Pedersen en briseur de monotonie


Sans être un spécialiste du contre-la-montre, 
Mads Pedersen est l’actuel champion du Danemark de la discipline.

Naturellement doué mais pas un pur spécialiste de la discipline, Mads Pedersen s’est fixé l’objectif de jouer les trouble-fêtes sur le contre-la-montre des Championnats d’Europe. Une façon originale de s’offrir un regain de motivation en fin de saison.

«En deuxième partie de saison, 
il est important d’avoir une nouvelle source de motivation»
   - MATTIA'SR'ECK, ENTRAÎNEUR DU 
     DANOIS CHEZ LIDL-TREK

1 Oct 2025 - L'Équipe
LUC HERINCX

Ce 18 juillet 2023, le coup de massue infligé par Jonas Vingegaard à Tadej Pogačar sur les 22,4 km entre Passy et Combloux éclipse le reste. Pourtant, à regarder de près le top 10 de cette 16e étape du Tour de France, logiquement accaparé par les grimpeurs et spécialistes de la discipline, un nom retient l’attention: Mads Pedersen, sprinteur victorieux à Limoges quelques jours plus tôt, s’est discrètement glissé à la 9e place de ce contre-la-montre difficile. Deux ans plus tard, Mattias Reck, entraîneur du Danois chez Lidl-Trek, se marre: « Il était juste dans une super journée et voulait y aller à fond pour voir ce qu’il se passerait. »Sans être un spécialiste du contre-la-montre, Mads Pedersen est l’actuel champion du Danemark de la discipline.

L’anecdote traduit déjà un certain état d’esprit, un goût particulier pour les défis personnels et une discipline qui récompense assez simplement le plus gros moteur. Exactement ce qui a conduit Pedersen à annoncer début août, dans son podcast Lang Distance, cet objectif inattendu après la Vuelta : le contre-la-montre des Championnats d’Europe, aujourd’hui dans la Drôme. « Il fait 24 km, dont 22 qui sont plats ( en réalité le parcours est plutôt accidenté avec le mur d’Allex à michemin) et dans les deux derniers, il y a une montée à 6 ou 7 %, s’est-il expliqué. Cela pourrait être la seule opportunité de ma carrière. Ce sera fun d’essayer si je suis sélectionné. »

Ses références dans l’exercice ne sont pas pléthoriques (six victoires), mais Pedersen est devenu champion national de la discipline au mois de juin. Quelques jours plus tard, l’idée a germé et il en a parlé à son entraîneur, qui a « été agréablement surpris. J’ai vu le parcours et je me suis dit que ce n’était peut-être pas une mauvaise idée, retrace Reck. C’est un peu comme le chrono de Bessèges (qu’il a remporté en 2023) en plus long. Sur le plat, il a un très bon coefficient de pénétration dans l’air et une grosse puissance, et, on l’a vu à la Vuelta, maintenant il grimpe bien, même sur des efforts de vingt-trente minutes. »

Face aux monstres de la discipline, le Danois ne risque-t-il pas quand même d’aller au cassepipe? « Je ne sais pas s’il pourra rivaliser… Il y aura qui au juste ? », demande son entraîneur. Remco Evenepoel, Filippo Ganna, Joshua Tarling… « Ah oui… S’ils sont en forme, ce sera forcément compliqué. Mais la seule chose qui m’intéresse est que Mads délivre une grosse performance ce jour-là. »

On en revient donc au caractère du champion du monde en 2019, à sa soif de challenge. « En deuxième partie de saison, il est important d’avoir une nouvelle source de motivation, souligne Reck. Chaque coureur doit trouver un bon défi. » Un discours qui fait aussi écho à l’épuisement mental pointé par Tadej Pogačar en fin de Tour de France, au « burn-out » vécu par Arnaud De Lie au printemps. Dans le cas précis de Pedersen, s’ouvrir à de nouveaux horizons répond également à un changement de statut chez Lidl-Trek.

Barré par un autre sprinteur, Jonathan Milan, sur la Grande Boucle, le Danois a compris que « le Tour de France n’est pas tout, on a tant de courses au calendrier… Donc j’ai voulu saisir toutes les opportunités. Bien sûr, d’abord les classiques, puis je suis allé au Giro à fond, et ensuite c’était facile : pourquoi ne pas aller sur la Vuelta avec les mêmes ambitions? » Coureur de Flandriennes, sprinteur massif, et maintenant candidat au contre-la-montre européen. Le Danois « progresse chaque année dans tous les domaines » , remarque Reck.

Son adaptation et sa curiosité sans borne en font un coureur inclassable, adjectif indispensable dans la quête qui trouve finalement le plus d’importance à ses yeux, remporter un Monument.

***

Pur senza essere uno specialista della cronometro,
Mads Pedersen è l'attuale campione di Danimarca nella specialità.

Pedersen per spezzare la monotonia

Naturalmente dotato ma non uno specialista puro della disciplina, Mads Pedersen si è posto l'obiettivo di giocare a fare il guastafeste nella cronometro dei Campionati Europei. 
Un modo originale per offrirsi un supplemento di motivazione per il finale di stagione.

«Nella seconda parte della stagione, 
è importante avere una nuova fonte di motivazione»
   - MATTIA'SR'ECK, PREPARATORE 
     DEL DANESE ALLA LIDL-TREK

Il 18 luglio 2023, il colpo di maglio inflitto da Jonas Vingegaard a Tadej Pogacar sui 22,4 km tra Passy e Combloux eclissa il resto. Eppure, guardando da vicino la top 10 di quella 16a tappa del Tour de France, logicamente monopolizzata dagli scalatori e dagli specialisti della disciplina, un nome attira l'attenzione: Mads Pedersen, velocista vittorioso a Limoges pochi giorni prima, si è discretamente infilato al 9° posto di quella difficile prova contro il tempo. Due anni dopo, Mattias Reck, preparatore del danese alla Lidl-Trek, ride: "Era solo in una grande giornata e voleva andare fino in fondo per vedere cosa sarebbe successo. »

L'aneddoto riflette già un certo stato d'animo, un gusto particolare per le sfide personali e una specialità che premia abbastanza semplicemente il motore più potente. Esattamente ciò che ha portato Pedersen ad annunciare all'inizio di agosto, nel suo podcast Lang Distance, questo inaspettato obiettivo dopo la Vuelta: la cronometro dei Campionati Europei, oggi nella Drôme. "Sono 24 km, di cui 22 piatti (in realtà il percorso è piuttosto tallonato con il muro di Allex nel bel mezzo del nulla) e negli ultimi due, c'è una salita al 6-7%, ha spiegato. Potrebbe essere l'unica opportunità della mia carriera. Sarà divertente provare se verrò convocato».

Le sue referenze nell'esercizio non sono pletoriche (sei vittorie), ma Pedersen è diventato campione nazionale della disciplina a giugno. Qualche giorno dopo, l'idea è germogliata e ne ha parlato con il suo preparatore, che ne «è stato piacevolmente sorpreso. Ho visto il percorso e mi sono detto che forse non era una cattiva idea», ricorda Reck. È un po' come la crono di Bessèges (che Pedersen ha vinto nel 2023). In più, sul piano ha un ottimo coefficiente di penetrazione aerodinamica e una grande potenza. L'abbiamo visto alla Vuelta, ora va forte in salita, anche su sforzi di venti-trenta minuti. »

Di fronte ai mostri della disciplina, il danese non rischia comunque di cuocersi? «Non so se riuscirà a competere... Chi ci sarà esattamente?», chiede il suo preparatore. Remco Evenepoel, Filippo Ganna, Joshua Tarling... «Ah sì... Se loro sono in forma, sarà per forza complicato. Ma l'unica cosa che mi interessa è che Mads offra una grande prestazione».

Torniamo quindi al carattere del campione del mondo di Harrogate 2019, alla sua sete di sfide. «Nella seconda parte della stagione, è importante avere una nuova fonte di motivazione», sottolinea Reck. «Ogni corridore deve trovare una bella sfida. Un discorso che fa anche eco all'esaurimento mentale sottolineato da Tadej Pogačar alla fine del Tour de France, al "burn-out" vissuto da Arnaud De Lie in primavera. Nel caso specifico di Pedersen, aprirsi a nuovi orizzonti risponde anche a un cambiamento di status nella Lidl-Trek.

Chiuso alla Grande Boucle da un altro velocista (suo compagno), Jonathan Milan, il danese ha capito che «il Tour de France non è tutto, abbiamo così tante gare in calendario... Quindi ho voluto cogliere tutte le opportunità. Certo, prima le classiche, poi sono arrivato fino in fondo al Giro, e poi è stato facile: perché non andare alla Vuelta con le stesse ambizioni? » Flandrien, velocista resistente, e ora candidato alla cronometro europea. Il danese «progredisce ogni anno in tutti i settori», osserva Reck.

La sua curiosità senza limiti e le sue capacità di adattamento lo rendono un corridore inclassificabile, aggettivo indispensabile nella ricerca che, alla fine, trova più importanza ai suoi occhi, vincere una Monumento.

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