Toujours sous surveillance
Le Maillot rouge, Jonas Vingegaard, et son dauphin au général,
João Almeida, hier sur la 17e étape de la Vuelta.
Alors que le peloton, uni, avait menacé de tout arrêter en cas de mise en danger des coureurs, la Vuelta a connu hier, après plusieurs jours de tumulte, une étape plus tranquille avec la victoire de Giulio Pellizzari.
“Les derniers jours ont été difficiles
et c’est aussi la vulnérabilité d’une course cycliste.
Mais je pense que tout le monde fait
de son mieux pour assurer la sécurité des coureurs"
- GRISCHA NIERMANN, DIRECTEUR
SPORTIF DE VISMA-LEASE A BIKE
11 Sep 2025
L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS (avec Th. P.)
EL MORREDERO (ESP) – Il ne s’est rien passé, hier, sur la Vuelta. L’étape est allée au bout, il y eut même un vainqueur, Giulio Pellizzari (Red Bull-Bora-hansgrohe), sa première victoire professionnelle à 21 ans, « le plus beau moment de [sa] carrière » . Pourtant, la journée avait débuté, sous la pluie, avec les esprits marqués par le bazar de la veille et la nouvelle menace d’une dernière ascension escamotée en raison du vent et/ ou des contestations pro-palestiniennes ( « maintenant, on a deux raisons de ne plus y aller» , glissait, perfide, un directeur sportif).
Non seulement le soleil est revenu, mais le vent n’a pas empêché le peloton d’escalader El Morredero, transformé par les incendies de cet été en Etna, un immense bloc de charbon et de suie où vos pas font craqueler les végétaux carbonisés. À l’issue de cette étape, loin des seules considérations sportives, ce paysage de dévastation, à la fois sublime et dramatique, n’a pas échappé aux coureurs. Sepp Kuss (« Tu as vu les paysages incendiés ? ») et Ben Tulett, son coéquipier chez Visma, (« Oui et on sentait encore les odeurs de brûlé ») échangeaient leur ressenti balayés par les rafales comme ils l’avaient fait le matin, donc, quand le syndicat des Cyclistes professionnels associés (CPA) les avaient sondés comme tous leurs congénères sur la marche à tenir en cas de nouvelle interruption de la course.
À la majorité, ils avaient voté pour un arrêt définitif de l’épreuve ibérique, usés de ne pas savoir où la gagne se jouerait, inquiets aussi pour leur sécurité puisque des gestes obscènes (doigts d’honneur, salut nazi) et inscriptions sur la route (croix gammée) accompagnent dorénavant l a grande caravane de la Vuelta.
Hier, excepté un groupe de quelques dizaines d’opposants à la présence d’Israel Premier Tech, situés en contrebas du château des Templiers de Ponferrada, aucun débordement n’a été constaté. Le coureur espagnol Marc Soler (UAE Emirates-XRG) a rappelé que « la seule chose que nous demandons, c’est avant tout d’essayer de rendre notre travail aussi sûr que possible. Nous voulons arriver à Madrid (dimanche pour la dernière étape), mais avec la certitude qu’il n’y aura pas d’incident en chemin. Ce n’est pas une situation facile, mais les organisateurs nous ont déjà dit qu’ils feraient tout leur possible ».
Même ligne bienveillante adoptée par Grischa Niermann, le directeur sportif de Visma-Lease a bike: «Les derniers jours ont été difficiles et c’est aussi la vulnérabilité d’une course cycliste. Mais je pense que tout le monde fait de son mieux pour assurer la sécurité des coureurs et la bonne tenue de la course. Je suis content que la journée se soit terminée sans incident, et j’espère, je prie, que nous puissions continuer comme ça jusqu’à Madrid.»
Dans les faits, les organisateurs ne peuvent pas exclure Israel-Premier Tech
La question de rallier la capitale n’était donc pas une idée en l’air, elle avait infusé les esprits depuis les premières tensions à Bilbao alors que le chrono du jour, à Valladolid, concentre toujours les inquiétudes (prévu d’une longueur de 27,2 km, il a été ramené à 12,2 km) et les effectifs: 450 agents des forces et corps de sécurité de l’État, selon le gouvernement de la province.
Reste que le problème de fond semble inextricable entre des organisateurs qui, dans les faits, ne peuvent pas exclure Israel-Premier Tech, laquelle n’aurait aucun intérêt de céder à la pression populaire espagnole, politique aussi, en quittant la course. Les règlements n’éclairent pas plus le chemin. Dans celui de la Vuelta, le point 6 de l’alinéa 3 sur les exclusions de coureurs ou équipes n’offre pas à l’organisation des critères juridiques précis pour demander le départ de la formation de Sylvan Adams, autre que le « préjudice à l’image ou la réputation du cyclisme, de l’organisateur ou de la course» , sujet à interprétation et qui relève plus de la politique. Pas plus que les «infractions à la loi espagnole» , une «tenue indécente ou comportement inconvenant» du présent article ne se rapprochent du contexte de cette Vuelta.
L’Union Cycliste Internationale (UCI) pourrait aussi prendre une décision, que l’organisation de la Vuelta appliquerait. Cependant, son règlement dit la même chose que celui du Tour d’Espagne, mais en indiquant que c’est à l’organisateur qu’incombe la décision finale. Le 3septembre, après les incidents à Bilbao, l’UCI avait publié un communiqué, sa seule prise de parole depuis le début de la Vuelta, réaffirmant « son attachement à la neutralité politique, à l’indépendance et à l’autonomie du sport, conformément aux principes fondateurs du Mouvement olympique ». Contactée ces derniers jours, la Fédération a plusieurs fois rappelé qu’elle s’en tenait à son communiqué initial. Toujours maillot rouge (il a repris deux secondes sur la ligne à João Almeida, hier), Jonas Vingegaard, lui non plus, n’a pas varié dans ses déclarations et confirmé son adhésion à la décision du peloton de se retirer de la Vuelta en cas de mise en danger des coureurs : « Dans le cyclisme, ces dernières années, nous avons rencontré un problème majeur: les équipes et les coureurs n’ont pas réussi à s’unir. Nous devons veiller à ce que, lorsque la majorité prend une décision, tout le monde la respecte. Nous devons nous serrer les coudes.» Jusqu’à Madrid, si tout va bien.
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La maglia rossa, Jonas Vingegaard, e il suo secondo in classifica generale,
João Almeida, ieri durante la 17a tappa della Vuelta.
Sempre sotto sorveglianza
Vingegaard: «Dobbiamo restare uniti»
Mentre il gruppo, unito, aveva minacciato di interrompere la gara in caso di pericolo per i corridori, ieri, dopo diversi giorni di tumulti, la Vuelta ha vissuto una tappa più tranquilla con la vittoria di Giulio Pellizzari.
«Gli ultimi giorni sono stati difficili
e questo è anche il lato vulnerabile di una gara ciclistica.
Ma penso che tutti stiano facendo
del loro meglio per garantire la sicurezza dei corridori»
- GRISCHA NIERMANN, DIRETTORE
SPORTIVO DI VISMA-LEASE A BIKE
11 settembre 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS (con Th. P.)
EL MORREDERO (ESP) – Ieri alla Vuelta non è successo nulla. La tappa è andata avanti, c'è stato persino un vincitore, Giulio Pellizzari (Red Bull-Bora-hansgrohe), alla sua prima vittoria da professionista a 21 anni, «il momento più bello della [sua] carriera». Eppure la giornata era iniziata sotto la pioggia, con gli animi segnati dal caos del giorno precedente e dalla nuova minaccia di un'ultima salita annullata a causa del vento e/o delle proteste filopalestinesi («ora abbiamo due motivi per non andarci», ha sussurrato perfidamente un direttore sportivo).
Non solo è tornato il sole, ma il vento non ha impedito al gruppo di scalare El Morredero, trasformato dagli incendi di quest'estate in un Etna, un immenso blocco di carbone e fuliggine dove i passi fanno scricchiolare la vegetazione carbonizzata. Al termine di questa tappa, al di là delle considerazioni puramente sportive, questo paesaggio di devastazione, al tempo stesso sublime e drammatico, non è sfuggito ai corridori. Sepp Kuss («Hai visto i paesaggi incendiati?») e Ben Tulett, suo compagno di squadra alla Visma, («Sì, e si sentiva ancora l'odore di bruciato») hanno condiviso le loro impressioni, spazzati dalle raffiche di vento, come avevano fatto quella mattina, quando l'Associazione dei Corridori Professionisti (CPA) li aveva intervistati, come tutti i loro colleghi, sulla linea da tenere in caso di una nuova interruzione della gara.
La maggioranza aveva votato per una sospensione definitiva della gara iberica, stanchi di non sapere dove si sarebbe giocata la vittoria, preoccupati anche per la propria sicurezza, dato che gesti osceni (dito medio alzato, saluto nazista) e scritte sulla strada (svastiche) accompagnano ormai la grande carovana della Vuelta.
Ieri, ad eccezione di un gruppo di alcune decine di oppositori alla presenza della squadra Israel-Premier Tech, piazzatosi ai piedi del castello dei Templari di Ponferrada, non si sono verificati episodi di violenza. Il corridore spagnolo Marc Soler (UAE Emirates-XRG) ha ricordato che «l'unica cosa che chiediamo è soprattutto cercare di rendere il nostro lavoro il più sicuro possibile. Vogliamo arrivare a Madrid (domenica per l'ultima tappa), ma con la certezza che non ci saranno incidenti lungo il percorso. Non è una situazione facile, ma gli organizzatori ci hanno già detto che faranno tutto il possibile».
Stessa linea benevola adottata da Grischa Niermann, direttore sportivo della Visma-Lease a bike: «Gli ultimi giorni sono stati difficili e questo è anche il lato vulnerabile di una gara ciclistica. Ma penso che tutti stiano facendo del proprio meglio per garantire la sicurezza dei corridori e il buon svolgimento della gara. Sono contento che la giornata si sia conclusa senza incidenti e spero, prego, che potremo continuare così fino a Madrid".
In realtà, gli organizzatori non possono escludere la Israel-Premier Tech
La questione di non poter raggiungere la capitale non era quindi un'idea campata in aria, ma aveva permeato gli animi sin dalle prime tensioni a Bilbao, mentre la cronometro di oggi, a Valladolid, continua a concentrare le preoccupazioni (prevista per una lunghezza di 27,2 km, è stata ridotta a 12,2 km) e le forze dell'ordine in campo: 450 fra agenti di polizia e dei corpi di sicurezza dello Stato, secondo il governo della provincia.
Resta il fatto che il problema di fondo sembra irrisolvibile tra gli organizzatori che, di fatto, non possono escludere la Israel-Premier Tech, la quale non avrebbe alcun interesse a cedere alle pressioni popolari spagnole, anche politiche, abbandonando la gara.
Il regolamento non chiarisce ulteriormente la situazione. Nel regolamento della Vuelta, il punto 6 del paragrafo 3 sulle esclusioni di corridori o di squadre non fornisce all'organizzazione criteri giuridici precisi per richiedere l'esclusione della squadra del patron (israelo-canadese, ndr) Sylvan Adams, se non il «pregiudizio all'immagine o alla reputazione del ciclismo, dell'organizzatore o della gara», soggetto a interpretazione e che rientra più nell'ambito politico. Né le «violazioni della legge spagnola» né il «comportamento indecente o scorretto» di cui al presente articolo si avvicinano al contesto di questa Vuelta.
Anche l'Unione Ciclistica Internazionale (UCI) potrebbe prendere una decisione, che verrebbe applicata dall'organizzazione della Vuelta. Tuttavia, il suo regolamento riporta lo stesso testo di quello del Giro di Spagna, precisando però che la decisione finale spetta all'organizzatore. Il 3 settembre, dopo gli incidenti di Bilbao, l'UCI ha pubblicato un comunicato, l'unico suo intervento dall'inizio della Vuelta, ribadendo «il proprio impegno a favore della neutralità politica, dell'indipendenza e dell'autonomia dello sport, in conformità con i princìpi fondatori del Movimento Olimpico».
Contattata in questi ultimi giorni, la Federazione internazionale ha ribadito più volte di attenersi al proprio comunicato iniziale. Sempre in maglia rossa (ieri ha guadagnato due secondi su João Almeida al traguardo), neanche Jonas Vingegaard ha cambiato le sue dichiarazioni e ha confermato la sua adesione alla decisione del gruppo di ritirarsi dalla Vuelta in caso di pericolo per i corridori: «Nel ciclismo, negli ultimi anni, abbiamo incontrato un problema importante: le squadre e i corridori non sono riusciti a unirsi. Dobbiamo fare in modo che, quando la maggioranza prende una decisione, tutti la rispettino. Dobbiamo restare uniti». Fino a Madrid, se tutto andrà bene.
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