d’un autre temps chez Giulia, le long de la Brentella à Crocetta del Montello, un détour à San Martino, sur la tombe d’Ottavio Bottecchia, premier Italien vainqueur du Tour de France, en 1924, une contemplation visuelle le long de la strada del Prosecco à travers toute la Vénétie… Un dimanche comme on les aime et comme les aime Isaac del Toro, qui s’est baladé une journée de plus derrière chaque attaque pendant que Primoz Roglic laissait encore 1’30’’enroute, jambes coupées. Si Carlos Verona a offert un 6e succès à Lidl-Trek sur ce Giro, c’est désormais une troisième semaine excitante comme un vin rouge du Valpolicella qui s’annonce. UAE Emirates en sa live d’avance.

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La supériorité numérique comme carte maîtresse

Avec le maillot rose, la troisième place du général et des soldats en embuscade partout, l’équipe UAE Emirates va jouer dès demain (après la journée de repos) sur tous les tableaux et semer une immense graine de doute dans le cerveau de ses adversaires. Isaac del Toro vole, Juan Ayuso est toujours là et Brandon McNulty, Adam Yates, Rafal Majka ou même Igor Arrieta sont d’une aide précieuse. Hier, la formation émirienne roulait à sept de front à 50 km de l’arrivée et encore à cinq dans les 20 derniers. «Pour nous, c’est une situation privilégiée, convient Fernandez Matxin, le manager d’UAE. Mieux vaut avoir deux coureurs devant plutôt que derrière les rivaux. Je ne sais pas ce que nos adversaires seront capables de faire, mais en ce qui nous concerne, pour le moment, nous sommes en bonne forme. Ils devront décider s’ils attaquent ou non.» «Si je gagne des secondes, je ne les enlève pas à Ayuso par exemple, mais ce sont quand même des secondes qu’on enlève aux autres équipes, indiquait Del Toro mercredi, après avoir été faire le sprint pour les bonifications lors du succès de Richard Carapaz à Castelnovo ne’ Monti. Nous voulons gagner en équipe, et c’est ce que nous faisons. Lorsque Carapaz a attaqué, il y avait du vent et nous ne l’avons pas suivi, nous avons préféré être tous ensemble, groupés.» En rose depuis une journée au moment où il disait cela, lundi dernier, le jeune Del Toro (21 ans) jouait avant tout collectif: «Ma stratégie désormais sera de conserver le maillot rose dans l’équipe et d’essayer de remporter le classement général. L’objectif est simplement de gagner le Giro avec l’équipe.»

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Del Toro, l’élu des coeurs

C’est peut-être Tadej Pogacar, dimanche dernier à Sienne, qui a laissé traîner sur les réseaux sociaux la préférence de toute une équipe. Le Slovène, trois Tours de France au compteur et vainqueur sortant du Giro, a posté une photo de lui avec Del Toro, café à la main, dans une sorte d’adoubement.

Béni soit Del Toro, qui amène une fraîcheur le long des routes et au pied du car de son équipe. Ses managers, toujours sur les réseaux, publient ou republient énormément de vidéos louant les faits et gestes du Mexicain. UAE penche-t-elle pour Del Toro? Personne ne l’affirmera aussi clairement, mais leur petite pépite de 21 ans a gagné le droit d’y croire.

Notamment parce qu’il a couru sans faire aucune erreur depuis le départ en Albanie, le 9mai, toujours bien placé, toujours à l’affût de la moindre occasion pour gagner des secondes et parce qu’il est porté par une forme physique étincelante. Les têtes pensantes de la formation émiratie n’oublient pas non plus que l’an dernier, sur le Tour, Juan Ayuso, qui avait fini par abandonner à cause du Covid-19, n’avait auparavant pas montré une envie débordante d’aider Pogacar… Del Toro, lui, profite. «C’est juste incroyable. Je vis un rêve, je ne réalise toujours pas où je suis, que je me bats chaque jour comme ça, disait-il encore hier. C’est si dur, mais avec cette équipe je crois que tout est possible. Je sais que j’ai tout un pays juste pour moi. C’est incroyable. Je suis le nouveau gars qui arrive et je me bats face à des mecs qui sont mes idoles.»

«Je lui ai dit de ne rien changer, qu’il était là où il devait être et là où il va continuer à être longtemps», nous glissait Mauro Gianetti, le grand patron, au téléphone il y a quelques jours. Cela ressemblait un peu, aussi, à un adoubement.

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