Nuno Mendes, la gauche caviar du PSG
3 Oct 2025 - Le Figaro
Christophe Remise - Envoyé spécial à Barcelone
Auteur d’une performance de choix à Barcelone, mercredi, le latéral portugais est au sommet de son art.
Nuno Mendes est capable de stopper Lamine Yamal.» Achraf Hakimi n’était pas spécialement inquiet en perspective du duel entre son camarade portugais et le prodige du FC Barcelone, mercredi, à Montjuic. Le deuxième du Ballon d’or, c’est pourtant un sacré client. Et il l’a d’ailleurs démontré sur quelques coups d’éclat, une poignée de dribbles dévastateurs, des extérieurs délicieux. Du talent à l’état pur. Sauf que, Mendes, c’est un cador aussi. « Le meilleur arrière gauche du monde », s’était enflammé le Marocain à J - 1.
L’ancien du Sporting CP n’a pas tremblé au Stade Olympique. Il a assumé ce statut, comme un grand. Un pion essentiel dans l’incroyable victoire parisienne à Barcelone (1-2), lors de la deuxième journée de Ligue des champions. Liste des absents longue comme le bras, ouverture du score barcelonaise, entame plus que compliquée… Rien n’arrête Paris.
Mendes, lui, a limité autant que possible l’influence de Yamal après un premier quart d’heure dans le dur. L’arrêter, c’est impossible. Il y a d’ailleurs eu des fautes. Un carton jaune sévère en fin de première période pour un coup d’épaule. L’arbitre aurait pu lui en attribuer un deuxième après le repos. Le haut niveau, ce sont les détails. En le voyant au bord de l’expulsion, Luis Enrique a collé Lucas Hernandez, cantonné au banc lors du coup d’envoi, sur le dossier Yamal. Avec succès, d’ailleurs, l’international tricolore ayant fait une belle rentrée. Oui, mais le technicien espagnol de 55 ans ne s’est pas pour autant passé de Mendes. Indispensable. Un défenseur et un contre-attaquant. La flèche portugaise est donc montée d’un cran, comme un ailier.
Cela n’a pas trop dû perturber ce latéral moderne par excellence. À son arrivée à Paris, en 2021, on a surtout vu sa vitesse, sa fougue, sa faculté à provoquer. Derrière, c’était plus aléatoire. Avec le schéma de jeu de Luis Enrique, aux commandes à partir de 2023, il a longtemps été bridé. En fin d’année dernière, l’excoach du Barça l’a libéré, lui donnant plus de latitude. Nouvelle vie pour le natif de Lisbonne, qui a prolongé début 2025 après un long et crispant feuilleton. Depuis, l’intéressé donne la pleine mesure de son talent, lui qui a très nettement progressé sur le plan défensif. On l’a déjà vu la saison passée face à Mo Salah (Liverpool) et Bukayo Saka (Arsenal) sous les couleurs parisiennes, mais aussi contre Lamine Yamal avec le Portugal (39 sélections, 1 but). Une vraie muraille, qui utilise sa vitesse et ses qualités athlétiques pour rattraper les coups.
À l’attaque
En parlant de physique, Mendes a trouvé la clé pour éviter une infirmerie à laquelle il a un temps été abonné. Toujours est-il que, la meilleure défense, c’est l’attaque. Et les adversaires doivent être attentifs à sa vitesse. Le Barça a payé pour voir. Déjà buteur contre l’Atalanta (4-0), lors du premier match de Ligue des champions, Mendes s’est mué en passeur décisif mercredi. Une percée folle avant de servir Senny Mayulu pour le 1-1. Impressionnant de puissance. Un vrai dragster. Et pourtant, il venait de prendre un gros tampon de Frenkie de Jong, qui aurait très bien pu être exclu… « Je suis rapide, je profite de ma qualité. J’ai bien fait mon boulot aujourd’hui. On est contents», a souligné celui qui a été élu homme du match mercredi soir, relevant que les Rouge et Bleu ont « toujours cru en (eux). Même avec beaucoup de blessures, on a été au top niveau ». Une chose est sûre : avec des latéraux du niveau de Nuno Mendes et de l’infatigable Achraf Hakimi, lui aussi passeur décisif, le PSG peut voir venir. Souvent faible sur les côtés ces dernières années, le PSG a désormais peut-être les meilleurs joueurs du monde. « Sans aucun doute, a assuré Luis Enrique. Quand tu joues contre une équipe comme la nôtre, qui joue très haut sur le terrain, et que tu as des joueurs comme Nuno et Haki, capables de surmonter cette pression par la passe, les appels en profondeur, tu peux préparer le match d’une meilleure manière. Je suis très content des deux, surtout Nuno ce soir, mais aussi Hakimi, ils ont joué à un excellent niveau. » Mendes et Hakimi, les ailes du bonheur pour Paris.
Le plus beau, c’est que Nuno Mendes, sous contrat jusqu’en 2029 sur les bords de la Seine, n’a que 23 ans. Comme la plupart des joueurs parisiens, le meilleur est à venir pour lui. En attendant, Paris s’affirme comme un sérieux prétendant à sa propre succession en Europe. « Ce sera plus compliqué pour nous cette année, on le sait, tout le monde veut nous jouer et nous battre. On reste concentrés, on veut toujours gagner. C’était un bon exemple aujourd’hui », a martelé Mendes. Un très bon exemple.

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