Roglic entre au patrimoine


9 Sep 2024 - L'Équipe
MANUEL MARTINEZ

Vainqueur de la Vuelta pour la quatrième fois de sa carrière en signant trois succès d’étape, le Slovène a égalé le record de victoires (4) détenu par Roberto Heras. L’Espagne lui va si bien.

"Je pense que quatre victoires, 
c’est déjà un truc de fou''
   - PRIMOZ ROGLIC

MADRID – En presque 27 minutes, Primoz Roglic a levé les derniers doutes. Simplement parce que la veille de l’ultime étape, sur les hauts-plateaux de la province de Burgos, son équipe Red BullBora Hansgrohe avait subitement été décimée par une sorte d’intoxication alimentaire, ou peut-être un virus, qui avait eu pour effet de laisser quelques coureurs et certains membres du staff technique sur le carreau.Primoz Roglic et ses coéquipiers tout à leur joie, hier soir, à Madrid. Avec quatre victoires, le Slovène est decidément l’homme de la Vuelta.

« Une maladie s’est abattue sur nous depuis vendredi soir et nous cherchons à savoir si elle est due à une intoxication alimentaire ou à autre chose, se décidait à expliquer Patxi Villa, l’un des directeurs sportifs de l’équipe. Plusieurs membres du personnel ont dû quitter la course, tout comme Nico (Denz), Gampi (Gamper) et Dani (Martinez), alors qu’Aleks (Vlasov) a été malade pendant l’étape de samedi »

Il faut simplement se dire que Roglic est immunisé. Sur les pentes de Picon Blanco, samedi, dernier épisode montagneux de cette Vuelta et ultime endroit stratégique pour lui faire perdre pied, le Slovènen’a pas eu à trembler pour conserver son maillot de leader. Il a construit sa victoire finale en assommant la concurrence sur les pentes du Alto de Moncalvillo à trois jours de la fin. En parfait métronome, il a su écarter définitivement Ben O’Connor et quelques autres prétendants. Ensuite, tout n’a été qu’une question de gestion. « Rien n’a été évident sur cette Vuelta, mais le principal reste cette victoire finale, concédait le chef de file des Red Bull-Bora Hansgrohe dont il porte les couleurs depuis cette année. C’est encore le fruit de beaucoup de travail et de sacrifices. » Il ne faut pas compter sur Roglic pour s’adonner à de grandes envolées lyriques. Mais il faut admettre qu’il a encore été l’homme de ce Tour d’Espagne. Presque naturellement, il s’est imposé à trois reprises : en haut de Pico Villuercas, sur les hauteurs de la Sierra Cazorla et enfin au sommet de Moncalvillo. Mais il a surtout remporté la Vuelta pour la quatrième fois de sa carrière et ainsi égalé le record de succès de l’Espagnol Roberto Heras, sacré en 2000, 2003, 2004 et 2005 (*).

« C’est toujours un grand honneur d’entrer dans l’histoire d’une course aussi prestigieuse que la Vuelta, disait poliment Roglic. L’Espagne m’a souvent porté chance. Ce n’est pas rien de s’imposer ici. Ça n’a pas été une course facile depuis le départ et ce n’est pas la Vuelta la plus simple que j’ai remportée. » .

Au cours des trois semaines de course, Roglic n’a pas non plus paru vraiment souverain. Il n’a pas écrasé la concurrence alors que le plateau n’était pas des plus relevé.

Ça n’est pas son problème. À l’exception de son abandon sur chute en 2022, il s’est imposé sur l’épreuve espagnole à chaque apparition ou a au pire terminé sur la troisième marche du podium en 2023, le tout agrémenté de quinze victoires d’étape en six participations. Roglic a un lien particulier avec la Vuelta. « Ne me demandez pas si je compte venir l’an prochain pour battre le record, anticipait-il en conférence de presse. Je pense que quatre victoires, c’est déjà un truc de fou. »

Règne slovène sur les grands Tours

Pour sa première année chez Bora-Hansgrohe, il n’avait pas vraiment envisagé d’être au départ. Son abandon après une chute lors de la 12e étape sur le Tour de France, lui a fait réviser ses plans initiaux. « Après mon abandon sur le Tour, j’ai été pendant quelques jours à me reposer tout en me posant des questions, déroulait le Slovène. Il y avait cette possibilité de rebondir en participant à la Vuelta. Mais en arrivant ici je n’étais sûr de rien et pas même de ma condition. Mais j’ai fait le choix de venir et je ne peux pas le regretter. »

À 34 ans, l’ancien sauteur à skis n’a pas vraiment l’air aujourd’hui de regretter son choix d’être devenu un jour cycliste professionnel. « Je suis heureux car j’arrive à concilier vie professionnelle et vie privée sans problème, et c’est sans doute ce que je redoutais le plus.»

Hier soir, Roglic se voulait élégant en parachevant le règne slovène sur les grands Tours avec les deux victoires de Tadej Pogacar sur le Tour et le Giro, et son triomphe sur la Vuelta. « Voir que des Slovènes ont gagné les trois grands Tours cette année, je n’ai pas de mots. »

(*) Contrôlé positif en 2005, Roberto Heras avait été disqualifié. Il avait alors fait appel devant le Tribunal Arbitral du sport, qui avait conclu au «vice de forme» et sa victoire lui avait alors été restituée.

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