PSG : Warren Zaïre-Emery à la recherche du temps (de jeu) perd
« L’objectif, c’est de me remettre en confiance,
de prendre du plaisir et d’aller chercher ma place.
Je vais donner le meilleur de moi-même »
- Warren Zaïre-Emery
30 Aug 2025 - Le Figaro
Christophe Remise
Warren Zaïre-Emery, c’est l’histoire d’une « ascension précoce et fulgurante », dixit Didier Deschamps. Celle d’un gamin de Montreuil arrivé au PSG en 2014, régulièrement surclassé lors de sa formation et détenteur de plusieurs records de précocité depuis ses débuts en L1 à 16 ans, 4 mois et 29 jours à Clermont (0-5), en août 2022, sous Christophe Galtier. Symbole du nouveau PSG et devenu titulaire sous Luis Enrique, le poulain de Jorge Mendes intégrait le Top 5 des salaires du club en avril 2024. Conte de fées.
Et un coup d’arrêt. Convoqué sans discontinuer par Deschamps depuis novembre 2023, avec une première cape et un but face à Gibraltar (14-0), « WZE » ne figure pas sur la liste pour les prochains matchs contre l’ukraine (5 septembre) et l’islande (9 septembre). Le sélectionneur a multiplié les marques de considération, l’invitant à «garder confiance» et assurant qu’il n’est « pas inquiet pour lui ». « Il a tout pour lui et… devant lui », a-t-il lancé.
La raison de cette omission ? « Sa situation a évolué, mais c’était déjà (le cas) lors de la deuxième partie de la saison dernière au PSG, où il y a une concurrence très élevée. Il a eu moins de temps de jeu », a justifié « DD », soulignant que « ce n’est jamais l’idéal de moins jouer. Je ne vais pas dire qu’il est dans le dur, mais bon… Après, c’est lié aussi. Moins jouer, moins jouer les matchs importants, ça n’aide pas non plus. Il y a trois joueurs qui commencent plus les matchs que lui, même s’il est impliqué dans la rotation. »
Les trois joueurs en question se nomment Vitinha, Joao Neves et Fabian Ruiz. Trio gagnant en C1.
Comme le dit le coach Deschamps, il y aura toujours des minutes à grappiller ici et là dans les compétitions nationales et les matchs de moindre importance. Warren Zaïre-emery n’est pas au placard. Luis Enrique le cite d’ailleurs en « vrai exemple de ce que doit être un joueur du PSG » et lui « conseille de continuer comme ça », assurant que c’est «un vrai plaisir de l’avoir, c’est un joueur incroyable avec un comportement top. Il doit continuer à faire des efforts et viser à jouer plus. Il a la qualité, il a été, il est et il sera un joueur très important. C’est normal d’avoir des hauts et des bas dans une carrière, tu peux être à un haut niveau et jouer un peu moins ».
Le jeune (19 ans) international tricolore (7 sélections, 1 but) a d’ailleurs entamé les deux premiers matchs de la saison (Tottenham, Nantes)… en raison de la suspension de Joao Neves… Face à Angers (1-0), avec les trois larrons opérationnels, il a retrouvé son statut de remplaçant. À voir ce qu’il en sera à Toulouse ce samedi (21h05), pour la troisième journée de Ligue 1.
Mais jusqu’à nouvel ordre, c’est le trio «Viti»/neves/ruiz qui est appelé à jouer les gros matchs, notamment en Ligue des champions. L’intéressé avouait d’ailleurs après la rencontre face à Angers que « l’objectif, c’est de me remettre en confiance, de prendre du plaisir et d’aller chercher ma place. Je vais donner le meilleur de moi-même et reprendre confiance en moi, c’est ce que j’ai à faire ». Formé au club ou pas, symbole du PSG ou pas, Zaïre-emery ne doit en effet pas attendre de cadeau de la part de Luis Enrique, qui n’en fait jamais.
En fait, ce coup d’arrêt remonte bien plus loin que l’annonce de la liste de Deschamps, mercredi. Tout a déraillé en novembre 2024 et cette blessure à la cheville contre Gibraltar. Cheville qui lâchait de nouveau fin janvier, à Stuttgart (1-4). Fabian Ruiz intégrait le 11 et n’en sortait plus par la suite.
« Cette blessure avec les Bleus a freiné sa progression. Stuttgart ? Il n’était pas remis de la première», constate Luis Fernandez. « C’est à lui de retrouver son meilleur niveau», ajoute le consultant de bein Sports. Car oui, au-delà des qualités des trois titulaires du milieu parisien, Warren Zaïre-emery n’a jamais démontré avoir les facultés ou la forme nécessaire pour renverser la table depuis le début de l’année. « Il manque de confiance parce qu’il sait qu’il traverse une période délicate, on est tous passés par là. Quand on sort d’une blessure, on a toujours un manque de confiance », constate Luis Fernandez.
L’ancien capitaine et entraîneur du PSG n’est toutefois pas inquiet pour « WZE », dont il loue « l’attitude » et « la motivation », mettant en avant « son activité, l’intelligence dans ses déplacements, ses prises de balle. Il peut encore progresser. Et il a cette envie, on le sent. En plus, il est bien entouré. J’ai toujours aimé ce garçon, il me fait un peu penser à Mikel Arteta, que j’ai eu au PSG. Il ne fait pas de bruit. Dans ce cas, quand on ne pense qu’à travailler et à être présent sur le terrain, on ne peut que s’améliorer, progresser », jure-t-il.
Bonne nouvelle ? Luis Enrique fait de la concurrence un élément essentiel de son management. En clair, Warren Zaïre-emery a les cartes en main pour… rebattre les cartes. « S’il arrive à éliminer ses blessures, il va revenir, parce qu’il a tout dans sa tête. Et c’est un garçon sérieux », décrypte Luis Fernandez, assurant n’avoir « aucune inquiétude. Je ne me pose aucune question sur son style, son jeu, sa façon d’être. Ce garçon est promis à un bel avenir. Je le lui souhaite du fond du coeur. » Et d’ajouter : « Il va ressortir dans ce collectif, il va refaire surface, ne vous inquiétez pas. La saison est longue. Il ne faut pas le sous-estimer. Même si les trois autres sont bons, il peut l’être autant qu’eux. »
D’ici là, Warren Zaïre-emery devra « prendre son mal en patience » et travailler, saisir les opportunités. Même si c’est pour jouer… en tant qu’arrière droit. «Ils sont cinq ou six à pouvoir jouer au milieu, note Luis Fernandez. On ne peut pas savoir ce qui arrivera dans les mois à venir. Peut-être que le trio actuel sera encore au top. Peut-être aussi que ce sera parce que les autres les pousseront à être au top, c’est ça la concurrence. Ça crée une stimulation, c’est toujours positif… si tout le monde la comprend et la gère bien. Dans tous les cas, ils vont tous jouer. ». Charge à Warren Zaïre-Emery de se rendre à nouveau indispensable.
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