Risacher clôt le débat


Choisi par les Hawks comme numéro 1, l’ailier Zaccharie Risacher est arrivé hier à Atlanta, au lendemain d’une cérémonie de la draft triomphale pour le basket français, qui a placé trois joueurs dans le top 6, du jamais vu.

"Atlanta est la seule ville que je connais aux États-Unis"
   - ZACCHARIE RISACHER

28 Jun 2024 - L'Équipe
ARNAUD LECOMTE

NEW YORK (USA) – À peine le temps de poser la casquette et de roupiller trois petites heures de sommeil que Zaccharie Risacher remettait la veste et souriait aux caméras. Hier matin, à 8h30, le successeur de Victor Wembanyama comme numéro1 de la draft était l’invité du plateau de Good morning America, l’institution matinale d’ABC (2,7 millions de téléspectateurs quotidiens).Zaccharie Risacher lors de la cérémonie de la draft NBA, mercredi à New York.

Mine fatiguée mais sourire radieux et idées claires pour trois minutes chrono sur la pression qui attend le premier choix, une présentation express de la famille et pour finir des explications à l’ouragan français qui souffle sur la NBA.

Le nouvel ailier des Hawks a changé de vie mercredi soir. Sitôt sorti des studios hier matin, un vol privé l’attendait avec ses proches pour rejoindre Atlanta, sur les dents car Joe Biden et Donald Trump débattaient hier soir dans la ville de CNN. Avant une conférence de presse aujourd’hui, les Risacher avaient un dîner avec les propriétaires des Hawks avant de se plonger dans la logistique de l’installation.

Zaccharie Risacher (2,06 m, 19 ans) n’est pas dépaysé. Le fils de Stéphane, ancien international, médaillé d’argent aux JO 2000, était annoncé lauréat depuis quelques semaines. Alors, comme il l’a confié aux médias lors de la longue tournée des caméras qui suivaitla remise du Bachelor 2024: «J’y étais préparé.»

Il y a un mois, quelques jours après la miraculeuse loterie (3% de chances) ayant offert le premier choix à une franchise loin d’être la plus faible de la ligue cette saison (36 victoires et une place en play-in), le staff des Hawks, coach et manager général, s’était déplacé à Bourg-enBresse, nid de l’ailier né à Malaga. «J’avais fait des work-outs ( tests et entretiens) pour eux et ça s’était bien passé. Mais la beauté de la draft, c’est que jusqu’à la dernière seconde, on ne sait pas où on va atterrir. C’est la seule ville que je connais aux États-Unis, j’y avais fait un stage (dans un centre de performance géré par son agent, Doug Neustadt) de dix jours il y a deux ans et de nouveau cette année », souriait le jeune homme qui avait également séduit Washington et San Antonio.

Il débutera sa carrière NBA en octobre prochain à Atlanta, imitant Boris Diaw (2003-2005), dont il partage le même agent. La Géorgie n’avait pas souri au futur champion NBA, peu apprécié de l’entraîneur de l’époque. Mais Quin Snyder, qui dirige les Hawks, a une parfaite connaissance du jeu international et des qualités all around (à tout faire) de Risacher.

«C’est une bonne draft, un club sérieux, un coach compétent, dans un bon environnement, qui a gagné pas mal de matches la saison dernière, et qui a tout pour construire et grandir», se félicitait Stéphane Risacher (51ans) mercredi alors que la troupe – une trentaine de proches et de membres de la famille – rejoignait une réception dans un hôtel autour de Times Square, à New York Zaccharie Risacher, qui devrait toucher un contrat avoisinant les 12 millions de dollars la première saison, va vite devoir prouver qu’il n’est pas là par hasard. Le très haut niveau lui est promis depuis ses premiers pas. «Le basket est dans son disque dur, c’est son univers depuis toujours ; il a appris à marcher avec un ballon; tout petit, il avait des qualités de motricité peu communes», se souvient l’ancien ailier du PSG-Racing, Olympiakos ou Malaga.

Son père Stéphane, son éducateur sportif

Papa Risacher a aussi été son éducateur sportif, son coach, son prof de vie, son mentor. Zaccharie l’a longuement étreint au moment où on l’appelait sur scène. « Entendre son nom, réagir à la bonne nouvelle avec ses proches, sa famille, est quelque chose que je n’oublierai jamais », décrivait, ému, le lauréat.

Sa maman, Sandrine, travaille dans la production télé autour du basket, entre autres, depuis une vingtaine d’années. Et Aïnhoa, sa soeur cadette (16 ans), pourrait être sa jumelle. Elle est déjà MVP de l’Euro U16, remportée par la France l’an dernier, et figure parmi les toutes meilleures joueuses mondiales de sa classe d’âge. La famille est fusionnelle. Elle sera réunie sur les plages martiniquaises fin juillet, après le Mondial U17 disputé par Aïnhoa au Mexique et la ligue d’été de Zaccharie avec les Hawks..

Le nouveau Bachelor franchit les étapes sans forcer sa nature, sans déguisement. Il y a un an, il quittait l’Asvel, où l’avait conduit son enfance dans la périphérie lyonnaise, après la carrière de son père. Comme Victor Wembanyama avant lui. En un an, le club de Tony Parker a perdu deux numéros 1 de la draft NBA, faute d’un management à la hauteur. Zaccharie avait des offres d’universités NCAA, d’Allemagne

(Ulm) et d’Australie, les programmes de développement de référence. Il a choisi Bourg à une heure de Lyon, pour la proximité, la tranquillité et la confiance du clan envers la JL et son coach

Frédéric Fauthoux. «J’ai été responsabilisé et considéré dans une équipe qui gagnait des matches. Je n’étais pas juste un prospect et cela m’a fait réaliser que je pouvais faire de jolies choses individuelles et collectives», souligne-t-il. Zaccharie Risacher s’installe pour deux ans a minima – selon les règles des contrats rookie – avecsoncoachindividuelAnthony Brossard, sa petite amie, ses parents, qui feront le déplacement en alternance, et une pancarte de numéro1 dans le dos. Mais avec une folle envie de réussir en respectant ses valeurs de jeu, altruistes, sans esbroufe ni fausses promesses. Celles d’un esthète qui va devoir s’endurcir pour résister au choc. « Je ne vais pas changer du jour au lendemain. Je dois faire ce que je sais faire, et non me laisser faire», promet le nouveau faucon d’Atlanta.

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