O’Connor prend ses aises


27 Aug 2024 - L'Équipe
ALEXANDRE ROOS

L’Australien est sorti renforcé de la première semaine de la Vuelta. Avec toujours près de quatre minutes d’avance, il a les moyens d’offrir à Decathlon-AG2R La Mondiale la victoire dans deux semaines à Madrid.

"D’un point de vue stratégique, 
c’est aux autres maintenant de 
tenter des choses davantage qu’à moi
   - BEN O'CONNOR ENO

VIGO (ESP) – Avec ses gros sourcils qui dansent au-dessus de ses yeux et sa bobine expressive de personnage de dessins animés, ilest assez facile de lire les sentiments et les émotions de Ben O’Connor. Samedi soir, après avoir laissé presque une minute à Primoz Roglic à Cazorla, ses mots tièdes ne laissaient filtrer aucune inquiétude ou frustration, mais sa mine fermée disait tout l’opposé. Le lendemain, au contraire, l’Australien n’aurait même pas eu besoin de parler. Sa bouille était tellement radieuse qu’on aurait cru que son sourire allait déborder de son visage.Ben O’Connor aborde la deuxième semaine de la Vuelta dans la peau du leader.

Le leader de l’équipe Decathlon-AG2R La Mondiale (28ans) a frappé deux grands coups dans la première partie de la Vuelta. Le premier, aux allures de braquage, dans l’étape de jeudi vers Yunquera, où sa longue échappée lui offrit le maillot rouge et cinq minutes d’avance. Mais c’est le second, dimanche, qui l’a conforté dans ses prérogatives de leader de la course et lui a ouvert l’horizon vers Madrid. Dans une des étapes les plus dures de cette édition, l’Australien a contrôlé Primoz Roglic et le groupe des favoris, qu’il a même dominé à Grenade dans le sprint pour la 3e place, avec quatre secondes de bonifications à la clé.

Avec toujours 3’53’’ d’avance sur le Slovène, il lui fut ainsi demandé hier, lors de la journée de repos à Vigo dont les 29 degrés semblaient printaniers en comparaison de la touffeur andalouse, s’il allait gagner la Vuelta. «Je serais stupide de répondre à cette question directement, sourit-il, mais je l’espère.» Plusieurs facteurs plaident en sa faveur. Déjà, il n’a pas l’air de se faire une montagne de sa position. « Je ne sens pas de pression particulière avec ce maillot rouge, évacuait-il hier. C’est inattendu, jamais je ne pensais que j’aurais le maillot de leader ici, donc j’en profite. D’un point de vue stratégique, c’est aux autres maintenant de tenter des choses davantage qu’à moi.»

Ensuite, il a le cuir pour tenir trois semaines, ses 4es places sur le Tour de France en 2021 et le Giro cette année en témoignent. Il est à l’aise sur les «vraies» étapes de montagne, avec un enchaînement de cols, et cette Vuelta en regorge encore. Il sembleenrevancheplusprenablesur des profils plus explosifs, puncheurs, dont Roglic raffole a contrario, comme celui de demain autour de Padron. Son équipe a également prouvé qu’elle pouvait l’accompagner, dans une course où, de toute manière, aucune formation n’écrase les débats. «La Vuelta est encore longue, mais l’équipe a prouvé les deux derniers jours qu’elle était capable de bien contrôler la course » , constatait Cyril Dessel, un des directeurs sportifs.

20000m de dénivelé positif et trois nouvelles arrivées au sommet au programme

Surtout, Felix Gall campe un lieutenant de premier ordre. L’Autrichien occupe lui-même la 8e place du général, il a dû remiser ses ambitions personnelles – il visait une victoire d’étape au départ – dans sa gibecière, mais O’Connor, qui s’est engagé pour deux ans avec l’équipe australienne Jayco AlUla à partir de l’hiver prochain, a rappelé hier que les rôles avaient été inversés l’an passé dans le Tour de France et qu’il l’avait alors aidé à gagner à Courchevel dans l’étape du col de la Loze. «Avec lui, on peut très bien contrôler les arrivées au sommet et il peut aussi être agressif s’il doit l’être» , appréciait le maillot rouge, qui a aussi pu se réjouir dimanche de constater que Roglic n’était pas invulnérable.

Le leader de Red Bull - Bora serait toujours handicapé par des douleurs au dos, séquelles de ses chutes dans le Tour de France, qui pourraient limiter son ambition de conquérir une quatrième Vuelta. En attendant de savoir, le Slovène demeure la principale menace, avec Enric Mas pas loin, pour O’Connor. Au même titre que la nature incontrôlable et décousue de la course. Les Decathlon-AG2R La Mondiale ont beau aligner un bataillon costaud, ils ne peuvent pas non plus sauter sur tout le monde, comme on l’a vu dimanche, où Adam Yates et Richard Carapaz ont réussi à filer pour remonter au général. L’Équatorien peut être un poison, parce qu’il est ultra offensif, ingérable comme un pote qui aime bien la mailloche après quelques verres, et il y aura forcément dans cette Vuelta d’autres grandes échappées, d’autres missiles longue portée qui iront au bout, car c’est la manière de courir ici.

O’Connor n’a plus à se soucier de la chaleur, mais la deuxième semaine qui s’ouvre ce matin concentrera 20000m de dénivelé positif et trois nouvelles arrivées au sommet, à Manzaneda jeudi, au puerto de Ancares vendredi et à l’infernal Cuitu Negru (8,5km à 9,2 % de moyenne) dimanche. Ce nouveau morceau dira si le rêve de l’Australien de s’imposer à Madrid est toujours intact. Et si l’équipe Decathlon-AG2R La Mondiale peut toujours espérer être la première équipe française à remporter un grand Tour depuis la victoire de Z dans le Tour de France 1990 avec Greg LeMond.

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Campenaerts de retour chez Visma-Lease a bike

Victor Campenaerts se lance un nouveau défi à 32 ans. Spécialiste du contre-lamontre, discipline dans laquelle il est double champion d’Europe (2017 et 2018), le Belge a signé un contrat de trois ans avec Visma-Lease a bike, formation à laquelle il a appartenu en 2016 et 2017 sous le nom de Team LottoNL-Jumbo. Il quitte ainsi Lotto-Dstny après trois années passées au sein de l’équipe belge et au sein de laquelle il a remporté la 18e étape du Tour de France au mois de juillet entre Gap et Barcelonnette. « Nous connaissons toujours bien Victor grâce à son passage précédent dans l’équipe et nous sommes restés en contact depuis lors » , a déclaré le directeur sportif Grischa Niermann, dans un communiqué officiel hier. Nous le considérons comme un atout précieux pour l’équipe sur les Grands Tours en raison de son expérience et de ses capacités physiques. » Connu pour être un coureur offensif qui n’a pas peur de partir loin de l’arrivée, le Belge a également levé les bras sur une étape lors du Tour d’Italie en 2021.

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