Brûlante et corsée
L’édition 2026 de la Vuelta, présentée hier à Monaco, s’annonce comme l’une des plus difficiles de ces dernières années. Dessinée au sud du pays, elle proposera sept arrivées au sommet et peu de journées sans difficultés.
18 Dec 2025 - L'Équipe
PIERRE MENJOT
Le Tour d’Espagne n’est pas vraiment du genre facile, allez poser la question aux nombreux cyclotouristes qui avalent les mythiques ascensions juste avant les coureurs. Alors entendre les organisateurs annoncer que l’édition 2026 sera « l’une des plus dures de l’histoire» a de quoi en effrayer plus d’un. Parce qu’elle arrive en fin de saison (22 août-13 septembre) et que beaucoup de choses peuvent se passer d’ici là, on ne sait pas encore qui sera au départ, mais la Vuelta promet déjà beaucoup de spectacle, à en croire la présentation faite hier à Monaco.
La haute montagne dès la troisième étape
La Principauté accueillera le Grand Départ avec un contre-lamontre inaugural de 9 kilomètres, comme prévu. Mais l’arrivée aux îles Canaries était également prévue, et le plan a bien changé, alors que ces dernières ont fait marche arrière, dans la foulée de la contestation envers l’équipe Israël-Premier Tech lors de l’édition 2025. Finalement, c’est un lieu mythique qui sera le théâtre du grand final, l’Alhambra de Grenade, au coeur d’une Andalousie très bien servie par le parcours, puisqu’elle hébergera tout le dernier tiers de l’épreuve.
Mais avant de voir le soleil parfois brûlant à cette époque de l’année, les épreuves seront nombreuses. Après un deuxième jour gentillet en France, avec l’arrivée à Manosque propice aux puncheurs, la 3e étape, de Gruissan à Font-Romeu via le col de Mont-Louis, marque déjà l’arrivée de la montagne. Avant une 4e étape 100 % andorrane terrible : 104 kilomètres, 4 cols dont le port d’Envalira (28 km à 5 % de moyenne, sommet à 2400m) d’entrée.
Les sprinteurs purs n’auront qu’une demi-douzaine d’occasions à se mettre sous la dent, un peu plus pour les puncheurs capables de passer certaines bosses habilement placées dans les derniers kilomètres. Tout sera très montagneux par la suite, malgré les absences des traditionnels Angliru ou lacs de Covadonga, puisque le nord du pays n’est pas invité. Une étape à 5 000 mètres de dénivelé positif pour boucler la première semaine (arrivée au sommet à l’alto de Aitana, où Pierre Latour s’était imposé en 2016), la sierra de la Pandera (13,5 km à 7,3 %) sur la 14e étape, et deux journées décisives en fin de troisième semaine, les arrivées au sommet à Peñas Blancas (19e étape) et au collado del Alguacil (20) avec ses passages à 20 % : sacré menu, en plus d’un long contre-lamontre (32 km) plat en dernière semaine.
Pas de cador annoncé pour le moment
De quoi séduire des cadors? Tadej Pogačar, qui pensera à un troisième titre mondial de rang au Québec, sera contraint de renoncer, comme Remco Evenepoel, en quête d’un quatrième titre mondial en chrono, et i l semblerait que Jonas Vingegaard puisse suivre le même programme.
Beaucoup de solides coureurs sont déjà annoncés, comme Primoz Roglic, en quête d’un cinquième sacre qui en ferait le seul recordman, João Almeida, 2e l’an dernier, ou Mattias Skjelmose. Comme à son habitude, la Vuelta récupérera aussi les abandons précoces du Tour de France qui auront largement de quoi se consoler pour finir l’été. À condition d’aimer la grimpe.
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