La renaissance de Ciccone


Deux mois après sa lourde chute sur le Tour d’Italie, l’Italien de Lidl-Trek, rarement verni durant sa carrière, a remporté la Clásica San Sebastián hier, et rappelé tout son talent.

3 Aug 2025 - L'Équipe
PIERRE MENJOT

SAINT-SÉBASTIEN (PAYS BASQUE) – Peut-être est-ce sa bonne bouille souriante, ou la classe à l’italienne, toujours est-il que Giulio Ciccone portait très bien la txapela – grand béret basque remis au vainqueur – hier, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Et il l’a conservée jusqu’à sa conférence de presse, assis dans le siège du maire de San Sebastián (Eneko Goia). L’Italien faisait un joli lauréat de la Clásica, une course qu’il ne « pensai[t] pas être en mesure de gagner aujourd’hui (hier) », a-t-il avoué, mais où il a montré le coureur qu’il était quand la malchance ne s’acharne pas.

Le garçon des Abruzzes, 30 ans, ne s’imaginait pas victorieux car il revenait de deux mois sans compétition, après une lourde chute sur le Giro (14e étape), alors qu’il était 7e du général et en forme. Un coup du sort de plus pour le leader de Lidl-Trek, dont le talent aurait dû le conduire à jouer des tops 5 sur tous les Grands Tours sans tous ces contretemps qui font qu’en quatorze tentatives (6 abandons), il n’a jamais terminé dans le top 10. « Après la chute, ça n’a pas été facile de continuer avec le même moral, confiait-il. Mentalement, ç’a été vraiment difficile, pour moi et pour l’équipe. J’ai tout arrêté pendant deux semaines, jusqu’au moment où j’ai réalisé que je devais revenir plus fort qu’avant. Je remercie mon équipe, mes équipiers, car ils m’ont toujours poussé et soutenu. »

Pas habitué aux lauriers

Son directeur sportif, Markel Irizar, avait pris sa retraite il y a six ans sur la Clasica, presque à domicile pour lui, le Basque, mais c’est samedi, hier, qu’il a vécu« un rêve ».« Car Giulio gagne avec beaucoup de mérite, appuyait l’ ancien rouleur. Toute son année a été compliquée, il y a eu beaucoup de travail pour revenir et il mérite de profiter. “Cicco” est très fort, très tranquille, convaincu de ses qualités, il a fait tout ce qu’il devait faire et il a gagné en gérant très bien. Il arrive à maturité. Il est venu ici avec sa femme, avec qui il s’est marié il y a deux ans, et cela l’a fait grandir comme cycliste. »

Annabruna, miss Abruzzes 2017 et ancienne athlète (400 m haies, 800 m), semblait plus émue que son mari, avant d’observer, embarrassée, toutes les récompenses que le couple allait devoir ramener (trois bouquets, un petit tonneau de cidre, un trophée aux formes du Pays basque, un phare miniature). Avec douze victoires au palmarès, Ciccone n’a pas trop l’habitude des lauriers, et il s’en était ouvert en avril, après son étape remportée sur le Tour des Alpes, presque deux ans après son dernier succès – « Ce la faisait longtemps sans gagner, j’en avais vraiment besoin. »

Hier, il a remis ça en éteignant les pétards allumés par les UAE Isaac Del Toro et Jan Christen, et remis l’Italie au palmarès de la Clásica après Bugno, Chiappucci, Rebellin, Casagrande et Bettini, le dernier Transalpin à lever les bras, en 2003. «C’est un grand honneur d’être au milieu de tous ces champions», souriait-il. Un «coup de boost», selon Irizar, en vue de la Vuelta (du 23 août au 14 septembre), où Ciccone « verra jour après jour», disait le meilleur grimpeur du Tour 2023, conscient que tout ne dépend pas seulement de lui.

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