Gaudu, rassurant « cauchemar »
David Gaudu avant le départ de la
deuxième étape de la Vuelta hier à Alba (Italie).
25 Aug 2025 - L'Équipe
P. Me., à Limone Piemonte
Le Breton a passé la journée à l’arrière, « tétanisé » par la pluie, puis il a remonté presque tout le monde pour s’offrir un podium très encourageant, lors de la première arrivée au sommet de la Vuelta.
Dans les bras de son staff, qui le couvrait de vêtements sitôt la ligne franchie, David Gaudu rouspétait : « Quelle journée cauchemardesque… » Un constat que balayait Brieuc Rolland, son jeune équipier (22 ans) arrivé une minute après et qui tapait chaleureusement dans le dos de son aîné. « Bravo gros, champion ! Le mec, il dit ça, n’importe quoi, t’es un malade ! Tu marches terrible ! Félicitations!»David Gaudu avant le départ de la deuxième étape de la Vuelta hier à Alba (Italie).
Un entrain justifié. Car le «cauchemar » du grimpeur de Groupama-FDJ s’est conclu par une troisième place au sommet de Limone Piemonte (Italie), où quelques Français avinés chantaient à la gloire de Thibaut Pinot sous le brouillard.
Mais pour comprendre la sale journée du Breton, il fallait regarder vers le ciel. Ou au sol. Partout, de l’eau. Version crachin ou tapis glissant qui transformait la route en patinoire. Et ravivaient de vilains souvenirs chez le coureur, du Dauphiné 2018 au dernier Giro en passant par le Tour 2020, autant de journées finies sur le toit à cause de la pluie.
« J’étais tétanisé toute l’étape, avouait Gaudu dans la charmante station de ski italienne. Je connais un peu les routes du Sud, on n’est pas loin de la maison (il vit à Menton) et je sais que, quand il pleut, c’est un peu une catastrophe, ça glisse. J’ai fait le pari de rester à l’arrière et de voir. Dans l’oreillette, on m’a dit d’aller chercher un résultat pour Guillaume (Martin-Guyonnet), je n’y ai pas cru jusqu’à ce qu’on tourne à droite (à 2 kilomètres de l’arrivée), je ne me sentais pas bien, mais au final, ça allait, donc je suis vraiment content.»
Le problème de Gaudu, cette saison, se situe autant dans la tête que dans les jambes, pas toujours au rendez-vous et, hier, il a ainsi peut-être réglé la première partie du problème. « La bonne nouvelle, c’est qu’il a réussi à switcher dans la montée, à être concentré sur l’arrivée, sur l’effort, appréciait Julien Pinot, entraîneur en chef au sein de la formation Groupama-FDJ. On le voyait remonter à chaque épingle un peu plus haut et aux 500 mètres, quand je l’ai vu se mettre en danseuse au moment où ça dégoupillait, je me suis dit “ah, je crois que c’était pas mal.” Ça va vraiment lui faire du bien psychologiquement, pour retrouver de la confiance car, physiquement, là, c’est reparti.»
Encore limité derrière Vingegaard et Ciccone
S’il n’a jamais pu déborder Jonas Vingegaard, vainqueur, et Giulio Ciccone (2e), supérieurs sur des raidards aussi punchy, le 4e coureur du Tour 2022 a dominé un paquet de clients, et la performance ne ment pas. Mais elle correspond à sa forme d’un jour, et le leader de 28 ans a connu trop de hauts et de bas rapprochés, cette année, pour s’enflammer.
Au Tour de l’Ain début août, il avait ainsi très bien commencé (deuxième de la 1re étape derrière son équipier Tom Donnenwirth) avant d’être «planté total», rappelait-il hier. « Mais ça fait du bien, ça peut me débloquer», espérait-il. «Il y a encore de la route, et l’abandon de Guillaume (voir ci-contre) nous plombe un peu, synthétisait Pinot, mais le bon résultat de David va nous aider à aller de l’avant. » Et va l’aider, lui, surtout.
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