Lenny Martinez: «Soit premier, soit rien»


Le grimpeur de Bahrain-Victorious, auteur d’une saison un peu folle entre victoires de prestige et trous d’air, aspire à rester lui-même, un coureur d’instinct.

“Je sais que je donne beaucoup plus d’émotion aux gens en gagnant des courses qu’en jouant les classements généraux Vous pourriez ne jamais être rég'ul'ier?

16 Dec 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS

ALTEA (ESP) – Le clapotis des vagues en arrière-plan, le vent qui souffle sur la terrasse de son hôtel à Altea, Lenny Martinez, 22 ans, lévite entre les tables baignées d’un soleil de fin de journée et semble flotter dans un autre monde que le nôtre. Un membre du staff de Bahrain-Victorious dépose une veste sur la chaise pour qu’il ne prenne pas froid?Illaregardenégligemment: «Jecrois qu’ils veulent que je me couvre. » Mais pendant les vingt minutes d’entretien, au cours duquel il est revenu sur sa saison en montagnes russes, avec trois victoires marquantes sur Paris-Nice, le Tour de Romandie et le Dauphiné, mais aussi des trous d’air, le grimpeur format oisillon est resté en tee-shirt, bien décidé à n’en faire un peu qu’à sa tête.Lenny Martinez en plein effort dans les Alpes lors du dernier Tour de France.

«Quel regard portez-vous sur cette première saison chez Bahrain Victorious? comme chez moi. Lestaff m’accompagne, est autour demoi. On a un vrai projet avec l’équipe. Je trouve quec’est super motivant.

Mais sur le plan sportif?

Chaqueannée, je dis ça mais chaque année, je pense queje nepeuxpasréaliser ce quej’ai fait. Je voulais gagner enWorld Tour et là, j’ai gagné trois fois àceniveau. Gagner uneétape deParis-Nice et du Dauphiné dans mavie, c’est déjà… Quand j’étais plus jeune, je regardais les coureurs qui y parvenaient, maintenant, c’est moi. Je pense quej’ai passé unegrosse étape et il y enaencore d’autres à passer.

Tout n’a pourtant pas été rose cette saison avec des journées très compliquées dans la foulée de vos succès et même en début de Tour. 

montela tête sur le fait queje nesuis pas super régulier. Mais j’ai gagné des courses quedesmecsnegagnentmêmepas. Parfois, je medisquesi j’étais régulier, ça voudrait dire queje gagnerais presque toutes les étapes. Alors qu’il faut avoir dela chance, dela force, être dans la bonne échappée, quetoutes les planètes soient alignées. C’est tellement dur maintenant degagner. Je trouve qu’il y atoujours un truc àdire. Je suis très content dece que j’ai fait. Je vois plus le positif quele négatif.

Votre directeur sportif Roman Kreuziger vous a parfois cartonné. Avez-vous besoin d’être bougé?

Non. Del’extérieur, ça paraît commeça. Lapremière fois, j’ai euaussi l’impression qu’il était unpeufroid. Maintenant, je sais quedansle fond, il est vraiment sympa. Je nesais pas pourquoi, sa tête… Il m’adit: “Parfois j’ai unpeuunetête demerde, mais àl’intérieur, je suis super content” ( rires).

Cette irrégularité fait partie de vos axes de progression cette année?

l’âge, j’attends encore (sourires). Je sais que, quandje suis dans unbonjour, je peux être très fort maisil y adesjours oùj’ai l’impression queçanevapasdutout, quele vélo n’avance pas. Honnêtement, ça a toujours été comme ça. Il pouvait m’arriver enjuniors defaire 100e le samedi et le dimanche d’être super fort et degagner.

Et vous parvenez à l’expliquer? Par une décompression mentale ou par une limite physiologique?

Honnêtement, c’est juste physique parce quecette année, je mesuisrendu compte quej’avais beauêtre super motivé, super heureux dans le bus et, dans le premier col, metrouver complètement nul. Il y aeudes jours comme sur le Dauphiné où je me sentais vraiment malade, je nemesentais pas bien. Dansla tête, je n’avais pas envie defaire l’étape parce queje mesentais très fatigué. Et àla fin, je gagne( sur la 8e étape). Comment je peux expliquer? Cela nevient même pas du cerveau, je pense quec’est juste les jambes. À ce niveau-là, ça se voit hyper vite. Il suffit juste qu’il manque 15 watts et dans uncol, aulieu d’être unpeu dans le rouge mais encontrôle, onvaêtre complètement dans le rouge et exploser. Après, unefois qu’on aexplosé, je nevais pas m’arracher pour faire uneplace entre la victoire et le gruppetto pour qu’après, le lendemain, il me manque ça pour gagner. Mais quand on joue le général, c’est différent parce qu’on est obligé de toujours être àbloc. Entout cas, cette année, ce que je voulais, c’était gagner des courses.

Cela se pourrait mais ça nemedérangerait pas, honnêtement, si je continue àgagner des courses commeça. Remporter des courses, c’est le but ultime. Et pour l’instant, je m’épanouis à fond là-dedans. Quandonmeditsurunecoursedechasser les étapes, c’est soit tout, soit rien. Je n’ai pas envie definir deuxième, je n’ai pas envie definir troisième, c’est soit premier, soit rien. Unclassement général, c’est beau, mais c’est différent.

Finalement, ce n’est peut-être pas dans votre nature profonde de jouer le classement général?

Je nesais pas. Je n’ai pas envie queles gens meclassent enmode… Bon, ils le font déjà (rires). Il nefaut pas se monter la tête. C’est déjà beauce queje fais, les gens doivent être reconnaissants car c’est assez dur.

Vous n’avez pas encore choisi quel coureur, de général ou de coups, vous vouliez être?

Non, pour l’instant, j’essaie defaire les deux. Je pense qu’on peut faire les deux. Mais finir dans les prochaines années 8edu Tour, 5e duTour, 6e duTour, et chaque jour arriver entre deux, ça mefait beaucoup moins kiffer quedevoir unmecêtredans uneéchappée et medire, putain, il peut peut-être gagner aujourd’hui. Je sais queje donnebeaucoup plus d’émotion aux gens queje connais engagnant des courses qu’en jouant les classements généraux. Après, je sais queje nevais pas faire duvélo pour ce queles gens préfèrent mais pour l’instant, j’aime bien ce queje fais.» É

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