HAALAND - « Cyborg » attentif


Erling Haaland a ouvert le score en trompant le gardien de Naples 
Vanja Milinkovic-Savic, le 18 septembre à Manchester (2-0).

Souvent caricaturé en buteur obsédé par ses stats, Erling Haaland a affirmé ses derniers mois son leadership au sein des Citizens.Souvent caricaturé en buteur obsédé par ses stats, Erling Haaland a affirmé ses derniers mois son leadership au sein des Citizens.

1 Oct 2025 - L'Équipe
PIERRE-ÉTIENNE MINONZIO

Pep Guardiola est un homme d’habitudes. Parmi elles figure ce rituel: lors de chaque pré-saison depuis son arrivée à Manchester City (en 2016), le Catalan laisse ses joueurs désigner celui qui sera leur capitaine, ainsi que les membres du leadership group, chargé de faire le relais avec le staff. Or cet été, Guardiola a fait une exception: il a lui-même décidé que Bernardo Silva porterait le brassard, et qu’il serait aidé dans sa tâche par Ruben Dias, Rodri et Erling Haaland. La présence de ce dernier dans le leadership group a pu surprendre à l’extérieur du club, parce que le « Cyborg » a parfois véhiculé l’image d’un buteur obsédé par ses stats, peinant à s’intégrer dans une démarche collective, ce qu’illustraient ses prises de paroles parfois monosyllabiques.

Derrière cette caricature se cache une réalité aujourd’hui bien plus nuancée: car si Haaland, qui mènera l’attaque de City ce soir à Louis-II, continue d’accumuler les pions avec une régularité effarante (9 en 7 matches avec son club cette saison, toutes compétitions confondues), son leadership n’a cessé de s’affirmer au sein des Sky Blues ces derniers mois. De sorte que si Guardiola l’a intégré parmi ses tauliers, c’est certes pour entériner le fait que le Norvégien, qui a débarqué à Manchester en 2022, a vocation, à moyen terme, à porter le brassard, dans la mesure où il a prolongé en janvier son contrat jusqu’en 2034. « Erling doit commencer à apprendre ce que signifie être capitaine, parce que, un jour ou l’autre, il le deviendra » avait ainsi déclaré le manager de City en juin, à ce sujet.

Cherki en a profité

Mais cette promotion interne accompagne donc également l’évolution du comportement d’Haaland, que son entourage décrit comme plus ouvert, et moins obsédé par les jeux vidéo, notamment depuis la naissance de son fils en décembre 2024. « Auparavant Erling donnait surtout l’impression d’être un leader par l’exemple, car il était incroyablement pro dans sa préparation des matches, ce qui influait logiquement sur ses coéquipiers, relève le journaliste norvégien Lars Sivertsen, auteur l’an dernier de Haaland, the biography (Penguin Book). Mais on sent qu’il est aujourd’hui plus investi dans son rôle de leader, parce qu’il prend du temps par exemple pour faire en sorte que les recrues de City se sentent bien. » Ce que nous confirmait récemment un proche de Rayan Cherki, en indiquant que le Norvégien avait veillé à la bonne intégration de l’ancien Lyonnais.

« Erling prend plus de responsabilités, c’est une évolution logique. Il a 25 ans, il se sent naturellement proche aussi bien des plus jeunes joueurs de l’effectif que des plus anciens, et il peut facilement faire le relais entre le groupe et Pep, avec qui il s’entend très bien, expliquet-on dans le clan Haaland. Erling n’est pas forcément du genre à vouloir prendre la parole à tout prix dans le vestiaire avant un match, mais il est devenu très attentif au bien-être de ses coéquipiers, surtout ceux qui viennent d’arriver ».

Cet état d’esprit de plus en plus tourné vers les autres se traduit en match par une implication croissante dans les efforts défensifs, puisque, selon Opta, Haaland, depuis ses débuts à Manchester, n’a jamais autant récupéré de ballons (2,13 en moyenne par match de Premier League), ni remporté de duels (3,56), que cette saison.

Et lors du succès décroché à l’Etihad face à Manchester United (3-0, le 14 septembre), le Scandinave s’était illustré par son doublé, mais aussi par les 6 ballons qu’il a dégagés de la tête depuis la surface de son équipe, ainsi que par un sprint de 70 mètres pour venir féliciter Gianluigi Donnarumma après un bel arrêt, alors que celui-ci effectuait ses débuts avec les Sky Blues. De plus, à l’issue de ce derby victorieux, c’est bien lui qui avait rameuté ses coéquipiers, et même Guardiola, pour effectuer un tour d’honneur. Comme un symbole du basculement qui devrait s’opérer dans les années à venir, quand, après le départ inéluctable du manager de City (dont le contrat se termine en 2027), Haaland deviendra la principale incarnation du club. Et, sans doute, son leader incontesté.

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