Seixas pile à l’heure


Seixas à toute allure

Même pas au meilleur de sa forme, le jeune Français a remporté le Tour de l’Avenir, qui fut une épreuve aussi physique que mentale. Un point de passage important dans son apprentissage.

"C’est ça le sport, aujourd’hui (hier), j’étais dans le dur, 
c’était serré, ça m’a permis de me battre jusqu’à la fin, 
d’avoir des moments difficiles dans la tête"
   - PAUL SEIXAS

30 Aug 2025 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL ALEXANDRE ROOS

LA ROSIÈRE (SAVOIE) – Il y a sa bouille de lycéen, cette silhouette filiforme et la démarche insouciante de ceux qui n’ont pas encore été cabossés par la vie, et puis les manières méticuleuses des aînés, ces sourcils fournis de vieux sage qui lui donnent de l’âge et de la profondeur et ces yeux qui jamais ne quittent ceux de son interlocuteur. Hier, alors qu’il venait d’écraser le contre-la-montre et d’empocher le Tour de l’Avenir, Paul Seixas aurait pu se laisser bercer d’une joie sans réserve, celle des bonheurs quand on a 18ans, mais à peine avait-il lâché un «Putain!» jubilatoire qu’il avait rebasculé dans le pragmatique «Veste! Veste!» dans l’aire d’arrivée, soucieux de se protéger, lui qui tousse comme un fumeur de Gitanes depuis deux semaines. La veste ne venait pas. « Les gars!» , balança-t-il sur un ton réprobateur. La veille, battu par Jarno Widar à Tignes, on l’avait deviné bouillant à l’intérieur, la frustration et la déception le rongeaient, mais à l’extérieur il avait disséqué à la disqueuse sa performance, froid comme un légiste. Il n’avait pas été à son niveau, il avait été battu par plus fort, il n’y avait pas d’excuses à chercher, point.

Ce Tour de l’Avenir était un défi pour Paul Seixas, parce qu’il le mettait dans une situation d’inconfort. Un entre-deux entre sa vie d’avant et celle d’aujourd’hui, un monde où les règlements lui donnent un droit d’entrée, mais auquel il n’appartient plus vraiment, un rite de passage entre les années juniors où il explosait tout le monde et les pros où depuis début janvier, comme il l’expliquait hier, il «arrive sans pression». Qu’il le remporte ou pas, l’Avenir était un point de passage incontournable. Alors, pouvoir « remporter la plus belle course Espoirs » neuf ans après David Gaudu, sans doute «la seule de (sa) vie» , «c’est magnifique » , comme l’apprécia hier Paul Seixas, mais tout ce qu’il a pu glaner tout autour aura été tout aussi important. De devoir assumer le statut de favori face à une concurrence plus âgée, souvent mieux préparée que lui. «Il s’est mis un peu en difficulté de s’aligner sur une course U23 dans une condition qui n’est pas celle qu’il avait au Dauphiné et où il sait très bien que tout le monde va l’attendre au tournant, exposait François Trarieux, le directeur sportif de l’équipe de France. Je lui ai dit qu’il avait gagné beaucoup plus jeune parce qu’il avait une classe au-dessus, quelque part avec beaucoup de facilité, mais là il avait face à lui des coureurs qui étaient prêts, qui avaient envie de battre Paul Seixas, et ça l’a aussi amené dans une situation difficile.»

À tel point qu’il se mit à douter, incapable de faire des différences dans les cols, battu dans les finals par le punch de Widar. «C’est encore plus beau de gagner de cette manière, appréciait Seixas hier soir. C’est ça le sport, aujourd’hui (hier) j’étais dans le dur, c’était serré, ça m’a permis de me battre jusqu’à la fin, d’avoir des moments difficiles dans la tête. Tu te dis : est-ce que j’ai le niveau pour gagner? Même avant la course, je me demandais si je devais vraiment venir au vu de mes stats à l’entraînement. Le mot d’ordre, c’est la résilience. Les ressources mentales que j’ai dû aller chercher, les moments de doute, la difficulté, ce statut de favori qu’il fallait que j’assume sans être à 100 %, sans être plus fort que les autres. Mais ça ne vient pas seul non plus, le staff m’a mis dans de telles conditions, la seule chose que j’avais envie de donner était de mettre la balle au fond, peu importaient les pressions.»

Seixas et ses équipiers ont manoeuvré avec panache, agressifs, parfois trop, mais le Tour de l’Avenir est aussi le lieu pour cela, surtout sans les oreillettes. « Je voulais courir comme ça, ce n’est pas une occasion que j’ai souvent chez les pros», expliquait le leader des Bleuets. « Il a retrouvé du pétillant dans son vélo», relayait Trarieux. Jeudi, ils avaient tenté de dynamiter la montée vers Tignes avec Maxime Decomble, alors que le staff leur avait demandé d’attendre, pour préserver le maillot jaune du Provençal. L’impatience les avait fait dégoupiller. Le soir, un débriefing d’une demiheure eut lieu autour de la table de massage à propos de cette erreur. « Cette volonté de gagner, il faut qu’il arrive à la maîtriser, et il a compris, on en a beaucoup discuté, raconte François Trarieux. Paul n’est pas encore un coureur qui est complètement formé, il lui faut du temps et une étape comme jeudi peut faire partie des moments dont il se souviendra. Il n’était pas le plus fort, il s’est peut-être, pas surestimé, mais il a fait son truc en mode je vais les faire payer. Il a toujours été supérieur physiquement, mais là il se rend compte que plus il va monter en niveau, plus ça va se resserrer.»

Rendez- vous au Mondial au Rwanda avec les Élite

Seixas ne cherchait pas à fuir : « J’ai essayé de courir en favori, je me suis fait battre, ça arrive, j’ai fait des petites erreurs, ça arrive aussi, ça fait partie de l’apprentissage.» Il a aussi dû partager les responsabilités avec Maxime Decomble, alors que les Bleuets ont gardé le maillot jaune du début à la fin de l’épreuve. «Déjà il a dû accepter de lâcher le maillot, relève Trarieux, de le laisser à un équipier, c’est un acte collectif important. Ça veut dire qu’il lui fait confiance et lui donne une opportunité de se mettre en lumière. C’est ça qui est beau.»

Hier matin, on a pu voir Decomble s’agacer dans le col du PetitSaint-Bernard, notamment dans la descente, où Seixas menait le groupe des favoris au moment même où son équipier tentait de rentrer. Mais les deux en ont discuté tout de suite après l’étape, et Seixas expliqua qu’au contraire il tentait de freiner le tempo. Il n’a d’ailleurs pas manqué de remercier Decomble et tous les autres pour leur boulot, leur soutien. Ces derniers ont gagné Tignes hier soir pour un stage en altitude avec le Mondial, mais ils se retrouveront tous au Rwanda. Simplement, Paul Seixas devrait être dans la sélection des grands, celle de Thomas Voeckler, pour la suite de son apprentissage. Le Tour de l’Avenir, c’est déjà l’ancien monde.


***

Seixas è puntuale

Seixas a tutta velocità

Pur non essendo al meglio della forma, il giovane francese ha vinto il Tour de l'Avenir, una gara impegnativa dal punto di vista sia fisico sia mentale. 
Una tappa importante nel suo percorso di apprendimento.

"Questo è lo sport, oggi (ieri) è stata dura,
è stata una gara serrata, che mi ha permesso di lottare fino alla fine,
di affrontare momenti difficili dal punto di vista mentale"
   - PAUL SEIXAS

30 agosto 2025 - L'Équipe
DEL NOSTRO INVIATO SPECIALE ALEXANDRE ROOS

LA ROSIÈRE (SAVOIA) – Ha il viso da liceale, il fisico esile e l'andatura spensierata di chi non è ancora stato segnato dalla vita, ma anche i modi meticolosi degli anziani, le sopracciglia folte di un vecchio saggio che gli conferiscono età e profondità e quegli occhi che non abbandonano mai quelli del suo interlocutore. Ieri, dopo aver stravinto la cronometro e aver conquistato il Tour de l'Avenir, Paul Seixas avrebbe potuto lasciarsi andare a una gioia senza riserve, quella che si prova quando si hanno 18 anni, ma appena ha esclamato un gioioso «Cazzo!», è tornato pragmatico: «Giacca! Giacca!», preoccupato di proteggersi, lui che da due settimane tossisce come un fumatore di Gitanes. La giacca non arrivava. «Ragazzi!», ha detto con tono di rimprovero. Il giorno prima, battuto da Jarno Widar a Tignes, lo avevamo immaginato ribollente dentro, divorato dalla frustrazione e dalla delusione, ma all'esterno aveva analizzato la sua prestazione con freddezza, come un medico legale. Non era stato all'altezza, era stato battuto da uno più forte, non c'erano scuse da cercare, punto.

Il Tour de l'Avenir era una sfida per Paul Seixas, perché lo metteva in una situazione di disagio. Un limbo tra la sua vita precedente e quella attuale, un mondo in cui le regole gli danno diritto di accesso, ma al quale non appartiene più veramente, un rito di passaggio tra gli anni da junior, in cui sbaragliava tutti, e quelli da professionista, in cui dall'inizio di gennaio, come ha spiegato ieri, «arriva senza pressione». Che l'avesse vinto o no, l'Avenir era un passaggio obbligato. Quindi, poter «vincere la più bella gara Espoirs» nove anni dopo David Gaudu, senza dubbio «l'unica della (sua) vita», «è magnifico», come ha apprezzato ieri Paul Seixas, ma tutto ciò che ha potuto raccogliere intorno a sé è stato altrettanto importante. Dover assumere il ruolo di favorito di fronte a concorrenti più anziani, spesso meglio preparati di lui. «Si è messo un po' in difficoltà schierandosi in una gara U23 in condizioni diverse da quelle che aveva al Dauphiné e dove sapeva benissimo che tutti lo avrebbero aspettato al varco», ha spiegato François Trarieux, direttore sportivo della nazionale giovanile francese. «Gli ho detto che aveva vinto molto più giovane perché era di una classe superiore, in un certo senso con molta facilità, ma lì aveva di fronte corridori che erano pronti, che volevano battere Paul Seixas, e questo lo ha messo in una situazione difficile».

Al punto che ha iniziato a dubitare, incapace di fare la differenza nei passi, battuto nei finali dalla grinta di Widar. «È ancora più bello vincere in questo modo», ha commentato Seixas ieri sera. «Questo è lo sport, oggi (ieri) è stata dura, è stata una gara serrata, che mi ha permesso di lottare fino alla fine, di affrontare momenti difficili nella mia testa. Ti chiedi: ho il livello per vincere? Anche prima della gara, mi chiedevo se dovessi davvero partecipare, visti i miei valori in allenamento. La parola d'ordine è resilienza. Le risorse mentali che ho dovuto trovare, i momenti di dubbio, la difficoltà, lo status di favorito che dovevo assumermi senza essere al 100%, senza essere più forte degli altri. Ma non è venuto da solo, lo staff mi ha messo in queste condizioni, l'unica cosa che volevo fare era dare il massimo, indipendentemente dalla pressione».

Seixas e i suoi compagni di squadra hanno manovrato con brio, in modo aggressivo, a volte anche troppo, ma il Tour de l'Avenir è anche il luogo adatto per farlo, soprattutto senza le radioline. «Volevo correre così, non è un'occasione che mi capita spesso tra i professionisti», ha spiegato il leader dei Bleuets (gli Azzurrini, ndr). «Ha ritrovato la brillantezza in bicicletta», ha riferito Trarieux. Giovedì avevano cercato di dinamitare la salita verso Tignes con Maxime Decomble, mentre lo staff aveva chiesto loro di aspettare, per preservare la maglia gialla del provenzale. L'impazienza li aveva fatti esplodere. La sera, intorno al lettino dei massaggi, si è tenuta una riunione di mezz'ora per discutere di quell'errore. «Deve imparare a controllare questa voglia di vincere, e lui lo ha capito, ne abbiamo discusso a lungo», racconta François Trarieux. «Paul non è ancora un corridore completamente formato, ha bisogno di tempo e una tappa come quella di giovedì può essere uno di quei momenti che ricorderà. Non era lui il più forte, forse non si è sopravvalutato, ma ha fatto la sua parte con l'atteggiamento di chi vuole farla pagare. È sempre stato superiore fisicamente, ma ora si rende conto che più salirà di livello, più la competizione si farà serrata».

Appuntamento ai Mondiali in Ruanda con gli Elite

Seixas non ha accampato scuse: «Ho cercato di correre da favorito, sono stato battuto, succede, ho commesso piccoli errori, succede anche questo, fa parte dell'apprendimento». Ha anche dovuto condividere le responsabilità con Maxime Decomble, mentre i Bleuets hanno mantenuto la maglia gialla dall'inizio alla fine della gara. «Ha già dovuto accettare di cedere la maglia, sottolinea Trarieux, di lasciarla a un compagno di squadra, è un atto collettivo importante. Significa che si fida di lui e gli dà l'opportunità di mettersi in luce. È questo il bello».

Ieri mattina abbiamo visto Decomble innervosirsi sul colle del Petit-Saint-Bernard, in particolare nella discesa, dove Seixas guidava il gruppo dei favoriti proprio mentre il suo compagno di squadra cercava di rientrare. Ma i due ne hanno discusso subito dopo la tappa e Seixas ha spiegato che, al contrario, stava cercando di rallentare il ritmo. Non ha mancato di ringraziare Decomble e tutti gli altri per il loro lavoro e il loro sostegno. Questi ultimi sono arrivati ieri sera a Tignes per uno stage in altitudine con la Mondial, ma si ritroveranno tutti in Ruanda. Semplicemente, Paul Seixas dovrebbe essere nella selezione dei grandi, quella del Ct Thomas Voeckler, per il proseguimento del suo apprendistato. Il Tour de l'Avenir è già il mondo di ieri.

***

Seixas avec les Bleus au Mondial

31 Aug 2025 - L'Équipe

Paul Seixas, vainqueur du Tour de l'Avenir vendredi, devrait figurer dans la sélection pour les Championnats du monde au Rwanda (21-28 septembre), donnée dans quelques jours. Le Lyonnais, champion du monde du chrono en juniors l'an dernier, disputerait la course en ligne Élite, le 28 septembre, quatre jours après avoir fêté ses 19 ans. Il devrait aussi participer aux Championnats d'Europe en Drôme-Ardèche (1er-5 octobre).

« Pour moi, c'est un coureur sélectionnable, je me fous de son âge, estimait le sélectionneur Thomas Voeckler en juin dernier, dans la foulée de son Dauphiné réussi (8e). Le parti est de faire ce qui est le mieux pour lui et pour les intérêts de l'équipe de France, sans forcément penser à court terme. Mon travail est aussi de travailler en concertation avec les gens qui l'entourent. »

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