Ligue 1 : pourquoi Lucas Chevalier a séduit Luis Enrique et le PSG


Lucas Chevalier, le 13 août, lors de la finale de la 
Supercoupe de L’UEFA 2025, entre le PSG et Tottenham.

Sur le terrain et en dehors, le nouveau gardien parisien a tout pour plaire à l’entraîneur des champions d’europe, mais aussi à Didier Deschamps en équipe de France.

« Il a l’air d’avoir la tête bien faite, 
d’être bien entouré et d’être un bon mec (...). 
Son charisme va l’aider. 
Et c’est surtout un super gardien. 
Package complet ! 
Pour toutes ces raisons,
j’y crois beaucoup » 
   - Jérôme Alonzo Ancien gardien du PSG

16 Aug 2025 - Le Figaro
Christophe Remise

On cherchait un profil de gardien différent. » Interrogé avant la Supercoupe d’europe remportée face à Tottenham (2-2, 4-3 tab), mercredi dernier à Udine, Luis Enrique ne s’était pas caché. Au-delà des aspects contractuels, le coach espagnol a fait un choix sportif en privilégiant Lucas Chevalier à Gianluigi Donnarumma. Et ce, même si ce dernier est «l’un des meilleurs gardiens du monde», comme le reconnaît « Lucho », et qu’il a réalisé des performances « incroyables » jusqu’au sacre européen, dixit Marquinhos.

Reste à savoir ce qui plaît tant à Luis Enrique chez le natif de Calais, au point de laisser partir une pointure comme le portier italien de 26 ans. Plusieurs éléments, à commencer par le fait qu’il est français, ce qui est appréciable pour les listes UEFA. De plus, le nouveau numéro 30 parisien n’est pas aussi inexpérimenté que son jeune âge le laisse penser. Parmi les gardiens nés au XXIE siècle, c’est même celui qui présente le plus haut total de matchs joués dans le top 5 européen, lui qui disputera sa 100e rencontre de championnat de France ce dimanche (20 h 45), à Nantes, lors de la première journée de L1.

En outre, sa personnalité devrait rapidement lui permettre de séduire le Parc des Princes, mais aussi… les journalistes. Lucas Chevalier, un bon client. « Il y a trop d’interviews qui se ressemblent, assez inintéressantes. J’aime casser les codes. Si je calcule trop, je vais perdre ce que je suis », a-t-il raconté à L’équipe.

Tout ça, c’est bien beau. Mais le principal attrait de l’ex-lillois se situe évidemment dans ses aptitudes sur le pré. Ancien gardien du PSG, Jérôme Alonzo devine que Chevalier va « faire évoluer le jeu de l’équipe de manière significative parce qu’il a un très bon jeu au pied. Il a les trois relances, courtes, moyennes et longues. Il aime ça », décrypte-t-il, relevant que le Calaisien « a un jeu à risque. Parfois, il faudra accepter que ça se passe moins bien…» C’est le prix à payer. C’est naturel. Mais Luis Enrique en est bien conscient.

La relance, un point central dans la réflexion parisienne. Retour en arrière. Le 2 novembre 2024, Luis Enrique justifiait la titularisation de Matvey Safonov, recruté pour 20 millions d’euros l’été dernier, contre Lens (1-0). « Je savais qu’on aurait beaucoup de difficulté en raison de leur pressing très haut. Dans ce cas, le seul joueur libre est le gardien », analysait-il, ajoutant que «l’adversaire doit attaquer le gardien et ça permet de laisser un joueur libre sur le terrain ». Le portier international russe (14 sélections) apportait-il un vrai plus dans ce domaine ? Pas sûr… Lucas Chevalier, oui, pas de doute.

D’ailleurs, n’imaginez pas que la venue du Nordiste correspond à une envie impromptue. Le numéro 2 chez les Bleus est ciblé depuis longtemps, comme Le Figaro l’a appris. Au passage, il n’est pas interdit de penser que le PSG aurait quand même misé sur Chevalier si Donnarumma avait prolongé. Impossible de l’affirmer, mais certains éléments nous invitent toutefois à le penser. Clairement, c’est un choix, pas une opportunité de marché.

Dans la logique « luisenriquiesque », c’est très logique, même si on est en droit de penser, comme Alonzo, que « c’est quand même un club particulier avec les gardiens». Souvenons-nous d’ailleurs que Gigio Donnarumma était arrivé en 2021, alors que l’excellent Keylor Navas venait de prolonger. Lequel Navas avait pourtant aidé le PSG à se hisser en finale de C1 en 2020. Le Costaricien avait enfin stabilisé un poste marqué par diverses décisions hasardeuses sous QSI, des cohabitations contre-productives et autres paris ratés.

L’ancien portier parisien s’étonne par ailleurs de voir certains commentaires désobligeants au sujet de Donnarumma. «Les gens ont déjà oublié ce qu’il a fait ou je suis fou ? », souffle-t-il, devinant un «manque de considération » dans certains propos et soulignant la «force mentale» de l’italien.

« Si le PSG a soulevé sa première C1, c’est en grande partie grâce à lui », poursuitil, ajoutant aussitôt que « ça n’empêche pas de trouver Chevalier fantastique ».

Et, à ce sujet, Jérôme Alonzo ne voit « pas beaucoup de défauts » au joueur arrivé au centre de formation du Losc dès l’âge de 13 ans et lancé en professionnel en Ligue 2 sept ans plus tard, lors d’un prêt à Valenciennes. « Je ne peux dire que du bien de lui. Sur le jeu de gardien pur, même s’il est fantastique, je ne pense pas qu’il soit plus fort que Gigio. Mais il a tout. Il est très bon dans le domaine aérien, il a envie d’y aller. » Et de poursuivre : « Mon instinct me dit qu’il a tout pour réussir à Paris. Je ne le connais pas personnellement, mais il a l’air d’avoir la tête bien faite, d’être bien entouré et d’être un bon mec. C’est le gars que tu as envie d’avoir comme copain. C’est comme le pote avec qui tu joues le dimanche, mais en meilleur (rires). Son charisme va l’aider. Et c’est surtout un super gardien. Package complet ! Pour toutes ces raisons, j’y crois beaucoup. »

Il est toutefois impossible de prédire comment Lucas Chevalier va supporter la pression parisienne. Pas le même contexte que dans son cocon lillois… Surtout quand vous passez après un garçon comme Gianluigi Donnarumma. Sa première sortie en Rouge et Bleu, contre Tottenham, a globalement été positive… en oubliant sa boulette sur le deuxième but anglais. En attendant, le nouveau portier parisien « a passé tous les cuts jusqu’ici » au cours de sa carrière, rappelle Jérôme Alonzo, confiant.

Chevalier a donc tout pour plaire à Luis Enrique. Et à Didier Deschamps ? Appelé aux trois derniers stages, il a déjà été promu numéro 2 en sélection. « C’est l’avenir des Bleus », affirme Alonzo, qui estime qu’il « existe un scénario dans lequel il passe devant Mike Maignan d’ici au Mondial 2026 ». Et d’ajouter : « Le pire ennemi de Mike, c’est son physique. Au point de vue gardien, il est encore un peu au-dessus. Mais s’il ne fait pas une bonne saison, s’il fait des erreurs, s’il a des blessures… Si les dynamiques sont les mêmes, Didier aura un bon mal de tête », s’amuse-t-il, glissant que la concurrence ne peut que pousser Maignan.

Chaque chose en son temps. Avant de s’imaginer devant l’ex-titi Maignan, Chevalier doit déjà penser à convaincre sur les bords de la Seine. Et à rendre à Luis Enrique et aux décideurs parisiens la confiance qu’ils ont placée en lui. Les attentes sont énormes. Ça tombe bien, ses qualités le sont aussi. 

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