Bellissima Firenze


Dans un décor somptueux, en surplomb de l’Arno, et après avoir démarré leur défilé depuis le Palazzo Vecchio, les équipes ont été présentées à la foule hier soir à Florence.

"C’est très beau, très joli, un cadre superbe. 
J’étais venu il y a cinq ou six ans avec ma femme, 
j’avais adoré faire le touriste. 
Bon, là je vais moins manger de pizza, c’est sûr"
   - BRYAN COQUARD, COUREUR DE LA FORMATION COFIDIS

28 Jun 2024 - L'Équipe
THOMAS PEROTTO

Elle s’appelle Giuseppina, mais tout le monde l’appelle Gigi. Elle est venue tôt, hier en fin de matinée, avec une glacière remplie d’eau fraîche, de paninis soigneusement emballés dans du film plastique et quelques bonbons au réglisse. Gigi a fait la route depuis Castelfiorentino, à 30 kilomètres de Florence, avec son fils et son petit-fils.

Mattia, 10ans, n’aurait manqué ce moment pour rien au monde. Il voulait voir Alberto Bettiol, son idole, tout récent champion d’Italie, toscan pur jus, et qui a grandi comme lui à Castelfiorentino. Installé dans un virage qui offrait une vue imprenable sur la Tour de San Niccolò de la place Giuseppe Poggi, il attendait le passage du coureur d’EF Education-EasyPost avec excitation. Quand Bettiol et son maillot vertblanc-rouge sont passés devant eux, Mattia et sa nonna ont soudain crié des «dai, dai, Alberto, dai» à s’en faire péter les tympans. Ils ont crié leur joie, leur fierté, leur amour de la Toscane et du vélo.

Les Italiens aiment le cyclisme, les champions et la fête, et ils l’ont fait sentir en ce jeudi de présentation des équipes. Celle-ci, sétendant sur 1,8 km, commençait devant le Palazzo Vecchio, magnifique place florentine, à un coup de pédale du Ponte Vecchio, toujours aussi arpenté et photographié par les touristes. Le coeur de Florence se met tout doucement à battre pour le Tour de France, et le défilé des coureurs pour rejoindre l’esplanade Michelangelo, lente procession à vélo au milieu des ruelles toutes florentines, a permis de constater que le Tour de France fait recette, même sur les terres du Giro. « L’Italie possède d’immenses champions qui ont fait l’histoire. À Florence, on répare l’erreur de ne jamais être venus en Italie avant pour donner un départ » , expliquait au micro sur la scène Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France.

Derrière le grand podium où les équipes ont présenté au public leurs coureurs un par un, l’Arno (le fleuve qui traverse Florence) coulait paisiblement, les églises, théâtres ou bâtiments célèbres de Florence se devinaient et se dégustaient sans modération. Et particulièrement le haut du Duomo, du nom de la cathédrale Santa Maria del Fiore.

« C’était une présentation extraordinaire, on avait un décor de rêve dans cette villemusée qu’est Florence. J’ai trouvé que l’événement était extrêmement populaire, avec une météo parfaite. Tous les ingrédients étaient là. Et on dit qu’un Tour qui part bien se passe bien ensuite » , confiait Pierre-Yves Thouault, le directeur adjoint du Tour de France, en redescendant de Michangelo, avec un soleil qui n’en finissait pas de donner des couleurs à tout le monde.

Les coureurs, eux, ont apprécié ces derniers moments de légèreté, deux jours avant le départ de la première étape le long de l’Arno . « C’est très beau, très joli, un cadre superbe. J’étais venu il y a cinq ou six avec ma femme, j’avais adoré faire le touriste. Bon, là je vais moins manger de pizza c’est sûr, se marrait Bryan Coquard juste après son passage sur le podium. Ce n’est pas mon premier Tour, donc maintenant il y a moins de stress, on sait où on met les pieds quand on arrive pour le départ. C’était très beau d’avoir fait ça ici. » « On est rentrés dans l’ambiance du Tour sans la pression qui va ensuite avec, avouait son coéquipier chez Cofidis Guillaume Martin. On est arrivés très tôt au Palazzo Vecchio, on a eu le temps d’admirer les peintures, on a profité de ce décor. Tout est encore léger. »

Pogacar et Bettiol en têtes d’affiche

Devant la scène, les spectateurs ont réservé un accueil particulier à l’un des leurs, Bettiol, mais des coureurs comme Mark Cavendish (Astana Qazaqstan, 39 ans) et bien sûr Tadej Pogacar (UAE Emirates, 25 ans) ont évidemment été très longuement applaudis. Le Slovène, grand favori de ce Tour, a même tenté de faire monter la température avec des gestes des bras pour appeler le public à faire plus de bruit.

Le temps que le speaker égrène les principales lignes de palmarès de Pogacar, Elisa, chapeau sur la tête, avait fini de siffler son spritz. Il y avait beaucoup de drapeaux italiens, forcément, mais les bannières danoises, slovènes et colombiennes étaient nombreuses.

« Je suis un peu chez moi, ici, en Italie. Et on est dans une région qui adore le cyclisme, les champions, il y a beaucoup de courses ici. C’est très bien d’avoir choisi cette région et Florence pour partir » , appréciait Luca Mozzato (Arkéa-B & B Hotels) quelques instants plus tard en passant en zone mixte. Il fredonnait même quelques chansons italiennes qui résonnaient sur la place.

Dans Les Ritals, le roman autobiographique de François Cavanna, le romancier, dont la famille était originaire d’Émilie-Romagne - une région un peu plus au nord de Florence -, traversée ce week-end, écrivait ceci: « Les Italiens chantent, et c’est à pleine gorge ! Tous bien ensemble, les yeux dans les yeux, pour que ce soit très juste, très réussi, la bouche ouverte à deux battants pour que s’y épanouissent à l’aise les amples A italiens. » Florence avait hier ce goût-là.

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