DONCIC - Sifflet coupé


Maltraité par les arbitres, le meilleur marqueur de l’Euro est éliminé après la défaite de la Slovénie contre les champions du monde allemands. 
Non sans avoir livré une nouvelle démonstration à 39 points.

11 Sep 2025 - L'Équipe
YANN OHNONA

Il a terminé la rage dans les yeux, apostrophant les arbitres dans un argot qu’on imagine fleuri, postillonnant sa haine et son impuissance sur le parquet de l’Arena Riga. Sa Slovénie était en train d’y glisser pour de bon, face au champion du monde allemand (91-99). Les derniers feux du maestro, un step-back à 3 points ressorti du cercle après en avoir effleuré la filoche, et un lay-up manqué, s’étaient éteints. Après une soirée surréaliste, conclue avec 39 points au compteur – record pour un quart à l’Euro –, Dončić, champion d’Europe 2017, éliminé pour la deuxième fois de rang au stade des quarts de finale, a dû se rendre à l’évidence. La Mannschaft retrouvera demain en demi-finales la horde de loups finlandais de Lauri Markkanen, qui a croqué le bourreau des Bleus, l a Géorgie (93-79).

Le meneur des LA Lakers (1,98 m, 26 ans) aurait bien mérité une faute technique pour ses contestations en fin de rencontre. Mais les arbitres n’ont jamais osé siffler la sanction qui aurait valu expulsion au meilleur marqueur de l’Euro (34,7 points par match, le seul à avoir fait mieux sur un tournoi est Nikos Galis avec 37 en 1987 et 35,6 en 1989).

Il en avait fallu bien moins, quelques poignées de secondes après l’entre-deux, pour lui adresser la première, coup de sifflet inutile et prématuré de la part d’officiels voulant marquer leur territoire, qui colla à Dončić comme un sparadrap toute la soirée. Sanctionné à la 5eminute, à la 18e, puis surtout à la 23e sur une offensive imaginaire, le Mozart slovène a dû réciter sa partition sans filet, l’épée de Damoclès de l’exclusion planant sur chacun de ses mouvements.

Un contexte qui rend son récital encore plus impressionnant, alors que sa Slovénie, moins clinquante que ces dernières années, a offert un visage héroïque et résilient autour de Klemen Prepelic (13 points), Gregor Hrovat (11) et Alen Omic (5 rebonds dont 3 offensifs et 7 points). « J’ai pris une technique après deux minutes pour avoir dit “bonjour”, mais OK… », glissera l’intéressé, ironique. « Ce n’est pas du basket-ball, se révoltait après-coup Omic. Notre meilleur joueur, qui est aussi le meilleur du tournoi, n’est pas protégé comme il se doit. Tout le monde vient ici pour voir Luka. Nous ne pouvons pas jouer ainsi. C’est pour ça qu’on a perdu. Ils obtiennent 40 lancers francs (37) sur 99 points. Nous venons nous battre pour notre pays, nous passons deux mois loin de nos familles... Pour finir comme ça ? On aurait dû gagner ce match. Ce n’est pas acceptable. »

Le travail de la star slovène n’a pas suffi

Suffisants et passifs en défense, les Allemands ont regardé la Slovénie prendre les devants, jusqu’à compter 13 longueurs d’avance (21-34, 11e), mue par sa croyance en l’exploit et en son guide, 22 points au break. Le score encore à l’équilibre (17-17), Dončić, en guise dehorsd’oeuvre, avait balancé à une main une bombinette du milieu du terrain pendant un arrêt de jeu. Dans la foulée, rendu fou par le couperet arbitral, il enchaînait avec une facilité déconcertante les step-backs à 3 points, les passes lumineuses en contre-attaque et les agressions du cercle avec une maîtrise aussi fluide que sa silhouette amincie. Ses saillies maintenaient la tête des Allemands sous l’eau (61-68, 27e) et le tir à 3 points de Prepelic (64-73, 29e) semblait avoir donné l’ascendant. Sans une séquence miraculeuse, qui vit les Slovènes manquer deux tentatives longue distance, suivies d’une prière de la ligne médiane au buzzer du troisième quart signée Tristan Da Silva (70-74, 30e), puis d’un shoot à 3 points sur un pied d’Andreas Obst (77-74, 32e), l’Allemagne aurait peut-être sombré. Dončić (39 points, 11/25, 19 rebonds, 7 passes) a poursuivi son travail de sape, au fade-away sur un pied comme Dirk Nowitzki, ou derrière la ligne de réparation. En vain, alors que la connexion Franz Wagner-Daniel Theis fonctionnait à plein (38 points, 16 rebonds, 6 passes cumulés).

« Je pourrais parler des choses étranges qui se sont passées dès la première minute. Je ne veux pas me concentrer là-dessus, car cela dévaloriserait ce que les joueurs ont fait sur le terrain pendant tout cet été. Qu’on nous manque ainsi de respect fait mal. Parce que je vois la souffrance dans notre vestiaire. Nous étions la meilleure équipe ce soir », concluait, amer, Aleksander Sekulic, l’entraîneur d’une Slovénie meurtrie.

***

La Finlande dans le dernier carré

11 Sep 2025 - L'Équipe
Y. O. (avec L. P.)

L’équipe de Lassi Tuovi a triomphé de la Géorgie hier à Riga (93-79) et décroché la première demi-finale d’un Euro de son histoire. La Géorgie n’a tenu tête que pendant les sept premières minutes de la première période (12-12). Ensuite, « Susijengi », le gang des loups, a réalisé un véritable festival offensif pour prendre le large en fin de premier quart-temps (28-15) et accentuer son avance avant la pause (57-40). « On doit être fiers de ce qu’on accomplit au fil des années, d’avoir battu la Serbie en huitièmes (86-92), a déclaré l’entraîneur, ému. Il n’y a pas si longtemps, le basket n’était pas si énorme en Finlande. Je me souviens quand, avec Mikael Jantunen, nous jouions la Coupe Stankovic en Chine, à Okinawa pendant le Covid… Je suis heureux pour ces joueurs et ce staff, qui ont tant travaillé pour qu’on en arrive là, et qui vont avoir l’opportunité de vivre ces moments. Ils le méritent tellement. » La Finlande affrontera l’Allemagne demain.

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